Ce que votre médecin n’a pas le droit de vous prescrire
Par Catherine Duchamps
Publié le

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La relation entre un patient et son médecin repose sur la confiance et la transparence. Pourtant, il existe des limites strictes à ce que les professionnels de santé peuvent prescrire, encadrées par la loi, les recommandations scientifiques et les règles de la sécurité sociale. Ces interdictions visent à garantir la sécurité des patients, à prévenir les abus et à assurer une pratique médicale éthique. Quelles sont donc les prescriptions interdites, quelles en sont les raisons, et comment savoir si un traitement est autorisé ? Voici un éclairage pour mieux comprendre ce que votre médecin n’a pas le droit de vous prescrire.
Les médicaments non autorisés ou retirés du marché
Substances interdites par les autorités de santé
Certaines molécules peuvent être interdites en raison de leurs effets secondaires graves, de leur inefficacité prouvée ou d’un risque élevé d’abus. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France, ou l’Agence européenne du médicament (EMA), évalue régulièrement les produits disponibles sur le marché.
Médicaments retirés pour raisons sanitaires
Des médicaments autrefois courants peuvent être retirés du marché si des effets indésirables graves sont identifiés après leur mise sur le marché. Dans ce cas, les médecins ne peuvent plus les prescrire légalement.
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Les traitements non conformes aux recommandations
Hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché)
Un médicament peut être prescrit en dehors de son autorisation, mais sous conditions strictes. Si l’usage hors AMM n’est pas validé par des données scientifiques ou des protocoles spécifiques, le médecin ne peut pas légalement le proposer comme traitement.
Non remboursables ou non reconnus
Certaines prescriptions peuvent être techniquement possibles, mais non prises en charge par l’Assurance maladie si elles sortent du cadre des indications reconnues. Le médecin doit alors informer clairement le patient de l'absence de remboursement.
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Les prescriptions interdites pour raisons éthiques ou juridiques
Produits dopants ou addictifs sans justification médicale
Les médecins ne peuvent pas prescrire de substances dopantes, comme certains stéroïdes anabolisants, ou des médicaments à fort potentiel addictif (opiacés, benzodiazépines) sans justification clinique rigoureuse et sans suivi.
Substances illégales
Même dans un cadre thérapeutique, un médecin ne peut prescrire de substances interdites par la loi (comme le cannabis, sauf dans le cadre très encadré du protocole d’expérimentation en France).
Certificats ou traitements de complaisance
Un médecin n’a pas le droit de délivrer de certificats médicaux mensongers, de prescriptions injustifiées (arrêts maladie, traitements non nécessaires) ou répondant à des demandes non médicales, au risque de sanctions disciplinaires.
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Les produits de santé non validés scientifiquement
Médecines alternatives non reconnues
Si certaines approches complémentaires (phytothérapie, homéopathie, acupuncture) peuvent être intégrées dans une démarche globale, un médecin ne peut prescrire un traitement dit « alternatif » comme solution unique à une pathologie grave sans commettre une faute éthique.
Produits non homologués ou en vente libre
Un médecin ne peut prescrire des produits issus de circuits non réglementés (compléments alimentaires exotiques, traitements non certifiés, préparations artisanales) qui n’ont pas fait l’objet d’une validation rigoureuse.
Les responsabilités en cas de prescription interdite
Sanctions pour le médecin
Un médecin qui prescrit un produit interdit ou hors cadre légal peut faire l’objet de sanctions par le Conseil de l’Ordre des Médecins, d’un rappel à l’ordre, d’une suspension ou même de poursuites judiciaires.
Droits du patient
Le patient a le droit de demander des explications, de refuser une prescription qu’il juge inappropriée, ou de demander un second avis. Il peut également signaler toute prescription suspecte aux autorités compétentes.
Le rôle du médecin est d’agir dans le respect des données scientifiques, des réglementations en vigueur et de l’intérêt du patient. Certaines prescriptions sont interdites non par rigidité, mais pour assurer une pratique sûre et éthique. En cas de doute, le dialogue reste la meilleure solution. S’informer, poser des questions et demander des précisions permet d’établir une relation de confiance et d’assurer un suivi médical de qualité, en toute légalité.
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