Faut-il laisser pleurer bébé jusqu’à ce qu’il s’endorme ?
Par Claire Delmas
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Sommaire
- Pourquoi bébé pleure-t-il avant de dormir ?
- Que signifie « laisser pleurer » ?
- L’importance du lien d’attachement
- Existe-t-il une alternative entre « accourir à chaque pleur » et « laisser pleurer » ?
- Et si malgré tout, bébé pleure chaque soir ?
- Le sommeil autonome : une compétence qui se construit
- Conclusion : écouter les pleurs, c’est déjà répondre à un besoin
Face aux pleurs d’un bébé, les parents se retrouvent souvent partagés : faut-il intervenir immédiatement ou le laisser pleurer pour qu’il « apprenne à s’endormir seul » ? Entre les anciens conseils de fermeté et les approches modernes centrées sur l’attachement, cette question suscite encore de nombreux débats. Comprendre pourquoi un bébé pleure et ce que ces pleurs signifient permet d’adopter une réponse bienveillante et adaptée à ses besoins.
Pourquoi bébé pleure-t-il avant de dormir ?
Les pleurs ne sont pas un caprice, mais le principal moyen de communication d’un nourrisson.
Avant de parler ou de comprendre les mots, bébé utilise les pleurs pour exprimer ses besoins : faim, fatigue, inconfort, peur, besoin de contact ou simple besoin d’être rassuré.
Un réflexe physiologique et émotionnel
Avant 6 mois, un bébé n’a pas encore les capacités cérébrales pour se calmer seul.
Lorsqu’il pleure, son corps sécrète du cortisol, l’hormone du stress. S’il n’est pas apaisé, cette hormone reste élevée, ce qui peut perturber son sommeil et son sentiment de sécurité.
Les pleurs, surtout le soir, sont donc souvent le signe d’un besoin de proximité plutôt que d’un problème de sommeil.
Que signifie « laisser pleurer » ?
La méthode dite du « laisser pleurer » repose sur l’idée que bébé doit apprendre à s’endormir sans l’aide d’un parent.
Certains l’interprètent comme :
attendre quelques minutes avant d’intervenir,
espacer progressivement les moments de réconfort,
ou, dans sa version stricte, ne pas répondre du tout aux pleurs.
Le problème de cette approche
Des études ont montré que, si bébé finit par s’endormir, ce n’est pas parce qu’il a appris à gérer seul ses émotions, mais parce qu’il a compris que personne ne répondrait à son appel.
Il ne s’apaise pas : il s’abandonne.
Le risque à long terme est une fragilisation du lien d’attachement, essentiel à son développement émotionnel et à la confiance en soi.
L’importance du lien d’attachement
Les spécialistes de la petite enfance s’accordent sur un point : un bébé a besoin de sécurité affective pour grandir sereinement.
Quand un parent répond à ses pleurs, il lui envoie un message simple :
« Tes émotions sont légitimes, et je suis là pour t’aider à les apaiser. »
Ce type de réponse renforce la confiance du bébé et favorise un sommeil plus apaisé à long terme.
Les bébés qui se sentent compris s’endorment plus facilement… une fois qu’ils ont intégré que le monde est un endroit sûr.
Existe-t-il une alternative entre « accourir à chaque pleur » et « laisser pleurer » ?
Oui, tout est question d’équilibre et d’écoute.
1. Observer avant d’intervenir
Tous les pleurs ne signifient pas la même chose. Certains bébés geignent ou émettent de petits sons avant de s’endormir : c’est parfois une phase de décharge.
Observe ton enfant quelques instants pour distinguer un besoin réel d’un simple relâchement.
2. Rassurer sans forcément le prendre dans les bras
Parfois, une voix douce, une main posée sur le ventre ou une caresse suffisent à rassurer bébé sans le stimuler davantage.
Le but est de lui montrer que tu es présent, sans nécessairement interrompre son processus d’endormissement.
3. Instaurer un rituel de sommeil apaisant
Un rituel prévisible sécurise l’enfant.
Un bain, une lumière tamisée, une berceuse ou un câlin répété chaque soir permettent à bébé d’anticiper le moment du coucher, et donc de s’endormir plus sereinement.
Et si malgré tout, bébé pleure chaque soir ?
Les pleurs du soir sont très fréquents, notamment entre 3 semaines et 4 mois. On parle souvent de pleurs de décharge : après une journée riche en stimulations, bébé a besoin d’évacuer les tensions accumulées.
Comment l’aider à traverser cette phase
Garde-le contre toi en peau à peau : ton odeur, ta chaleur et ton rythme cardiaque l’apaisent.
Diminue les bruits et les lumières pour l’aider à se recentrer.
Parle-lui doucement, sans chercher à faire taire les pleurs à tout prix.
Ces moments peuvent être éprouvants, mais ils sont une étape normale du développement. Avec le temps, le sommeil devient plus stable et les pleurs diminuent naturellement.
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Le sommeil autonome : une compétence qui se construit
Apprendre à s’endormir seul est un processus qui s’acquiert progressivement, à mesure que le bébé développe son système nerveux et sa capacité à s’autoréguler.
Cela demande du temps, de la patience et un accompagnement bienveillant.
Plutôt que de forcer cette autonomie trop tôt, il est préférable de l’encourager en douceur :
en respectant le rythme de l’enfant,
en favorisant la régularité,
et en créant un environnement propice au sommeil.
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Conclusion : écouter les pleurs, c’est déjà répondre à un besoin
Laisser pleurer bébé jusqu’à ce qu’il s’endorme n’est pas une solution miracle — c’est souvent une source de stress pour lui comme pour les parents.
Mieux vaut chercher à comprendre la cause des pleurs, instaurer un rituel rassurant et accompagner son enfant avec douceur.
Car un bébé qui se sent entendu et réconforté apprend, petit à petit, à s’endormir sereinement.
Apaiser ses pleurs, ce n’est pas le « gâter », c’est lui donner confiance — une base solide pour des nuits paisibles et un développement émotionnel harmonieux.
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