Obésité génétique : comment la détecter ?
Par Léo Martinet
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Quand l’obésité n’est pas qu’une question d’alimentation L’obésité est souvent associée à un déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques : on mange trop et on bouge trop peu. Mais dans certains cas, la réalité est plus complexe. Chez certaines personnes, l’excès de poids n’est pas seulement lié au mode de vie : il est influencé par la génétique. On parle alors d’obésité génétique, une forme d’obésité qui trouve son origine dans des mutations ou des prédispositions héréditaires. Mais comment la détecter ? Quels signes doivent alerter ?
Qu’est-ce que l’obésité génétique ?
L’obésité génétique est liée à des altérations dans certains gènes qui régulent l’appétit, la satiété, le stockage des graisses et le métabolisme.
On distingue deux grands types :
L’obésité monogénique : rare, causée par la mutation d’un seul gène (comme le gène de la leptine ou de son récepteur). Elle entraîne une obésité sévère dès l’enfance.
L’obésité polygénique : beaucoup plus fréquente, liée à l’action combinée de plusieurs gènes qui augmentent la susceptibilité à prendre du poids.
Dans les deux cas, la génétique ne fait pas tout : elle interagit avec l’alimentation, l’activité physique et l’environnement.
Les signes qui peuvent alerter
Une prise de poids précoce et rapide
Un enfant qui prend beaucoup de poids dès ses premières années, malgré une alimentation équilibrée, peut présenter une forme d’obésité d’origine génétique.
Une faim insatiable
Certaines mutations génétiques perturbent la régulation de la satiété. Les personnes concernées ressentent une faim intense et constante, difficile à contrôler.
Un surpoids familial marqué
Quand plusieurs membres d’une même famille souffrent d’obésité sévère dès l’enfance, la piste génétique est à explorer.
Une obésité résistante aux régimes
Chez certaines personnes, malgré des efforts alimentaires répétés, l’obésité persiste, signe que le facteur génétique joue un rôle majeur.
Comment diagnostiquer l’obésité génétique ?
L’interrogatoire médical et l’histoire familiale
Un médecin commence toujours par retracer les antécédents familiaux et personnels. La précocité du surpoids, l’évolution et la présence d’autres cas dans la famille donnent déjà de précieuses indications.
Les examens cliniques
Le suivi de la croissance, du tour de taille, de l’IMC et d’éventuelles complications (diabète, hypertension) permet d’évaluer la situation.
Les tests génétiques
Dans certains cas, un test génétique est proposé. Il permet de rechercher des mutations spécifiques (comme celles de la leptine, du récepteur MC4R ou d’autres gènes impliqués). Ces analyses sont encore réservées aux cas d’obésité sévère, précoce et familiale.
Pourquoi le diagnostic est important ?
Comprendre l’origine du surpoids : cela permet d’éviter la culpabilisation et d’adopter une approche adaptée.
Orienter la prise en charge : certaines formes d’obésité génétique peuvent bénéficier de traitements spécifiques (par exemple, l’administration de leptine dans les cas de déficit confirmé).
Adapter le suivi : le diagnostic permet de mettre en place un accompagnement nutritionnel, psychologique et médical sur le long terme.
Impliquer la famille : si plusieurs membres sont concernés, une prise en charge globale peut être proposée.
Peut-on agir malgré la génétique ?
Oui ! Même si la génétique joue un rôle, l’environnement reste déterminant. Une personne porteuse d’une prédisposition peut limiter les conséquences grâce à :
Une alimentation équilibrée, riche en fibres et pauvre en sucres rapides.
Une activité physique régulière, adaptée à ses capacités.
Un accompagnement psychologique pour mieux gérer la faim et les émotions liées à la nourriture.
Des suivis médicaux réguliers pour dépister et traiter les complications (diabète, hypertension, apnée du sommeil).
Dans certains cas, des traitements médicamenteux ou la chirurgie bariatrique peuvent être envisagés, toujours sous contrôle médical.
Détecter pour mieux accompagner
L’obésité génétique n’est pas une fatalité, mais elle demande une prise en charge spécifique et bienveillante. La détecter tôt, grâce à l’observation des signes cliniques, de l’histoire familiale et éventuellement de tests génétiques, permet de mettre en place une stratégie adaptée.
Savoir que son poids est influencé par ses gènes, ce n’est pas se résigner, c’est comprendre son corps pour mieux l’accompagner. Et à tout âge, il est possible d’agir pour améliorer sa santé et sa qualité de vie.
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