Comment repérer un syndrome de l’abandon chez l’enfant ?
Par Claire Delmas
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Sommaire
Le syndrome de l’abandon chez l’enfant se caractérise par une peur intense et durable d’être rejeté, délaissé ou séparé de ses figures d’attachement. Il peut apparaître à la suite d’expériences de séparation, de négligence affective ou de changements familiaux marquants. Repérer ce syndrome le plus tôt possible permet d’agir pour soutenir l’enfant et prévenir des répercussions émotionnelles à long terme.
Comprendre le syndrome de l’abandon
D’où vient-il ?
Le syndrome de l’abandon peut se développer lorsqu’un enfant vit une rupture de lien affectif importante : séparation parentale conflictuelle, décès d’un proche, hospitalisation prolongée, placements successifs ou instabilité émotionnelle des adultes. Il n’est pas nécessaire que l’enfant ait été effectivement abandonné : parfois, le simple sentiment d’insécurité affective suffit à créer cette angoisse.
Comment se construit la peur de l’abandon ?
L’enfant construit sa sécurité intérieure grâce à la constance et à la fiabilité des adultes qui l’entourent. Lorsque cette stabilité fait défaut, il développe une crainte permanente de perdre l’amour ou l’attention de ses parents. Cette peur peut influencer profondément son comportement, ses émotions et ses relations.
Comment repérer un enfant qui ne va pas bien ?
Les signes émotionnels
Une anxiété intense
Un enfant souffrant du syndrome de l’abandon présente souvent une anxiété excessive. Il se montre inquiet lorsque ses parents s’absentent, redoute les séparations quotidiennes comme l’école ou le coucher, et peut faire des crises de larmes ou de panique avant chaque éloignement.
Une peur constante de déplaire
Ces enfants cherchent généralement à plaire à tout prix. Ils ont peur de faire des erreurs, s’excusent fréquemment et peuvent se dévaloriser. Leur estime de soi est fragile, car ils associent l’amour des adultes à leur comportement : s’ils ne sont pas "parfaits", ils craignent d’être rejetés.
Les signes comportementaux
Un besoin excessif d’attention
L’enfant peut réclamer en permanence de l’attention, interrompre les conversations, chercher le contact physique constant ou provoquer des situations pour attirer le regard des adultes. Ce comportement traduit son besoin d’être rassuré quant à son importance affective.
Des attitudes paradoxales
Certains enfants alternent entre une grande dépendance affective et des comportements de rejet : ils peuvent repousser l’adulte tout en recherchant désespérément sa présence. Cette ambivalence reflète leur conflit intérieur entre besoin de proximité et peur d’être blessés.
Des difficultés relationnelles
À l’école ou avec les autres enfants, le syndrome de l’abandon peut se manifester par une jalousie marquée, une possessivité dans l’amitié ou des réactions très intenses face aux conflits. L’enfant peut vivre chaque désaccord comme une preuve qu’il n’est plus aimé.
Mon enfant est violent : que faire ?
Les signes physiques
Des troubles du sommeil
Les difficultés d’endormissement sont fréquentes. L’enfant redoute la séparation nocturne et peut demander à dormir avec ses parents ou se lever plusieurs fois dans la nuit pour vérifier leur présence.
Des symptômes psychosomatiques
Maux de ventre, maux de tête ou fatigue chronique peuvent apparaître sans cause médicale claire. Ces troubles somatiques traduisent souvent une anxiété profonde.
Comment aider un enfant concerné
Rassurer par la constance
Les enfants touchés par le syndrome de l’abandon ont besoin de repères stables. Maintenir des routines régulières, tenir ses promesses et expliquer clairement les séparations renforcent leur sentiment de sécurité.
Encourager l’expression des émotions
Inviter l’enfant à verbaliser ses peurs et ses ressentis permet de mettre des mots sur son angoisse. L’écoute active, sans jugement, renforce le lien de confiance et aide à apaiser ses inquiétudes.
Valoriser et renforcer l’estime de soi
Souligner ses réussites, encourager son autonomie et dissocier le comportement de l’amour parental permet à l’enfant de comprendre qu’il est aimé de façon inconditionnelle.
Quand consulter un professionnel
Les situations nécessitant un accompagnement
Si les signes persistent, s’intensifient ou impactent fortement la vie scolaire, sociale ou familiale de l’enfant, un soutien professionnel est recommandé. Un psychologue ou un pédopsychiatre pourra proposer un accompagnement adapté pour aider l’enfant à développer une sécurité affective durable.
Repérer un syndrome de l’abandon chez l’enfant repose sur l’observation d’un ensemble de signes émotionnels, comportementaux et physiques liés à une peur intense de la séparation. Plus cette souffrance est identifiée tôt, plus il est possible d’intervenir efficacement pour restaurer la confiance affective. Avec un accompagnement bienveillant et cohérent, l’enfant peut progressivement retrouver une sérénité émotionnelle et construire des relations plus sûres et équilibrées.
Questions fréquentes
Le syndrome de l'abandon se manifeste lorsqu'un enfant ressent une peur intense de perdre l'amour ou l'attention de ses parents, souvent liée à une rupture affective importante, comme une séparation conflictuelle ou une instabilité émotionnelle des adultes autour de lui.
Un enfant souffrant du syndrome de l'abandon peut montrer une anxiété excessive, une peur constante de déplaire, un besoin intense d'attention, ainsi que des comportements contradictoires entre dépendance affective et rejet. Il peut aussi vivre des difficultés relationnelles, par exemple une jalousie marquée ou des réactions intenses face aux conflits.
Les troubles physiques incluent souvent des difficultés d'endormissement, une peur des séparations nocturnes, des réveils fréquents, ainsi que des symptômes psychosomatiques comme des maux de tête, des douleurs abdominales ou une fatigue inexpliquée, indiquant une anxiété profonde.
Il est essentiel d'apporter constance et repères stables en maintenant des routines régulières et en tenant ses promesses. Encourager l'expression des émotions sans jugement et renforcer l'estime de soi en valorisant les réussites de l'enfant favorisent un sentiment de sécurité affective.
Si les signes du syndrome persistent, s'intensifient ou perturbent la vie scolaire, sociale ou familiale de l'enfant, il est conseillé de consulter un psychologue ou un pédopsychiatre. Un accompagnement professionnel aide à développer une sécurité affective durable.
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