Comment surveiller l’apparition d’un mélanome ?

Le mélanome, ce cancer cutané redoutable, se détecte mieux lorsqu’il est pris à temps. Et bonne nouvelle : vous pouvez agir dès maintenant, en adoptant une routine simple et régulière d’auto-surveillance. Voici comment développer ce geste vital… sans stress, avec soin et conscience.

1. Adoptez la règle ABCDE

C’est le repère le plus efficace pour identifier un grain de beauté suspect :

A – Asymétrie : une moitié du grain de beauté ne ressemble pas à l’autre.
B – Bords irréguliers, dentelés ou flous.
C – Couleurs inégales, variations de brun, noir, rouge, blanc ou bleu.
D – Diamètre : tout ce qui dépasse le diamètre d’une gomme de crayon (6 mm), même si cela n’est pas toujours le cas.
E – Évolution : toute modification de taille, forme, couleur, texture, apparition de saignement, croûte, démangeaison ou douleur doit éveiller l’attention.

Un seul de ces signes, surtout s’il apparaît ou évolue, suffit pour consulter un professionnel.

2. Faites des contrôles réguliers de votre peau

Chaque mois, dans une pièce éclairée et avec un miroir complet (et un miroir de main si besoin), scrutez votre corps dans l’ordre afin d’en mémoriser les marques et structure :

• Le cuir chevelu (aidez-vous d’un peigne ou d’un sèche-cheveux pour mieux voir la peau visible)

• Le visage, le cou, puis le torse (aussi bien le devant que le dos)

• Les bras, les mains (paumes, entre les doigts), les aisselles

• Le torse et le ventre, puis les fesses, derrière les cuisses

• Les jambes, les pieds, les orteils et les espaces entre eux

Tenez un petit carnet ou utilisez votre smartphone pour noter ou photographier toute zone qui évolue.

3. Appliquez la règle de l’« ugly duckling »

Tous les grains de beauté ne sont pas mauvais. Mais imaginez votre corps couvert de taches régulières… et soudain, une seule se distingue, « différente », unique. C’est elle, le vilain petit canard : on la surveille de près, même si elle ne correspond pas à la règle ABCDE classique.

4. Consultez rapidement en cas de doute

Si une lésion vous inquiète, prenez rendez-vous dès que possible avec un dermatologue. Même si le professionnel vous rassure, vous aurez gagné en tranquillité. Un diagnostic précoce fait toute la différence.

5. Ne négligez pas les visites de suivi (si vous avez déjà eu un mélanome)

Si vous avez déjà eu un mélanome, votre équipe médicale vous prescrira un programme personnalisé de suivis réguliers (examen de la peau, palpation des ganglions, mais aussi éventuels examens d’imagerie selon le risque). Ces contrôles sont primordiaux, surtout dans les cinq premières années. En parallèle, continuez vos auto-examens mensuels — c’est vous le premier acteur de votre vigilance cutanée.

6. Ne vous reposez pas sur le seul écran solaire

Le SPF protège des coups de soleil, mais n’est pas une assurance totale contre le mélanome. Porter des vêtements couvrants, éviter les heures les plus chaudes et respecter les ombres restent indispensables. Pensez aussi aux zones souvent oubliées : oreilles, nuances du cuir chevelu, dos des mains.

Pourquoi cet engagement est précieux

Le mélanome est particulièrement dangereux car il peut évoluer rapidement. Mais lorsqu’il est détecté tôt, les chances de guérison frôlent souvent les 99 %. Parce qu’il ne provoque pas toujours de douleur, le seul moyen de le repérer est d’en prendre l’habitude au quotidien, avec bienveillance vis-à-vis de votre corps.

En Résumé 

1. Faites un auto-examen mensuel en suivant l’ordre du corps et en prenant le temps.

2. Utilisez la règle ABCDE et l’« ugly duckling » comme repères simples.

3. Notez ou photographiez les changements visibles.

4. Consultez dès que vous notez une anomalie.

5. Été comme hiver, continuez de vous protéger tout en surveillant.

Un geste simple, mais qui peut sauver une vie. Vous êtes prêt·e ? Votre peau vous dira merci.