Tout savoir sur le syndrome Karoshi
Par Catherine Duchamps
Publié le

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Dans une société où la performance et la productivité sont souvent érigées en valeurs suprêmes, certaines personnes vont jusqu’à mettre leur santé en danger, parfois sans en avoir conscience. Le syndrome Karoshi, terme japonais signifiant littéralement « mort par surtravail », illustre de manière tragique les conséquences d’une surcharge professionnelle chronique. Ce phénomène, bien que médiatisé au Japon, existe dans de nombreuses cultures où l’épuisement professionnel est banalisé. Comprendre le Karoshi, c’est aussi repenser notre rapport au travail, à la santé mentale et à l’équilibre de vie.
Qu’est-ce que le syndrome Karoshi ?
Une origine japonaise
Le terme Karoshi est apparu au Japon dans les années 1970 pour désigner des morts subites d’employés, souvent jeunes, victimes de crises cardiaques ou d’AVC liées à un stress intense et prolongé au travail.
Un stress professionnel extrême
Le Karoshi n’est pas une simple fatigue ou un burn-out. Il s’agit d’un état d’épuisement physique et psychologique tel que l’organisme ne parvient plus à se réguler, entraînant des conséquences graves, voire fatales.
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Les facteurs de risque du Karoshi
Des horaires excessifs
Le surmenage est au cœur du syndrome Karoshi. Travailler 60 à 100 heures par semaine, sans pauses suffisantes, épuise le corps et l’esprit.
Une pression constante
Des objectifs irréalistes, une hiérarchie exigeante ou un environnement de travail toxique renforcent la pression mentale, surtout lorsqu’il n’existe pas de soutien psychologique.
Une culture du sacrifice
Dans certains contextes professionnels, consacrer toute son énergie au travail est perçu comme une vertu. Cela peut pousser les individus à ignorer les signaux d’alerte et à négliger leur santé.
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Les symptômes à reconnaître
Les signes physiques
Insomnies, migraines, douleurs thoraciques, troubles digestifs ou palpitations peuvent précéder un effondrement physique. Ce sont des signaux que le corps ne suit plus.
Les signes psychiques
Anxiété, irritabilité, perte de motivation, sentiment de vide ou troubles de la concentration peuvent précéder une dépression sévère ou un épuisement total.
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Les conséquences graves du Karoshi
Les atteintes cardiovasculaires
Les crises cardiaques et AVC sont les premières causes de décès liées au Karoshi, souvent chez des individus n’ayant pas d’antécédents médicaux majeurs.
Les suicides liés au travail
Dans certains cas, le stress professionnel devient si intense que la seule issue perçue est le suicide. Le terme « Karojisatsu » est utilisé pour désigner ces actes liés au surmenage.
Comment prévenir le syndrome Karoshi ?
Repenser l’organisation du travail
Des politiques de limitation du temps de travail, de reconnaissance du droit à la déconnexion et de valorisation du repos sont indispensables pour prévenir ce syndrome.
Promouvoir un équilibre de vie
Dormir suffisamment, pratiquer une activité physique, passer du temps avec ses proches et développer des loisirs sont des remparts puissants contre le surmenage.
Consulter dès les premiers signes
Face à un stress prolongé ou des troubles physiques inexpliqués, consulter un professionnel de santé ou un psychologue permet de prendre en charge le problème avant qu’il ne s’aggrave.
Le syndrome Karoshi est le reflet extrême d’un déséquilibre entre vie professionnelle et santé. Il nous interpelle sur la manière dont le travail est perçu et valorisé dans nos sociétés modernes. Savoir repérer les signes d’épuisement, oser dire non, se préserver et repenser nos priorités ne sont pas des signes de faiblesse, mais de maturité. Car la vraie réussite, c’est aussi celle qui permet de durer… en bonne santé.
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