Mortalité en France : un tournant historique et ses implications
Par Arthur Dupin
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La France fait face à un tournant historique en matière de mortalité. En 2023, le pays a enregistré sa plus faible mortalité depuis de nombreuses années, avec des chiffres qui méritent d’être analysés en profondeur. Pourtant, cette tendance réjouissante cache des disparités géographiques et des pathologies majeures qui continuent de poser des questions cruciales.
Une baisse significative de la mortalité
En 2023, 637 082 personnes ont perdu la vie en France, soit 36 000 décès de moins qu'en 2022. Ce chiffre positionne l’année comme un record historique, avec un taux de mortalité standardisé de 828,3 décès pour 100 000 habitants, un chiffre qui est même inférieur à celui de 2019. Cette baisse s'explique en grande partie par une diminution spectaculaire des décès liés à la Covid-19.
Le rôle du Covid-19 dans cette baisse
D'après les données publiées par la DREES, le CépiDc de l’Inserm et Santé Publique France, plus de 60 % de cette réduction est directement attribuable à la baisse des décès dus au SARS-CoV-2. Toutefois, malgré cette amélioration, la mortalité globale reste plus élevée que ce qu'elle aurait été sans la pandémie, si l'on considère la tendance observée entre 2015 et 2019.
Les principales causes de décès en 2023
Les tumeurs demeurent la première cause de mortalité en France, représentant 27 % des décès, avec un taux standardisé de 239 décès pour 100 000 habitants. Les cancers affectent souvent une population plus jeune que d'autres pathologies, et certains, comme le cancer du pancréas et les maladies respiratoires, continuent d’augmenter.
Les maladies cardio-neurovasculaires, incluant les infarctus et les AVC, occupent la deuxième position avec 21,4 % des décès. Bien qu'il y ait une légère baisse par rapport à l'année précédente, ce recul est encore précaire, notamment à cause du vieillissement de la population.
À l'opposé, les maladies respiratoires et infectieuses montrent une légère hausse. Notamment, la Covid-19 se retrouve désormais en 9ᵉ position parmi les causes de décès, après avoir occupé un bien plus haut rang durant les années précédentes.
Disparités géographiques dans la mortalité
Les statistiques nationales révèlent des disparités géographiques préoccupantes. Dans les DROM (Départements et Régions d'Outre-Mer), la mortalité est bien plus élevée, avec une augmentation vertigineuse à Mayotte (+89 %) et en Guyane (+37 %) par rapport à la moyenne nationale. D'autres régions du nord et de l'est de la métropole, telles que les Hauts-de-France (+17 %), indiquent également une mortalité supérieure. En revanche, l’Île-de-France bénéficie d'une tendance favorable, avec un taux de mortalité inférieur de 15 % à la moyenne nationale.
Évolution des pratiques de fin de vie
Le lieu de décès est également en évolution. En 2023, 53 % des décès sont survenus dans un établissement de santé, tandis que 24 % ont eu lieu à domicile, un chiffre stable par rapport à l'année précédente. Près de 30 % des décès à domicile se sont effectués en hospitalisation à domicile (HAD), ce qui montre une nette augmentation et souligne un désir croissant de terminer sa vie dans un environnement familier.
Un avenir à construire
La baisse de la mortalité est une nouvelle encourageante, mais elle ne doit pas occulter les défis qui restent à relever. La lutte contre les inégalités territoriales et les pathologies persistantes reste cruciale. Ainsi, en surveillant les évolutions des causes de décès et en adaptant les politiques de santé en conséquence, la France peut espérer améliorer encore davantage la qualité de vie de ses citoyens.
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