10 variétés de champignons toxiques ou mortels
Par Léa Garneau
Publié le

Sommaire
- Amanite phalloïde (Amanita phalloides)
- Amanite vireuse (Amanita virosa)
- Cortinaires toxiques (Cortinarius orellanus et proches)
- Entolome livide (Entoloma sinuatum)
- Gyromitre (Gyromitra esculenta)
- Inocybes et Clitocybes muscariniens
- Amanite panthère (Amanita pantherina)
- Amanite tue-mouches (Amanita muscaria)
- Paxille enroulé (Paxillus involutus)
- Amanite citrine (Amanita citrina)
- Conseils essentiels de prévention
La cueillette est une activité agréable, mais elle comporte des risques si l’on ne connaît pas bien les espèces. Certains champignons sont non seulement indigestes, mais aussi mortels. Apprendre à les reconnaître, c’est protéger sa santé et celle de ses proches. Découvrons ensemble dix variétés dangereuses, leurs particularités et les précautions à prendre.
Amanite phalloïde (Amanita phalloides)
Souvent surnommée « calice de la mort », c’est le champignon le plus redoutable. Son chapeau est vert olive à jaunâtre, son pied porte un anneau et une volve (comme un petit sac) à la base. Une simple bouchée peut être fatale, car il contient des amatoxines qui détruisent le foie et les reins. Les symptômes apparaissent après un délai trompeur de 6 à 24 h : vomissements, diarrhées, puis une phase d’amélioration avant l’insuffisance hépatique.
Amanite vireuse (Amanita virosa)
Tout de blanc vêtue, l’amanite vireuse ressemble à une « sœur jumelle » de la phalloïde. Elle contient les mêmes toxines et entraîne les mêmes conséquences dramatiques. On la confond parfois avec de jeunes agarics (champignons de Paris sauvages). Sa blancheur éclatante doit alerter : évitez systématiquement les champignons entièrement blancs si vous n’êtes pas certain de leur identité.
Cortinaires toxiques (Cortinarius orellanus et proches)
Certains cortinaires contiennent l’orellanine, une toxine redoutable. Leur danger réside dans la lenteur des symptômes : les troubles digestifs sont suivis plusieurs jours plus tard par une insuffisance rénale irréversible. Leurs chapeaux sont bruns à ocres, et une sorte de voile filamenteux (cortine) est visible sur les jeunes exemplaires. Ils sont souvent confondus avec des espèces comestibles de couleur similaire.
Entolome livide (Entoloma sinuatum)
Un grand champignon à chapeau crème ou grisâtre, aux lames roses avec l’âge. Il provoque des intoxications digestives sévères : nausées, vomissements, diarrhées violentes. Son aspect imposant et clair le fait parfois confondre avec des champignons comestibles, mais il reste l’un des plus dangereux des entolomes.
Gyromitre (Gyromitra esculenta)
Aussi appelé « fausse morille », il se présente avec un chapeau brun-rouge aux plis irréguliers, évoquant un cerveau. Longtemps consommé dans certaines régions après préparation, il contient cependant la gyromitrine, toxique pour le foie et le système nerveux. Même après cuisson, des résidus dangereux peuvent persister. Il vaut mieux s’en abstenir.
Inocybes et Clitocybes muscariniens
Ces petits champignons discrets (bruns, beiges ou blancs) renferment de la muscarine. Ils provoquent un « syndrome sudorien » : salivation excessive, sueurs abondantes, larmoiements, diarrhée, ralentissement du cœur. Bien que rarement mortels chez l’adulte, ils peuvent l’être pour les enfants ou les personnes fragiles. Leur petite taille et leur banalité les rendent particulièrement trompeurs.
Amanite panthère (Amanita pantherina)
Avec son chapeau brun ponctué de petites verrues blanches, elle ressemble à l’amanite tue-mouches, mais sa toxicité est plus marquée. Ses toxines agissent sur le système nerveux : agitation, hallucinations, confusion, parfois convulsions. Rarement mortelle, elle reste très dangereuse, notamment chez les jeunes cueilleurs qui peuvent la trouver attirante.
Amanite tue-mouches (Amanita muscaria)
Célèbre pour son chapeau rouge vif à pois blancs, elle fait partie de l’imaginaire collectif. Pourtant, elle n’est pas un simple champignon décoratif : ses toxines provoquent vertiges, hallucinations, troubles digestifs et confusion mentale. Rarement mortelle, elle n’en reste pas moins très toxique et ne doit jamais être consommée.
Paxille enroulé (Paxillus involutus)
Autrefois mangé dans certaines régions, il est aujourd’hui interdit de consommation. Ses lamelles sont brunâtres et son chapeau souvent en entonnoir. Le danger provient d’une réaction immunologique : après plusieurs repas, le corps réagit violemment et détruit ses propres globules rouges, entraînant une anémie sévère et parfois une insuffisance rénale.
Amanite citrine (Amanita citrina)
De couleur jaune pâle à verdâtre, elle dégage une odeur de pomme de terre crue. Moins mortelle que la phalloïde, elle reste toxique et provoque des troubles digestifs. Son véritable danger est la confusion possible avec l’amanite phalloïde, car leurs teintes se rapprochent. Sa simple présence dans un panier peut devenir une menace.
Conseils essentiels de prévention
Cueillez uniquement les champignons que vous identifiez avec certitude.
Gardez chaque récolte séparée dans le panier pour éviter les contaminations.
Montrez vos cueillettes à un pharmacien ou à une association de mycologie si vous doutez.
Ne vous fiez jamais à des « tests » populaires (argent qui noircit, limaces qui mangent, etc.) : ils sont faux et dangereux.
En cas de symptômes après ingestion, consultez immédiatement un médecin et apportez un échantillon du champignon consommé.
Les champignons sont fascinants, mais certains cachent un danger mortel. Retenez cette règle simple : « en cas de doute, on s’abstient ». Apprendre à connaître ces dix variétés toxiques ou mortelles est déjà un pas vers une cueillette plus sûre. La nature est généreuse, sachons la respecter et la savourer sans prendre de risques.
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