À partir de quel âge faut-il surveiller son cholestérol ?
Par Catherine Duchamps
Publié le

Le cholestérol, on en entend souvent parler… mais on ne sait pas toujours quand commencer à le surveiller. Est-ce un problème réservé aux seniors ? Faut-il attendre d’avoir des symptômes pour agir ? Ou au contraire, mieux vaut-il anticiper dès le plus jeune âge ? Dans cet article, on vous explique à quel moment il est important de contrôler son cholestérol, et pourquoi cette simple prise de sang peut faire toute la différence pour votre santé à long terme.
Le cholestérol, c’est quoi exactement ?
Avant de parler d’âge, faisons un rapide rappel. Le cholestérol est une graisse naturelle présente dans notre sang. Il est indispensable au bon fonctionnement du corps : il participe à la fabrication des hormones, des membranes cellulaires et de la vitamine D. Mais en excès, il devient un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires.
Il existe deux types de cholestérol :
Le LDL (low density lipoprotein), dit « mauvais » cholestérol, qui peut se déposer dans les artères
Le HDL (high density lipoprotein), dit « bon » cholestérol, qui aide à éliminer l’excès de graisses
L’objectif est de maintenir un bon équilibre entre les deux.
Un ennemi silencieux dès le plus jeune âge
Le cholestérol ne provoque aucun symptôme visible à court terme. On peut avoir un excès de LDL pendant des années sans s’en rendre compte, jusqu’au jour où un infarctus ou un AVC survient. C’est pourquoi les médecins parlent souvent du cholestérol comme d’un tueur silencieux.
La seule façon de le détecter, c’est une prise de sang. Et contrairement à une idée reçue, les problèmes de cholestérol peuvent commencer tôt, parfois dès l’adolescence, surtout en cas d’antécédents familiaux.
À quel âge faut-il faire un premier bilan ?
Pour les adultes sans facteurs de risque particuliers, il est recommandé de faire un premier dosage du cholestérol entre 20 et 25 ans. Oui, aussi jeune que ça !
Pourquoi si tôt ? Parce que c’est le moment idéal pour prévenir. Si le bilan est bon, tant mieux. S’il est un peu déséquilibré, on peut ajuster son alimentation, son activité physique et ses habitudes de vie avant que les dégâts ne s’installent.
Ensuite, il est conseillé de répéter le bilan tous les 5 ans si tout va bien, ou plus souvent en cas de déséquilibre.
Et si j’ai des antécédents familiaux ?
Là, la vigilance doit commencer encore plus tôt. Si un parent proche (père, mère, frère, sœur) a eu :
Une maladie cardiovasculaire avant 55 ans (chez l’homme) ou 65 ans (chez la femme)
Un excès de cholestérol diagnostiqué jeune
Un traitement par statines ou un suivi cardiaque
Alors vous êtes considéré(e) comme personne à risque. Dans ce cas, il est conseillé de faire un premier bilan dès l’adolescence, autour de 16 ans, voire plus tôt selon les cas. On parle alors de dépistage familial précoce.
Après 40 ans : une étape clé
Même si tout allait bien jusque-là, à partir de 40 ans, le risque cardiovasculaire commence naturellement à augmenter. C’est donc un âge charnière pour refaire un profil lipidique complet, surtout si :
Vous avez une vie sédentaire
Vous êtes en surpoids
Vous fumez
Vous avez une alimentation riche en graisses ou en sucres
C’est aussi à partir de cet âge que les effets cumulatifs des habitudes de vie commencent à se répercuter sur les artères.
À surveiller de plus près après 50 ans
Passé 50 ans, il est recommandé de contrôler son cholestérol tous les 1 à 3 ans, selon votre état de santé. Pour les femmes, la ménopause augmente aussi les risques, car elle diminue naturellement le taux d’œstrogènes, hormones protectrices du cœur.
Si votre médecin vous prescrit un traitement, un régime ou un suivi spécifique, il adaptera la fréquence des bilans à votre profil. L’objectif est toujours le même : anticiper, adapter, équilibrer.
Quels sont les signes d’alerte ?
Malheureusement, le cholestérol ne provoque pas de symptômes directs. Mais certains signes peuvent indiquer un risque cardiovasculaire :
Fatigue persistante
Douleurs dans la poitrine à l’effort
Essoufflement inhabituel
Tension artérielle élevée
Bilan familial chargé
Dans ces cas, n’attendez pas pour demander une analyse de sang. Mieux vaut vérifier et être rassuré(e) que de découvrir trop tard un déséquilibre majeur.
Comment interpréter les résultats ?
Voici quelques repères généraux (les chiffres peuvent varier légèrement selon les laboratoires) :
Cholestérol total : idéalement inférieur à 2 g/L
LDL : inférieur à 1,6 g/L (et moins d’1 g/L si vous êtes à risque)
HDL : supérieur à 0,4 g/L chez l’homme, 0,5 g/L chez la femme
Triglycérides : inférieurs à 1,5 g/L
C’est l’équilibre entre ces valeurs qui compte. Votre médecin interprétera vos résultats en tenant compte de votre âge, poids, tension, antécédents, alimentation et activité physique.
Que faire en cas de cholestérol élevé ?
Pas de panique. Dans la grande majorité des cas, des changements d’hygiène de vie suffisent :
Réduire les graisses saturées (charcuteries, fromages gras, fritures)
Augmenter les fibres (fruits, légumes, légumineuses)
Pratiquer une activité physique régulière
Arrêter de fumer
Diminuer l’alcool
Si malgré cela le taux reste élevé, un traitement médicamenteux peut être envisagé pour protéger le cœur.
Le bon réflexe au bon moment
Surveiller son cholestérol n’est pas réservé aux seniors ou aux personnes déjà malades. Plus on commence tôt, plus on a de chances de prévenir les complications. Un simple bilan sanguin peut révéler des déséquilibres invisibles, mais faciles à corriger à temps.
Alors que vous ayez 20, 40 ou 60 ans, posez-vous la question : connaissez-vous votre profil lipidique ? Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être le bon moment pour le découvrir.
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