Vous faites attention à votre alimentation, vous bougez régulièrement, mais malgré vos efforts, les kilos s’accumulent. Et si votre prise de poids n’était pas liée uniquement à ce que vous mangez, mais aussi aux médicaments que vous prenez ?

De nombreux traitements indispensables à la santé – antidépresseurs, cortisone, antidiabétiques – peuvent avoir comme effet secondaire une prise de poids. Pas question de les arrêter sans avis médical, mais comprendre pourquoi ils agissent ainsi permet de mieux anticiper… et de trouver des solutions.

1. Les antidépresseurs

Les antidépresseurs sont essentiels pour de nombreuses personnes souffrant de dépression, d’anxiété ou de troubles de l’humeur. Mais certains peuvent favoriser une prise de poids.

Pourquoi ?

• Ils influencent la sérotonine et la dopamine, hormones liées à l’appétit et au plaisir alimentaire.

• Ils peuvent ralentir le métabolisme, ce qui fait brûler moins de calories au repos.

• Ils entraînent parfois une augmentation de l’appétit et une envie accrue de sucre.

À savoir

Tous les antidépresseurs n’ont pas le même impact. Certains font peu ou pas grossir. Seul un médecin peut adapter le traitement selon la tolérance et les effets.

2. La cortisone

La cortisone et les corticoïdes sont souvent prescrits pour traiter des inflammations, des allergies sévères ou des maladies chroniques (asthme, polyarthrite, maladies auto-immunes).

Pourquoi ?

• Ils augmentent la rétention d’eau et de sel, ce qui gonfle la silhouette.

• Ils favorisent le stockage des graisses, notamment au niveau du ventre.

• Ils stimulent l’appétit, surtout pour les aliments salés et sucrés.

À savoir

La prise de poids liée à la cortisone est souvent réversible après l’arrêt ou la diminution du traitement, mais elle peut être difficile à vivre au quotidien.

3. Les antidiabétiques

Certains médicaments contre le diabète, en particulier l’insuline et les sulfamides hypoglycémiants, sont associés à une prise de poids.

Pourquoi ?

• L’insuline favorise le stockage du glucose sous forme de graisses.

• Elle peut provoquer des hypoglycémies (chute de sucre dans le sang), qui poussent à manger plus pour compenser.

• Ces médicaments peuvent aussi réduire la dépense énergétique spontanée.

À savoir

Il existe de nouveaux antidiabétiques (comme les analogues du GLP-1) qui, au contraire, peuvent aider à perdre du poids. Là encore, seul le médecin peut ajuster le traitement.

4. Autres traitements concernés

• Certains antihistaminiques (contre les allergies) peuvent augmenter l’appétit.

• Les neuroleptiques (traitements psychiatriques) modifient fortement le métabolisme.

• La pilule contraceptive ou certains traitements hormonaux peuvent également jouer un rôle, surtout via la rétention d’eau.

Alors, que faire face à cette prise de poids ?

1. Ne jamais arrêter un traitement seul

Ces médicaments sont indispensables pour la santé. Il ne faut jamais les arrêter brutalement sans avis médical, même si la prise de poids est difficile.

2. En parler avec son médecin

Il existe souvent des alternatives ou des ajustements possibles (changement de molécule, adaptation des doses).

3. Adapter son alimentation

• Miser sur les fruits, légumes et fibres pour réguler l’appétit.

• Réduire le sucre rapide qui accentue le stockage.

• Surveiller la consommation de sel en cas de rétention d’eau.

4. Bouger régulièrement

Même une activité douce (marche, natation, yoga) aide à limiter le stockage et améliore le moral.

5. Être bienveillant envers soi-même

Ces kilos ne sont pas “de votre faute”. Le corps réagit à un traitement nécessaire. Accepter cette étape et chercher un équilibre est déjà une victoire.

Antidépresseurs, cortisone, antidiabétiques… certains traitements peuvent entraîner une prise de poids en agissant sur l’appétit, le métabolisme ou la rétention d’eau. Mais il est important de rappeler que :

• ces médicaments sont essentiels,

• la prise de poids n’est pas irréversible,

• des solutions existent pour limiter l’impact (ajustement médical, hygiène de vie, accompagnement).

👉 Le plus important : ne pas subir en silence, mais en parler avec un professionnel de santé, tout en mettant en place des habitudes équilibrées au quotidien.