La peau du poulet est-elle mauvaise pour la santé ?
Par Béatrice Langevin
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C’est souvent le premier geste réflexe lorsqu’on prépare une cuisse ou un blanc de poulet : retirer la peau. Accusée d’être trop grasse, mauvaise pour le cholestérol ou trop calorique, elle est fréquemment évincée des assiettes. Mais faut-il vraiment la supprimer ? Que contient-elle réellement ? Et a-t-elle une place dans une alimentation équilibrée ?
Que contient la peau du poulet ?
La peau du poulet est effectivement riche en lipides, ce qui la rend plus calorique que la chair seule. En moyenne, 100 g de peau de poulet apportent environ 400 kcal, contre 165 kcal pour 100 g de blanc de poulet sans peau.
Elle contient principalement :
Des graisses saturées (environ 30 %)
Des graisses mono-insaturées, similaires à celles de l’huile d’olive
Un peu de cholestérol (en quantité modérée)
💡 À noter : la proportion de gras augmente surtout lorsque la peau est frite ou rôtie avec des matières grasses ajoutées. En revanche, lorsqu’elle est simplement grillée au four, sans ajout de matière grasse, la différence calorique reste modérée.
La peau du poulet est-elle mauvaise pour le cholestérol ?
Contrairement aux idées reçues, consommer occasionnellement de la peau de poulet ne provoque pas à elle seule une hausse du cholestérol sanguin, surtout si l’alimentation globale est équilibrée. Le cholestérol alimentaire influence peu le taux de LDL (mauvais cholestérol) chez la plupart des individus.
En revanche, une consommation régulière et excessive de graisses saturées (présentes en partie dans la peau du poulet) peut contribuer à déséquilibrer le profil lipidique, surtout si elle s’ajoute à d’autres sources de graisses saturées : fromages gras, charcuterie, produits industriels…
Quels sont les effets sur la ligne et le poids ?
Un apport calorique non négligeable
C’est sur le plan calorique que la peau du poulet peut poser problème. Elle double quasiment la valeur énergétique d’un morceau, notamment si elle est grillée, frite ou panée.
Exemples :
Blanc de poulet grillé sans peau : ~165 kcal / 100 g
Cuisse de poulet rôtie avec peau : ~240 à 280 kcal / 100 g
Aile de poulet panée ou frite : ~350 kcal / 100 g
💡 Pour une alimentation visant la perte ou le maintien de poids, il est donc préférable de retirer la peau, ou de la consommer ponctuellement, en quantité modérée.
Y a-t-il des avantages à conserver la peau pendant la cuisson ?
Oui, et ils sont souvent méconnus.
Une cuisson plus moelleuse
La peau agit comme une barrière protectrice : elle permet à la viande de rester juteuse pendant la cuisson, en empêchant qu’elle se dessèche, surtout au four ou à la poêle.
Plus de goût, sans ajout de matières grasses
Elle apporte une saveur plus prononcée et permet de dorer la viande sans avoir à ajouter de beurre ou d’huile. Dans une recette maîtrisée, cela peut remplacer des graisses ajoutées, à condition de ne pas consommer toute la peau en excès.
💡 Astuce : il est possible de cuire le poulet avec la peau pour profiter de sa texture, puis de la retirer dans l’assiette si l’on souhaite réduire les graisses consommées.
Dans quels cas faut-il éviter la peau du poulet ?
En cas d’hypercholestérolémie sévère
Les personnes avec un taux de LDL très élevé, ou des facteurs de risque cardiovasculaire (antécédents familiaux, hypertension, diabète) devraient limiter la consommation d’aliments riches en graisses saturées, y compris la peau du poulet.
En cas de régime hypocalorique strict
Pour celles et ceux qui suivent un programme minceur très encadré ou hypocalorique, la peau du poulet peut représenter un excès inutile de calories, sans grand intérêt nutritionnel.
Dans le cadre d’une alimentation ultra-transformée
Attention à la peau fritée, panée, ou reconstituée (nuggets industriels, ailes panées) : ces préparations sont souvent riches en gras trans, en additifs et en sel, bien plus problématiques que la peau de poulet nature.
La peau du poulet n’est pas "mauvaise" en soi, mais elle est riche en matières grasses et plus calorique que la viande seule.
Consommée ponctuellement, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, elle ne pose aucun danger pour la santé. Elle peut même améliorer la texture et le goût des préparations, à condition de ne pas en abuser.
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