Ozempic : attention, il pourrait affaiblir vos muscles sans les faire fondre, alerte une étude
Par Thomas Sanchez
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Perdre du poids sans sacrifier ses muscles, telle est la promesse souvent avancée par des médicaments comme l'Ozempic. Cependant, une nouvelle étude de l'Université de l'Utah soulève des inquiétudes : certains effets secondaires pourraient compromettre la force musculaire sans affecter la masse visible. Faisons le point sur ces révélations qui pourraient changer notre compréhension de la perte de poids à l'aide de ce médicament.
Une perte de masse musculaire moins sévère que prévu
Un traitement à double tranchant
Depuis son approbation, l’Ozempic, médicament à base de sémaglutide et conçu initialement pour traiter le diabète de type 2, est de plus en plus utilisé pour faciliter la perte de poids. Alors que beaucoup espèrent que ce traitement permet une réduction de la graisse corporelle sans compromettre la masse musculaire, les résultats de l’étude dirigée par le professeur Katsu Funai soulèvent des questions cruciales.
Une étude révélatrice
L’équipe de recherche a réalisé des tests sur des souris modèles, indiquant que la perte de masse maigre totale se situait autour de 10 %, mais avec une proportion négligeable due à une réduction de la masse musculaire. Selon Ran Hee Choi, la principale autrice de l’étude, « nos données suggèrent que la majorité de la perte de masse maigre n’est pas causée par une fonte musculaire ». Au contraire, une réduction significative de la taille du foie a été observée.
Une réduction potentiellement bénéfique
Cette diminution de la masse du foie, qui a chuté de moitié, peut être perçue de manière positive, notamment dans le contexte de l’obésité, où cet organe accumule souvent des graisses. Choi explique que ces réductions peuvent faire partie d'une perte de poids saine et bénéfique.
Des muscles affaiblis… même sans changement de volume
Impact sur la force musculaire
Cependant, la vraie préoccupation vient de la fonction musculaire. L’étude a révélé que, malgré une taille de muscle inchangée, la force musculaire diminuait à mesure que les souris perdaient du poids. Pour d'autres groupes musculaires, la force restait constante, mais les raisons de ces disparités chez l'homme restent inconnues.
Il est important de noter que ces résultats mettent en avant un effet potentiellement complexe du sémaglutide sur la performance physique. Cette dissociation entre volume et force est interpellante, car elle pourrait être sous-estimée dans les études qui se concentrent uniquement sur la composition corporelle.
Risques accrus pour les seniors
La diminution de la force musculaire est particulièrement préoccupante pour les personnes âgées, qui sont déjà plus sensibles à la perte musculaire et à la réduction de leur mobilité. Comme le souligne Katsu Funai, « la perte de la fonction physique est un indicateur crucial non seulement de la qualité de vie, mais aussi de la longévité ».
Pourquoi cette perte de force inquiète les chercheurs
Un usage à long terme problématique
Malgré le maintien de la masse musculaire, l’affaiblissement de certains groupes musculaires soulève de sérieuses questions sur l'utilisation prolongée de l'Ozempic. Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population et la sédentarité, cette perte fonctionnelle pourrait entraîner des risques accrus de chutes, de perte d'autonomie et de fragilité.
Les chercheurs constatent une variabilité des effets en fonction des muscles ciblés. Ils insistent sur le besoin urgent d'études pour évaluer ces impacts chez l'homme afin de mieux comprendre les implications de l’Ozempic pour la santé musculaire.
Appel à la validation chez l'homme
À l'heure actuelle, les conclusions proviennent d'une étude sur des modèles animaux, ce qui appelle à la prudence. Karasawa, un membre de l'équipe de recherche, déclare que « pour tirer des enseignements généralisables, des essais cliniques rigoureux sont nécessaires, en particulier concernant la force musculaire ».
Katsu Funai ajoute que les futurs essais cliniques doivent évaluer la force musculaire, non seulement pour l’Ozempic, mais également pour d'autres médicaments amaigrissants en développement. « De nombreux médicaments de perte de poids sont sur le point d’être commercialisés dans les années à venir. Il est donc crucial que nous mesurons la perte de masse maigre tout en tenant compte de la fonction physique ».
Une réflexion sur la santé métabolique
L’étude souligne un principe fondamental souvent négligé dans le domaine de la perte de poids médicalisée : la perte de poids n’implique pas nécessairement un gain en santé. Les auteurs appellent à une réévaluation des méthodes de mesure de la santé métabolique, qui ne devraient pas se limiter à la balance ou à l'indice de masse corporelle (IMC).
Face aux découvertes de cette étude, il est impératif de reconsidérer l’utilisation de l’Ozempic et d'autres médicaments amaigrissants. Alors que la quête d’un corps mince se poursuit, il est vital de garder à l’esprit que la santé et la fonction musculaire doivent primer sur les chiffres affichés sur la balance. Alors que plus de recherche est nécessaire pour comprendre les effets à long terme de ces traitements, il est essentiel que le bien-être global devienne une priorité dans la gestion de la perte de poids.
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