Peut-on boire de la bière quand on a du cholestérol ?

Lorsqu’on souffre d’un excès de cholestérol, on reçoit généralement des recommandations strictes sur l’alimentation : limiter les graisses saturées, éviter le sucre raffiné, privilégier les fibres… Mais qu’en est-il de l’alcool, et plus précisément de la bière ? Est-elle totalement à éviter, ou peut-elle être consommée de façon modérée et raisonnée ?

Bière et cholestérol : quel lien ?

La bière, comme tous les alcools, ne contient pas de cholestérol en elle-même. Elle est élaborée à partir de céréales (orge, blé, maïs), de houblon, d’eau et de levures. Elle est donc exempte de graisses animales, principales sources de cholestérol alimentaire. Cela peut laisser penser qu’elle est sans danger pour les personnes concernées par une hypercholestérolémie. Pourtant, les choses sont un peu plus complexes.

La consommation d’alcool, même modérée, agit de façon indirecte sur le cholestérol en influençant plusieurs facteurs :

• Elle peut augmenter les triglycérides, des graisses circulantes qui, en excès, sont associées à un risque accru de maladies cardiovasculaires.

• Elle peut perturber le métabolisme hépatique, en surchargeant le foie, qui est l’organe central de la gestion du cholestérol dans l’organisme.

• Elle peut, dans certains cas, faire légèrement augmenter le HDL (le "bon cholestérol), mais cette augmentation n’est pas suffisante pour compenser les effets négatifs d’une consommation excessive.

Quelle est la valeur énergétique de la bière ?

Un autre élément à prendre en compte est la valeur énergétique de la bière. 

Une bière standard (25 cl) contient en moyenne 110 à 150 calories, avec un apport de glucides rapides (sucre issu des céréales fermentées).

 Ces calories peuvent favoriser une prise de poids, ce qui est un facteur aggravant en cas de cholestérol élevé. En effet, le surpoids abdominal est directement lié à une augmentation du LDL (le "mauvais cholestérol") et des triglycérides.

De plus, certaines bières spéciales, plus alcoolisées ou plus sucrées (type bières brunes, bières aromatisées), peuvent contenir jusqu’à 200 kcal par bouteille.

Peut-on boire une bière de temps en temps avec du cholestérol ?

Oui, à condition de respecter certaines limites et de ne pas en faire une habitude quotidienne. La consommation d’alcool, selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), doit rester occasionnelle et modérée.

Recommandations officielles :

• Pas plus de 2 verres standard par jour pour un homme

• Pas plus de 1 verre standard par jour pour une femme

• Avec au moins deux jours sans alcool par semaine

• Un verre standard = 25 cl de bière à 5 %, 10 cl de vin, ou 3 cl d’alcool fort

Dans le cadre d’un cholestérol élevé, il est préférable de ne pas consommer d’alcool tous les jours, même en petite quantité, et de privilégier des contextes festifs ponctuels. Si vous choisissez de boire une bière, optez pour :

• Une bière blonde légère, moins alcoolisée et moins calorique

• Une bière artisanale non sucrée si possible, à consommer fraîche et lentement

• Une portion raisonnable : un seul verre, accompagné d’un repas équilibré

Existe-t-il des bières "meilleures" que d’autres ?

Oui, certaines options sont légèrement plus intéressantes si vous surveillez votre cholestérol.

À privilégier :

• Bière blonde légère (moins de 4,5 % d’alcool)

• Bière sans alcool, qui contient souvent moins de calories (attention toutefois à la teneur en sucres)

• Bière artisanale non filtrée, contenant des levures riches en vitamines du groupe B

À éviter :

• Bières aromatisées (citron, fruits rouges, etc.) qui contiennent souvent des sucres ajoutés

• Bières brunes ou de type abbaye, plus riches en alcool et en sucres résiduels

• Bières fortes (plus de 7 % d’alcool), très caloriques et plus lourdes à digérer

Quels sont les effets à long terme d’une consommation régulière de bière sur le cholestérol ?

Une consommation régulière de bière, même modérée, peut avoir plusieurs conséquences négatives sur la santé cardiovasculaire si elle s’intègre à une hygiène de vie déséquilibrée :

• Augmentation progressive du LDL et des triglycérides

• Risque accru de stéatose hépatique (foie gras)

• Perturbation du métabolisme lipidique

• Risque indirect de prise de poids, surtout au niveau abdominal

C’est pourquoi il est important de réserver la bière à une consommation occasionnelle, dans le cadre d’un mode de vie sain (alimentation équilibrée, activité physique régulière, sommeil réparateur, etc.).

Alternatives à la bière quand on surveille son cholestérol

Vous souhaitez garder un moment convivial sans faire grimper votre cholestérol ? Voici quelques idées de boissons plus adaptées :

• Eau gazeuse avec citron ou rondelle de concombre : rafraîchissante, sans sucre ni alcool

• Thé glacé maison non sucré aux herbes ou aux agrumes

• Kombucha artisanal, boisson fermentée légèrement acidulée, avec très peu d’alcool et des probiotiques bénéfiques pour la flore intestinale

• Jus de tomate épicé : riche en lycopène, un antioxydant protecteur du cœur

En conclusion, peut-on boire de la bière quand on a du cholestérol ?

La réponse est oui, mais avec beaucoup de modération. La bière ne contient pas directement de cholestérol, mais elle peut avoir un effet négatif indirect en favorisant la prise de poids, l’augmentation des triglycérides et la surcharge hépatique. 

Si vous avez un taux de cholestérol élevé, il est préférable de limiter votre consommation à un verre ponctuel, dans un cadre festif ou social, tout en maintenant une alimentation saine et un mode de vie actif. Il n’est pas nécessaire de s’interdire définitivement une bière de temps en temps, mais il est essentiel de faire des choix éclairés et raisonnés.