Tout savoir sur le syndrome de Korsakoff
Par Catherine Duchamps
Publié le
Sommaire
- Qu’est-ce que le syndrome de Korsakoff ?
- Les causes du syndrome de Korsakoff
- Les symptômes du syndrome de Korsakoff
- Le lien entre encéphalopathie de Wernicke et syndrome de Korsakoff
- Le diagnostic du syndrome de Korsakoff
- Le traitement du syndrome de Korsakoff
- Le pronostic et les séquelles possibles
- La prévention du syndrome de Korsakoff
Le syndrome de Korsakoff est un trouble neurologique grave qui affecte la mémoire et les fonctions cognitives. Il résulte principalement d’une carence en vitamine B1 (thiamine), souvent liée à une consommation excessive et prolongée d’alcool. Ce syndrome, parfois précédé d’une encéphalopathie de Wernicke, provoque des pertes de mémoire sévères, des confabulations (inventions de souvenirs) et des difficultés à acquérir de nouvelles informations. Bien qu’il soit irréversible dans de nombreux cas, un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée peuvent en atténuer les effets.
Qu’est-ce que le syndrome de Korsakoff ?
Une atteinte cérébrale due à une carence en vitamine B1
La vitamine B1 est essentielle au bon fonctionnement du système nerveux et du cerveau. Une carence prolongée entraîne des lésions irréversibles dans certaines zones cérébrales, notamment celles impliquées dans la mémoire (thalamus, hypothalamus, corps mamillaires).
Un trouble souvent lié à l’alcoolisme chronique
La consommation excessive d’alcool perturbe l’absorption et le métabolisme de la vitamine B1. À long terme, cela provoque des dommages neurologiques responsables du syndrome de Korsakoff.
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Les causes du syndrome de Korsakoff
L’alcoolisme, cause principale
Dans plus de 80 % des cas, le syndrome de Korsakoff est la conséquence d’un alcoolisme chronique, combiné à une alimentation déséquilibrée et pauvre en nutriments.
D’autres causes possibles
Même si l’alcool est le facteur majeur, d’autres situations peuvent entraîner une carence sévère en vitamine B1 :
La malnutrition prolongée
Les troubles de l’absorption intestinale
Certaines maladies chroniques (cancer, anorexie, chirurgie bariatrique)
Les vomissements répétés (grossesse compliquée, troubles digestifs sévères)
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Les symptômes du syndrome de Korsakoff
Les troubles de la mémoire
Le symptôme le plus caractéristique est une amnésie antérograde, c’est-à-dire l’incapacité à enregistrer de nouveaux souvenirs. La personne oublie rapidement ce qu’elle vient d’apprendre.
Une amnésie rétrograde (perte des souvenirs anciens) est également fréquente.
Les confabulations
Pour combler les vides de mémoire, le patient invente involontairement des récits ou des souvenirs, sans conscience de leur caractère fictif.
Les autres signes cognitifs
Désorientation temporelle et spatiale
Difficultés à se concentrer
Manque de jugement et troubles du raisonnement
Changements de personnalité : apathie, indifférence, irritabilité
Les troubles physiques associés
Ils peuvent inclure une faiblesse musculaire, des tremblements, une mauvaise coordination des mouvements et une fatigue importante.
Le lien entre encéphalopathie de Wernicke et syndrome de Korsakoff
Deux phases d’un même processus
L’encéphalopathie de Wernicke est une urgence médicale due à une carence aiguë en vitamine B1. Si elle n’est pas traitée à temps, elle évolue souvent vers un syndrome de Korsakoff chronique.
Les symptômes de l’encéphalopathie de Wernicke
Troubles de la marche et de l’équilibre
Troubles oculaires (mouvements anormaux, vision double)
Confusion mentale
Un traitement rapide par injection de vitamine B1 peut prévenir l’apparition du syndrome de Korsakoff.
Le diagnostic du syndrome de Korsakoff
L’examen clinique et neurologique
Le diagnostic repose sur l’observation des troubles cognitifs caractéristiques, en particulier les pertes de mémoire et les confabulations.
Les examens complémentaires
Dosage de la vitamine B1 dans le sang
IRM cérébrale pour visualiser les lésions des zones impliquées dans la mémoire
Tests neuropsychologiques pour évaluer la gravité des atteintes cognitives
Le traitement du syndrome de Korsakoff
L’arrêt complet de l’alcool
C’est la première étape essentielle du traitement. La poursuite de la consommation d’alcool aggrave les lésions cérébrales.
La supplémentation en vitamine B1
Des injections ou comprimés de thiamine sont administrés pour corriger la carence, parfois de façon prolongée.
Une prise en charge multidisciplinaire
Le traitement inclut également :
Une prise en charge nutritionnelle pour restaurer un bon équilibre alimentaire
Un suivi psychologique ou psychiatrique pour accompagner le sevrage
Une rééducation cognitive visant à renforcer la mémoire et l’autonomie
Le pronostic et les séquelles possibles
Une récupération partielle
Si le traitement est instauré tôt, certaines fonctions cognitives peuvent s’améliorer. Cependant, dans la majorité des cas, les troubles de la mémoire persistent.
Les complications possibles
Les personnes atteintes présentent un risque accru de dépendance, d’isolement social et de perte d’autonomie. Un accompagnement à long terme est souvent nécessaire.
La prévention du syndrome de Korsakoff
Limiter la consommation d’alcool
La prévention passe avant tout par une réduction, voire un arrêt total de la consommation d’alcool.
Maintenir une alimentation équilibrée
Un apport régulier en vitamine B1 est essentiel. On la retrouve dans :
Les céréales complètes
Les légumineuses
Les viandes (notamment le porc)
Les noix et graines
Suivi médical régulier
Les personnes à risque (grands buveurs, malnutris, patients opérés de l’estomac) doivent bénéficier d’un suivi médical et nutritionnel pour prévenir la carence.
Le syndrome de Korsakoff est une affection grave mais évitable, souvent liée à une consommation excessive d’alcool et à une carence en vitamine B1. Si les dommages neurologiques sont souvent irréversibles, une prise en charge précoce peut limiter leur progression et améliorer la qualité de vie. La prévention repose sur une hygiène de vie équilibrée, la modération de la consommation d’alcool et la vigilance médicale face aux signes précoces de carence en thiamine.
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