Mon enfant ne mange rien à la cantine, que faire ?
Par Ameline Lieb
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Sommaire
- Comprendre : ce n’est pas qu’une question d’alimentation
- 1. Rassurer en amont : visiter, observer, dédramatiser
- 2. Proposer le bon contenu : des textures et goûts rassurants
- 3. Créer un lien tutoral avec d’autres enfants
- 4. Rassurer, pas contraindre : ajuster selon les signes
- 5. Dialoguer chaque soir — mais sans que cela devienne une épreuve
- Bonus pratique : apprendre en douceur l’autonomie alimentaire
- Patientez, encouragez, et c’est déjà gagné
Vous laissez votre enfant à la cantine, prêt à traverser la journée, et on vous raconte qu’il mange… trois fois rien ? Vous n’êtes pas seul·e ! Beaucoup d’enfants vivent la cantine comme un grand mystère : nouveaux environnements, plats étranges, rythme différent… voici comment l’accompagner, pas à pas, pour qu’il retrouve appétit et sérénité.
Comprendre : ce n’est pas qu’une question d’alimentation
La cantine, c’est parfois : bruit, file d’attente, vaisselle collective, horaires ajustés… Pour un enfant, c’est un univers nouveau à intégrer. On ne minimise pas : ce n’est pas juste une comptine d’été. Beaucoup se taisent, regardent leurs assiettes avec suspicion… Cela ne signifie pas "je refuse de manger", mais plutôt "je ne suis pas prêt·e, je ne comprends pas". Commencez par reconnaître cette émotion : c’est elle, le vrai frein.
1. Rassurer en amont : visiter, observer, dédramatiser
Avant le grand jour, visitez ensemble la cantine : repérez l’entrée, comment ça fonctionne, regardez les autres enfants manger. Ce repérage visuel aide beaucoup. Le jour même, parlez léger : “Tu vas découvrir demain la grande salle ! On y mange comme à la maison, avec beaucoup d’enfants.” L’objectif ? Rompre l’angoisse par l’image et l’anticipation.
2. Proposer le bon contenu : des textures et goûts rassurants
Si vous apportez des extras (dans le respect des règles locales), veillez à ce qu’ils soient familiers : fromages doux, compotes simples, riz nature, bâtonnets de légumes croquants, œufs durs… Évitez les suppléments trop gras ou épicés : on cherche à rassurer le système digestif, pas à le challenger. Ces petits "coup de pouce gustatif" ponctuels permettent au cerveau de se poser : oh, ça, j’aime, ça je connais.
3. Créer un lien tutoral avec d’autres enfants
Ce qui rassure souvent : observer un copain ou une copine manger. Si possible, favorisez qu’un copain du quartier ou de l’école mange avec lui. Il verra que l’autre traverse ces règles, cette cantine… avec appétit, et ça l’encourage à réessayer. Le mimétisme chez l’enfant est puissant : voir un pair goûter lui donne l’autorisation intérieure d’essayer.
4. Rassurer, pas contraindre : ajuster selon les signes
Si votre enfant revient avec du plat non touché, ne blâmez pas. Dites avec calme : “Tu as su goûter, même un peu, c’est très bien.” Hervé Tullet n’a jamais dit mieux. Encouragez la curiosité, pas la performance. Le cerveau, rassuré sur sa sécurité et ses choix, commence souvent à réclamer un peu de goût seul. Petit à petit, sans forcer, l’envie revient… avec fierté.
5. Dialoguer chaque soir — mais sans que cela devienne une épreuve
Le soir, installez un moment partagé loin des écrans pour parler. “Qu’est-ce que tu as aimé ou pas aujourd’hui ?” Laissez venir, sans jugement. Si l’enfant dit qu’il “n’a rien mangé”, répondez avec curiosité : “C’est ok, demain on verra ensemble.” Osez la question ludique : “Et si on inventait une entrée que la cantine pourrait aussi faire ?” Cela replace la créativité, la confiance, l’envie. Aucune pression, juste de la complicité.
Bonus pratique : apprendre en douceur l’autonomie alimentaire
Invitez votre enfant à choisir, ou même goûter, un petit plat pour la cantine, chez vous. En cuisine, laissez-le sentir, toucher, goûter. "Est-ce que tu aimerais un morceau de fromage fondu sur ce plat ?” Le geste culinaire familial, décontracté, prépare le cerveau à anticiper la cantine comme un acte d’autonomie, pas à subir une norme.
Patientez, encouragez, et c’est déjà gagné
Quand un enfant ne mange rien à la cantine, c’est un appel à la sécurité, à la familiarité. Votre mission de parent est de lui offrir des repères sensoriels, émotionnels et sociaux : une visite, un goût connu, un regard rassurant, un copain positif, une discussion apaisée. C’est lent, mais c’est durable. L’envie revient, petit à petit, avec confiance et douceur.
Pourquoi ne pas tester dès demain ? Une compote maison dans le sac, une phrase légère, et ce soir… une discussion en regardant la cuisine. Votre enfant verra que vous êtes avec lui, à chaque petite bouchée au compte-gouttes.
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