Alerte : ces herbes de Provence vendues en supermarché sont parmi les plus contaminées par les pesticides
Par Ameline Lieb
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Quand le rayon épices se révèle plus risqué qu’il n’y paraît
Les herbes de Provence — mélange emblématique de thym, romarin, sarriette et origan — sont censées apporter naturel et saveur à nos plats. Pourtant, une étude poussée sur une dizaine de références de ce produit révèle un tableau bien différent : résidus de pesticides, substances interdites et présence de corps étrangers dans plusieurs marques du commerce. Résultat ? Certaines herbes de Provence passent d’ingrédient simple à alerte de consommation.
Résidus alarmants et substances interdites
L’enquête menée sur une quarantaine d’épices a mis en évidence que la catégorie des herbes de Provence est la plus exposée aux pesticides. Même les produits affichant un label qualité ne sont pas à l’abri. Par exemple : un pot “Label Rouge” affichait jusqu’à sept résidus de pesticides différents, tandis qu’une autre référence en contenait trois actifs interdits dans l’Union européenne.
Parmi les plus mauvais élèves : une marque vendue en hypermarché (pot d’herbes de Provence “marque distributeur”) a obtenu une note de 9,7/20, après détection à la fois de résidus interdits (linuron, diméthomorphe) et d’un nombre élevé de fragments organiques (insectes, poils, etc.). À l’inverse, une marque bio plus coûteuse a affiché une note bien supérieure (15,5/20), tout en restant très chère.
Quels sont les critères de notation ?
L’étude n’a pas simplement regardé les valeurs nutritionnelles : elle s’est aussi intéressée à la présence de corps étrangers — insectes, poils, fragments — via un test approfondi “light filth”. Elle a évalué la teneur en huiles essentielles, l’authenticité des plantes revendiquées, mais surtout la présence de substances actives ou résiduelles potentiellement nocives.
Le constat est clair : dans nombre de produits, on retrouve des molécules classées “très insuffisantes” ou même “interdites”, ce qui interroge la prévention que les consommateurs peuvent réellement espérer dans un tel rayon.
Pourquoi ce problème touche particulièrement les herbes de Provence ?
Plusieurs raisons :
Ces herbes sont sélectionnées parmi plusieurs plantes séchées/importées, souvent d’origine lointaine (Pologne, Turquie, Maroc) avec des pratiques agricoles moins surveillées.
Le procédé de séchage, de mélange et de conditionnement laisse davantage de marge à des contaminations ou résidus accumulés.
Le faible contrôle spécifique sur les mélanges d’aromates, comparé à d’autres catégories alimentaires, crée des écarts importants entre marques.
Comment s’y retrouver et mieux choisir ?
✅ Les bons réflexes
Choisissez des marques transparentes qui affichent leurs analyses ou spécifient “sans résidus de pesticides détectés”.
Privilégiez des produits bio, même s’ils ne garantissent pas tout, car les seuils de traitements y sont bien plus restrictifs.
Vérifiez la liste d’ingrédients : un mélange d’aromates simple vaut mieux qu’une longue énumération cryptique.
Évitez les produits “trop bons marché” à l’excès : le prix minime peut être un indicateur de compromis côté qualité ou contrôle.
⚠️ Les signes d’alerte
Note faible ou absence d’informations claires sur les analyses.
Produits mélangeant un très grand nombre d’ingrédients (amidon, huiles douteuses).
Présence de labels mais sans preuve de transparence supplémentaire.
Et vous, pourquoi cela compte ?
Même si les quantités de résidus détectées restent souvent dans les limites réglementaires, l’accumulation de plusieurs molécules, l’exposition répétée et la présence de substances interdites créent un risque potentiel. En tant que consommateur soucieux de santé, réduire son exposition est un choix raisonnable. Controler ce que vous saupoudrez dans vos salades, sauces et plats, c’est aussi un acte de soin envers votre corps.
Les herbes de Provence, à priori simples et naturelles, peuvent cacher des réalités peu rassurantes. L’étude démontre que certaines marques sont loin du niveau de qualité attendu et qu’il faut rester vigilant. En adoptant quelques réflexes — privilégier le bio, regarder la transparence, vérifier la composition — vous pouvez continuer à profiter de ces mélanges aromatiques tout en limitant les compromis. Le goût reste un plaisir, mais la conscience aussi est au menu.
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