Tout savoir sur la dermorexie
Par Catherine Duchamps
Publié le

Sommaire
Dans notre société où l’apparence occupe une place centrale, certains comportements liés à la quête de la peau parfaite peuvent se transformer en obsession. C’est le cas de la dermorexie, un trouble psychocorporel encore peu connu, mais de plus en plus fréquent. Elle se manifeste par un besoin compulsif de manipuler sa peau, à la recherche d’un grain impeccable, et peut avoir des conséquences physiques et psychologiques importantes. Pour mieux comprendre ce phénomène, voici tout ce qu’il faut savoir sur la dermorexie : ses causes, ses symptômes, ses impacts et les solutions pour en sortir.
Qu’est-ce que la dermorexie ?
Une obsession de la peau parfaite
La dermorexie, aussi appelée skin picking ou trouble d’excoriation, se caractérise par des gestes répétés et incontrôlables visant à gratter, triturer ou pincer la peau, souvent dans le but d’éliminer des imperfections réelles ou imaginées.
Un trouble reconnu
Ce comportement compulsif est désormais reconnu comme un trouble psychiatrique dans les classifications internationales. Il fait partie des troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et des troubles du comportement corporel.
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Les causes possibles de la dermorexie
Une mauvaise image de soi
La dermorexie est souvent liée à une faible estime de soi, à un perfectionnisme exacerbé ou à une difficulté à accepter l’imperfection corporelle. La peau devient alors le reflet de cette insatisfaction profonde.
Un facteur de stress ou d’anxiété
Le grattage ou le triturage de la peau peut apparaître comme un moyen d’évacuer une tension intérieure, de canaliser l’anxiété ou de retrouver un sentiment de contrôle. Ce comportement procure un soulagement temporaire, mais entretient le trouble.
L’influence des normes esthétiques
La pression sociale et les images retouchées véhiculées par les médias ou les réseaux sociaux peuvent exacerber le désir d’une peau lisse et parfaite, poussant certaines personnes à adopter des comportements extrêmes.
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Quels sont les symptômes ?
Des lésions cutanées visibles
Les personnes atteintes de dermorexie présentent souvent des plaies, des croûtes, des rougeurs ou des cicatrices, notamment sur le visage, les bras ou le dos. Ces marques sont le résultat des manipulations répétées.
Une perte de contrôle sur les gestes
Les épisodes de grattage sont compulsifs, parfois réalisés inconsciemment, ou malgré la volonté d’arrêter. Ils peuvent durer plusieurs minutes, voire plus, et survenir plusieurs fois par jour.
Une souffrance psychologique
Au-delà des conséquences physiques, la dermorexie génère un mal-être important : honte, isolement, anxiété sociale, voire dépression. La personne peut éviter les miroirs ou fuir les interactions par peur du regard des autres.
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Quelles sont les conséquences à long terme ?
Des cicatrices durables
Les lésions répétées peuvent entraîner des cicatrices permanentes, une dépigmentation ou des infections cutanées, aggravant encore le rapport à son apparence.
Un cercle vicieux difficile à briser
Plus la personne manipule sa peau, plus elle aggrave son état cutané, ce qui augmente l’angoisse et renforce le besoin de « corriger ». Ce mécanisme d’auto-renforcement est typique des troubles obsessionnels.
Comment prendre en charge la dermorexie ?
Une approche psychothérapeutique essentielle
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est souvent recommandée. Elle aide à identifier les pensées et les situations déclencheuses, à modifier les comportements et à reconstruire une image corporelle plus bienveillante.
Des techniques de gestion du stress
La relaxation, la méditation, la respiration profonde ou la pleine conscience peuvent réduire l’anxiété et détourner l’attention des gestes compulsifs.
Un accompagnement dermatologique
Un suivi dermatologique permet de soigner les lésions, de prévenir les complications cutanées et de conseiller des produits adaptés, sans juger ni culpabiliser.
Parfois, un traitement médicamenteux
Dans certains cas, notamment en présence de TOC associés ou de dépression, un traitement médicamenteux peut être proposé pour réguler l’humeur et réduire les impulsions.
La dermorexie n’est pas un caprice ni une question de volonté. C’est un trouble réel, souvent caché, mais qui peut être surmonté avec une prise en charge adaptée et un accompagnement bienveillant. Reprendre confiance en soi, réapprendre à accepter sa peau telle qu’elle est, c’est possible. Et chaque petit pas vers cette acceptation mérite d’être salué.
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