C'est quoi un aliment à calories vides ?
Par Léa Garneau
Publié le
Lorsqu’on parle d’alimentation, on entend souvent « éviter les calories vides » ou « remplir ses assiettes de calories pleines ». Mais qu’est‑ce que cela signifie concrètement ? Et surtout, pourquoi c’est un concept utile pour manger mieux ? Cet article vous explique simplement ce qu’est un aliment à calories vides, pourquoi il est préférable d’en limiter la consommation, comment les repérer et comment faire des choix plus judicieux.
Définition et principe
Un aliment à « calories vides » est un aliment ou une boisson qui apporte essentiellement de l’énergie (des calories) sous forme de sucres ajoutés, de matières grasses (souvent saturées) ou d’alcool, mais très peu — voire pas du tout — de nutriments indispensables : vitamines, minéraux, fibres, protéines ou bons acides gras. Autrement dit, l’aliment fournit de l’énergie, mais peu ou pas de « matière nutritive ». On peut le définir comme un aliment à faible densité nutritionnelle : beaucoup de calories pour peu de « quelque chose qui nourrit » au‑delà de l’énergie.
Ainsi, même s’il n’y a rien de « mauvais » de temps en temps, faire des calories vides la base de son alimentation peut poser problème.
Pourquoi est‑ce un souci ?
Prenons plusieurs raisons :
D’abord, si une grande part des calories consommées viennent d’aliments pauvres en micronutriments, on risque des carences en vitamines ou en minéraux, même si l’apport énergétique (en kcal) est suffisant. Le corps a besoin non seulement d’énergie mais aussi de « matière première » pour fonctionner (réparer les tissus, immunité, croissance, etc.).
Ensuite, ces aliments à calories vides ont souvent une densité calorique élevée : beaucoup de calories dans un petit volume ou peu de satiété. Cela peut conduire à un apport excessif de calories, favorisant la prise de poids ou le déséquilibre énergétique.
Enfin, en se remplissant avec ces calories « vides », on peut consommer moins d’aliments riches (fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses…) qui sont mieux pour la santé globale. Cela impacte le bien‑être, la vitalité, la prévention des maladies chroniques.
Quelques exemples d’aliments à calories vides
Pour mieux comprendre, voici des exemples typiques :
Les boissons sucrées (sodas, boissons « énergisantes », jus fortement sucrés) qui apportent surtout du sucre ajouté et peu de nutriments.
Les snacks salés ou sucrés industriels : chips, biscuits, viennoiseries, confiseries, fast‑food.
Les aliments très gras ou très sucrés mais peu « riches » sur le plan nutritif : certaines pâtisseries, certaines charcuteries, certains produits très transformés.
L’alcool : la plupart des boissons alcoolisées apportent beaucoup de calories (grâce à l’alcool lui‑même + souvent du sucre) mais très peu de « bon nutriment ».
Bien sûr, certains de ces aliments sont plaisir et peuvent être consommés avec modération, mais en faire une habitude pose un risque.
Comment repérer un aliment à calories vides ?
Quelques repères utiles :
Vérifier la liste des ingrédients : beaucoup de sucres ajoutés, beaucoup de graisses saturées, peu d’ingrédients « naturels ».
Vérifier les valeurs nutritionnelles : un aliment qui apporte beaucoup de calories mais très peu de fibres, peu de protéines, peu de vitamines/minéraux.
Réfléchir à la densité nutritionnelle : quel apport de « matière » utile je fais par rapport aux calories consommées ?
Observer l’effet de satiété : un aliment très sucré ou gras peut donner l’impression de faim peu après, ce qui incite à manger plus.
L’idée n’est pas d’interdire totalement, mais de privilégier les aliments qui apportent calories + nutriments utiles (fibres, protéines, vitamines…) plutôt que « calories seules ».
Que faire pour éviter d’abuser des calories vides ?
Voici quelques conseils pratiques :
Favoriser les aliments peu transformés : fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes, oléagineux, poissons maigres, viandes maigres.
Réserver les aliments à calories vides pour les occasions ou pour le plaisir, et non comme base régulière de l’alimentation.
Lorsqu’on consomme un aliment « plaisir », le faire en quantité modérée, savourer et ne pas compenser en quantité.
Remplacer progressivement un aliment à calories vides par un équivalent plus nutritif : par exemple, remplacer un soda sucré par de l’eau pétillante citronnée, un snack sucré par un fruit + oléagineux.
Lire les étiquettes et choisir les versions les moins transformées, avec le moins de sucres ajoutés ou de graisses saturées.
Garder un équilibre global : l’alimentation ne se juge pas sur une journée ou un aliment isolé mais sur ce que l’on fait la majorité du temps.
Format nuancé : attention au terme « calories vides »
Il faut toutefois ajouter une nuance : le concept même de « calorie vide » peut parfois être simplificateur ou critiqué. Certes, l’idée est utile pour pointer des aliments pauvres en nutriments, mais chaque aliment n’est pas « totalement vide ». Même les aliments transformés peuvent apporter quelques protéines ou minéraux. Le terme « vide » peut faire croire qu’il s’agit de « zéro valeur », ce qui n’est pas strictement vrai. Il vaut mieux comprendre qu’il s’agit d’un niveau faible de densité nutritionnelle. Le plus utile reste de penser « que puis‑je apporter à mon corps » plutôt que de compter uniquement les calories.
Pourquoi cela change la façon de manger
Comprendre le concept d’aliments à calories vides, c’est changer de question : « Combien de calories puis‑je manger ?» vers « Que m’apporte chacune de ces calories ?». Cela permet de :
Mieux aligner l’énergie apportée aux besoins réels du corps (activités, métabolisme).
Favoriser une meilleure qualité des aliments, ce qui aide la satiété, l’équilibre, la santé.
Réduire le risque de surconsommation de calories non utiles.
Éviter qu’en remplissant l’estomac de calories pauvres, on néglige des nutriments essentiels pour le bien‑être, l’immunité, la récupération ou la concentration.
Un aliment à calories vides n’est pas un aliment dangereux pris ponctuellement, mais un aliment dont la consommation régulière et en quantité importante peut nuire à l’équilibre nutritionnel. Il apporte de l’énergie, oui, mais peu ou pas de « quelque chose qui nourrit ». L’objectif n’est pas de les éliminer totalement, mais de les mettre en perspective, de les consommer avec conscience et modération, et de donner la priorité aux aliments riches en nutriments. En faisant ce choix, vous nourrissez votre corps avec ce qu’il lui faut vraiment — pas seulement de l’énergie.
Voilà : maintenant, lorsque vous choisirez un snack ou un dessert, posez‑vous la question : « Cette calorie m’apporte quelque chose de plus que de l’énergie ? ». Et vous ferez un pas de plus vers une alimentation plus éclairée et bienfaisante.
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