Témoignage : Cancer du sein – j'avais peur de me faire dépister
Par Béatrice Langevin
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Une peur difficile à nommer Je m'appelle Sophie, j'ai 43 ans, deux enfants, un travail prenant, et un rythme de vie où tout s'enchaîne. Pendant des années, le dépistage du cancer du sein, c'était ce truc important... mais toujours remis à plus tard. Comme beaucoup de femmes, je savais que je devais le faire, mais quelque chose me retenait : la peur. Pas la peur de la douleur d'une mammographie – non, c'était plus profond que ça. Une peur irrationnelle mais bien réelle : celle de découvrir quelque chose, de voir ma vie basculer. Alors je repoussais. Je trouvais toujours une excuse : pas le temps, pas le bon moment, pas encore l’âge… jusqu’au jour où une amie proche a été diagnostiquée.
Le déclic qui change tout
Elle n’avait aucun antécédent, aucun signe alarmant. Juste un contrôle de routine. Heureusement, son cancer a été détecté tôt. Mais pour moi, ça a été un électrochoc. Je me suis rendu compte que ma peur ne me protégeait pas, au contraire. Elle m'empêchait de me préserver.
Quelques semaines plus tard, j’ai pris rendez-vous pour ma première mammographie. Le cœur serré, je suis arrivée au centre de radiologie, la gorge nouée. Mais à ma grande surprise, l’accueil a été humain, chaleureux, sans jugement. Et l’examen… bien plus rapide que je ne l’imaginais.
Une inquiétude partagée, mais pas une fatalité
Après coup, je me suis sentie soulagée. Soulagée d’avoir osé. Soulagée de pouvoir en parler. Parce que le silence et la peur sont des pièges : on croit qu’ils nous épargnent, mais ils nous enferment. J’ai compris que je n’étais pas seule. Autour de moi, d’autres femmes repoussaient elles aussi leur dépistage. Par peur du résultat, par peur de perdre leur sein, leur féminité, leur vie d’avant.
Mais aujourd’hui, le dépistage sauve des vies. Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. Et non, se faire dépister ne signifie pas qu'on va forcément découvrir un cancer. Cela signifie qu’on se donne les moyens d’agir, de rester maître de sa santé.
Ce que j’ai envie de dire à toutes les femmes
Si je devais m’adresser à celle que j’étais, ou à une femme qui hésite encore, je lui dirais ceci :
Tu as le droit d’avoir peur. Mais n’attends pas que cette peur devienne un regret.
Fais-le pour toi, pour ton corps, pour ta famille. Le dépistage est un geste de bienveillance envers soi-même. Ce n’est pas une sentence, c’est une chance. Et même si un jour, le résultat n’est pas celui qu’on espérait, au moins tu auras fait ce qu’il fallait, à temps.
Une nouvelle relation à mon corps
Depuis ce jour, j’ai changé mon rapport à la prévention. J’ai aussi appris à parler plus librement de santé avec mes proches. À 43 ans, je suis plus vigilante, mais aussi plus douce avec moi-même. Je ne vois plus le dépistage comme une épreuve, mais comme un réflexe de vie, comme on va chez le dentiste ou l’ophtalmo.
Alors si ce témoignage peut aider ne serait-ce qu’une seule femme à prendre son téléphone et à appeler pour un rendez-vous, alors il aura eu tout son sens.
À retenir :
Le dépistage du cancer du sein peut sauver des vies, même en l'absence de symptômes.
La peur est naturelle, mais ne doit pas nous paralyser.
En parler, s’informer, se soutenir entre femmes permet de briser le tabou et d’agir.
Vous n’êtes pas seule. Votre santé mérite toute votre attention. Faites-le pour vous.
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