Quels médicaments éviter avec l’alcool ?
Par Catherine Duchamps
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Boire un verre tout en suivant un traitement médicamenteux est un geste courant, mais qui peut avoir des conséquences sérieuses. L’alcool n’est pas une substance anodine, surtout lorsqu’il entre en interaction avec certains médicaments. Il peut en modifier les effets, les amplifier ou les neutraliser, avec parfois des risques graves pour la santé. Que ce soit un simple antidouleur, un traitement pour le cœur ou un médicament contre l’anxiété, il est important de connaître les associations à éviter. Voici les principales familles de médicaments à ne pas combiner avec de l’alcool.
Pourquoi l’alcool peut poser problème avec les médicaments
Une interaction au niveau du foie
Le foie est chargé de métaboliser à la fois l’alcool et la majorité des médicaments. Pris ensemble, ils entrent en compétition pour être éliminés, ce qui peut ralentir leur évacuation et augmenter leur toxicité.
Des effets opposés ou amplifiés
L’alcool peut renforcer certains effets secondaires (somnolence, vertiges, troubles digestifs) ou à l’inverse, rendre le médicament moins efficace. Il peut aussi provoquer des réactions inattendues, comme une chute de tension ou des troubles de la coordination.
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Les antidouleurs et anti-inflammatoires
Le paracétamol
Associé à l’alcool, le paracétamol devient plus toxique pour le foie. Ce mélange peut entraîner une hépatite médicamenteuse, surtout en cas de consommation régulière ou excessive d’alcool.
L’ibuprofène et l’aspirine
Ces anti-inflammatoires peuvent irriter l’estomac. Avec l’alcool, le risque de gastrite ou d’ulcère augmente, tout comme les saignements digestifs.
Votre consommation d’alcool est-elle problématique ?
Les médicaments psychotropes
Les anxiolytiques et somnifères
Mélanger de l’alcool avec des benzodiazépines ou des hypnotiques accentue fortement la somnolence, le risque de chutes, de troubles respiratoires ou de perte de conscience. Cette association est particulièrement dangereuse.
Les antidépresseurs
Certains antidépresseurs peuvent interagir avec l’alcool en aggravant la dépression, les troubles du sommeil ou les effets secondaires. D’autres peuvent provoquer des pics d’hypertension ou des troubles cardiaques.
Les antipsychotiques
L’alcool peut perturber le fonctionnement des neuroleptiques et accentuer les effets sédatifs, au risque d’une désorientation sévère ou de comportements imprévisibles.
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Les traitements contre les maladies chroniques
Les médicaments contre le diabète
L’alcool peut provoquer une hypoglycémie sévère lorsqu’il est associé à certains antidiabétiques oraux ou à l’insuline, surtout s’il est consommé à jeun.
Les anticoagulants
L’alcool peut perturber l’équilibre du traitement anticoagulant, en augmentant le risque de saignement ou, à l’inverse, en réduisant son efficacité. Cela complique le suivi de la coagulation.
Les antihypertenseurs
La consommation d’alcool peut potentialiser les effets hypotenseurs, entraînant des vertiges, une fatigue ou une baisse brutale de la tension artérielle.
Les antibiotiques et antiviraux
Le métronidazole et le tinidazole
Ces antibiotiques peuvent provoquer une réaction sévère (nausées, vomissements, palpitations, rougeurs) en cas de consommation d’alcool, appelée effet antabuse.
Autres antibiotiques
Si tous les antibiotiques ne sont pas incompatibles avec l’alcool, il est recommandé d’éviter l’alcool pendant un traitement pour ne pas fatiguer le foie ou réduire l’efficacité du médicament.
En cas de doute, demander conseil
Lire la notice systématiquement
La plupart des notices précisent si l’alcool est déconseillé ou interdit. En cas de traitement ponctuel ou chronique, il est essentiel de prendre le temps de vérifier.
Parler à son pharmacien ou médecin
Si vous avez un doute, n’hésitez pas à poser la question. Les professionnels de santé peuvent vous conseiller en fonction de votre traitement et de votre état de santé.
Mélanger alcool et médicaments n’est jamais un geste anodin. Certaines associations peuvent provoquer des effets secondaires graves ou diminuer l’efficacité des traitements. Même si un petit verre semble sans conséquence, mieux vaut rester prudent, surtout en cas de traitement prolongé ou de pathologie chronique. Pour votre sécurité, l’idéal est de limiter ou d’éviter l’alcool pendant toute la durée d’un traitement, et de consulter en cas de doute.
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