Le sport peut-il soulager l’endométriose ?
Par Léo Martinet
Publié le
Quand on souffre d’endométriose, bouger peut sembler contre-intuitif. La douleur, la fatigue, les inconforts digestifs… tout pousse à se replier sur soi, à rester au calme. Et pourtant, le sport peut devenir un véritable allié. Non, il ne guérit pas. Mais oui, il peut soulager, renforcer, améliorer le quotidien. Encore faut-il bien choisir son activité, respecter son corps et y aller à son rythme. Vous êtes prête à essayer ? Voici comment le mouvement peut vous aider à vivre mieux avec l’endométriose.
Pourquoi le sport peut aider
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique. Elle provoque douleurs pelviennes, crampes, troubles digestifs, fatigue, parfois même des douleurs pendant les rapports ou des difficultés à uriner. Dans ce contexte, bouger peut sembler la dernière chose à faire. Pourtant, le sport agit sur plusieurs leviers à la fois.
D’abord, il stimule la production d’endorphines, ces hormones naturelles qui apaisent la douleur. Ensuite, il améliore la circulation sanguine et lymphatique, réduisant les tensions et la sensation de congestion dans la zone pelvienne. Il aide aussi à réguler les hormones et à stabiliser le poids, ce qui peut réduire l’impact des symptômes. Enfin, il soutient le moral, améliore le sommeil et renforce le sentiment de contrôle. En bref : bouger, c’est reprendre du pouvoir sur son corps.
Pas besoin d’être une athlète pour ressentir les bienfaits
L’idée n’est pas de courir un marathon ni de faire du sport tous les jours. L’objectif est de bouger intelligemment, régulièrement, et avec bienveillance. Le bon sport, c’est celui qui vous fait du bien, pas celui qui vous épuise.
Marcher 30 minutes, faire quelques étirements, nager en douceur, danser chez soi, c’est déjà un excellent début. L’essentiel, c’est d’être à l’écoute de son corps et de respecter ses limites. Certaines journées seront sans, et c’est normal. D’autres vous surprendront par l’énergie qu’elles vous offriront après une séance de mouvement doux.
Quels types d’exercices privilégier ?
Tous les sports ne se valent pas quand on vit avec l’endométriose. Voici les activités à favoriser :
La marche rapide, le vélo tranquille, la natation ou l’aquagym : ces sports d’endurance modérée améliorent la circulation et la respiration sans provoquer de chocs au niveau du bassin.
Le yoga ou le Pilates : excellents pour étirer en douceur, relâcher les tensions, renforcer la sangle abdominale profonde et travailler la respiration.
Les exercices de renforcement doux : gainage, exercices ciblés sur les fessiers et le bas du dos peuvent aider à stabiliser le bassin et prévenir les douleurs posturales.
La respiration et la relaxation : techniques comme la cohérence cardiaque, le stretching ou même quelques minutes de pleine conscience permettent de calmer le système nerveux, souvent en sur-régime chez les personnes atteintes d’endométriose.
À éviter ou à adapter selon les jours
Certains exercices sont à éviter ou à adapter selon l’intensité des symptômes :
Les sports à impact élevé comme la course à pied ou le saut peuvent aggraver les douleurs pelviennes chez certaines femmes.
Les abdos classiques (type crunchs) peuvent augmenter la pression sur les organes déjà sensibles.
Les séances trop intenses ou longues risquent d’épuiser un corps déjà fatigué. Mieux vaut une activité régulière mais modérée.
Le mot d’ordre : adapter, ajuster, ressentir. Il n’y a pas de “bonne” ou “mauvaise” activité universelle. Ce qui compte, c’est ce qui VOUS convient à un moment donné.
Construire sa routine en douceur
Voici un exemple simple de routine hebdomadaire adaptée :
3 jours de marche rapide ou vélo doux, 30 minutes
2 jours de yoga ou de Pilates, 20 à 30 minutes
1 ou 2 petites séances de renforcement musculaire, 15 à 20 minutes
Quelques minutes de respiration profonde chaque jour
Et les jours “sans” ? On respire. On s’écoute. On se repose. C’est aussi ça, prendre soin de soi.
Le sport pendant les règles : possible ou pas ?
Tout dépend de vos ressentis. Certaines femmes trouvent que bouger légèrement pendant les règles soulage les crampes et détend le bas-ventre. D’autres préfèrent le repos total. Là encore, il n’y a pas de règle absolue. Essayez, ajustez, voyez ce qui vous fait du bien. Même quelques étirements ou une respiration guidée peuvent suffire à vous apporter du mieux-être pendant cette période.
Se faire accompagner si besoin
Si vous débutez, si vous avez peur de mal faire ou si vous avez déjà des douleurs importantes, il peut être utile de consulter un professionnel formé à l’endométriose. Un kinésithérapeute spécialisé, un coach santé ou un professeur de yoga avec une approche douce pourra vous guider, vous proposer des exercices adaptés et vous rassurer.
Des bénéfices bien au-delà du physique
En pratiquant une activité régulière, beaucoup de femmes atteintes d’endométriose constatent :
Moins de douleurs chroniques
Une réduction de la sensation de ventre gonflé ou de tension pelvienne
Une meilleure tolérance à l’effort
Une humeur plus stable
Une plus grande confiance dans leur corps
Ce n’est pas un remède miracle, mais c’est un levier précieux pour retrouver une qualité de vie plus agréable.
Oui, le sport peut soulager l’endométriose, à condition qu’il soit adapté, progressif et respectueux du corps. Il ne s’agit pas de performance, mais de reconnection. Le mouvement peut devenir un soutien au quotidien, une façon de reprendre le pouvoir sur sa santé et de ne plus subir totalement la maladie. Et si vous commenciez dès aujourd’hui, juste par dix minutes de marche, quelques respirations profondes ou une posture de yoga ? Ce petit pas peut être le début d’un grand mieux-être.
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