C’est quoi la crufiture ?

Si vous n’avez pas encore entendu parler de la « crufiture », c’est peut‑être le moment de la découvrir. Ce terme curieux — contraction de « cru » et « confiture » — désigne une préparation fruitée alternative, souvent artisanale, pensée pour préserver au maximum la fraîcheur, la saveur et les qualités naturelles du fruit. Mais qu’est‑ce qui la distingue vraiment de la confiture traditionnelle ? Pourquoi elle gagne en popularité ? Et comment on peut même la faire chez soi ? Nous allons explorer tout cela ensemble.

Définition et origine
La crufiture est une tartinade de fruits qui n’a pas subi de cuisson (ou très peu), conçue pour maintenir les fruits dans un état proche du cru. Selon l’artisan Fabrice Krencker, maître confiturier en Alsace, l’idée est d’éliminer la cuisson traditionnelle, les gélifiants et parfois les conservateurs, tout en garantissant une conservation suffisante. Les Confitures du Climont+1
Autre différence clé : le procédé vise à utiliser le vent, le soleil ou une déshydratation douce plutôt que la chaleur intense d’une marmite bouillante. Crufiture Le résultat : un produit plus proche du fruit frais, souvent plus riche en arôme, et qui s’affirme dans la tendance « moins transformé ».

Pourquoi cette alternative à la confiture traditionnelle ?
Plusieurs motivations poussent à privilégier la crufiture :

• Préserver les vitamines, les arômes et les nutriments que la cuisson prolongée peut altérer. odelices.ouest-france.fr+1

• Limiter l’usage d’équipements énergétiques (gaz, électricité) et d’additifs (gélifiants, conservateurs), ce qui correspond à une démarche artisanale, plus “zéro‑déchet” ou plus “slow food”. Crufiture

• Offrir un goût plus “pur fruit”, une texture différente (moins gélifiée, parfois plus fluide) et une esthétique de produit plus “vivant”.

• Répondre à une demande de consommateurs attentifs à la simplicité des ingrédients, aux procédés doux et à l’authenticité.

Comment la crufiture est‑elle fabriquée ?
Le procédé varie selon le producteur, mais le principe reste le même : fruits + sucre (ou autre sucrant) + mise en « cru ». Dans le cas des crufitures de Fabrice Krencker, par exemple : un mélange de 50 % de fruits et 50 % de sucre est étalé sur des plateaux, puis l’eau contenue dans les fruits est évaporée à l’aide du soleil et du vent — sans cuisson directe. Crufiture+1
Lorsque l’on souhaite en faire une version “maison”, on peut aussi utiliser d’autres techniques : écraser des fruits frais, ajouter des graines de chia ou un peu de jus de citron pour épaissir naturellement, puis garder au frais. odelices.ouest-france.fr+1 L’idée est de limiter la transformation, de contrôler le sucre et de garder une texture tartinable.

Les caractéristiques d’une crufiture “réussie”

• Les fruits sont frais et bien mûrs, pour offrir le maximum d’arôme et de sucre naturel.

• Le sucre ajouté (ou autre sucrant) est dosé afin de permettre la conservation sans devoir “cuire” pour atteindre une certaine consistance.

• Le procédé évite la cuisson élevée, afin de préserver les nutriments thermosensibles.

• Le produit conserve une texture tartinable, et est stable à condition que l’eau libre soit suffisamment réduite (indicateur Aw selon certains artisans) pour limiter la croissance microbienne. Crufiture

• On mise sur des ingrédients simples, peu ou pas d’additifs, et souvent un esprit artisanal ou “petite production”.

Avantages pour le consommateur

• Un goût plus proche du fruit cru, souvent plus intense ou “vivant”.

• Une alternative pour ceux qui veulent limiter la cuisson, privilégier des produits faits en procédés doux, ou éviter certains ingrédients “techniques” (gélifiants, conservateurs).

• Une démarche artisanale ou régionale souvent plus qualitative, plus engagée.

• Potentiellement un meilleur maintien des antioxydants ou des micronutriments, bien que cela dépende des fruits et du procédé.

Quelques limites et précautions

• Le mot “crufiture” ne désigne pas un standard légal strict : il peut y avoir des variations importantes selon les fabricants. Il faut donc lire les étiquettes.

• La conservation : sans cuisson, la stabilité du produit dépend beaucoup de la gestion de l’eau et du sucre. Il faut vérifier la durée de conservation et les conditions.

• Le sucre reste souvent présent : même si on privilégie un sucre “simple”, les tartinades fruitées concentrées sont sucrées et doivent être consommées avec modération.

• Le coût : les crufitures artisanales peuvent être plus chères, en raison du procédé moins industriel, de petits lots ou d’une production plus lente.

• Le goût et la texture diffèrent : celles‑ci ne sont pas toujours “comme” une confiture classique ; pour certains, la texture moins gélifiée ou la saveur plus fruitée peut surprendre.

Comment la préparer chez vous ?
Envie d’essayer ? Voici une version simplifiée pour démarrer :

• Choisissez 250‑300 g de fruits bien mûrs (framboises, fraises, abricots, figues…).

• Écrasez ou mixez les fruits avec un jus de citron (quelques gouttes) pour limiter l’oxydation.

• Incorporez 1 à 2 cuillères à soupe de sucre (ou miel/sirop d’agave selon l’envie) et 2‑3 cuillères à soupe de graines de chia, qui permettront une légère tenue. odelices.ouest-france.fr

• Mélangez, versez dans un pot hermétique, conservez au réfrigérateur. Cette version maison ne se conservera pas autant qu’une production artisanale brevetée, mais elle permet d’expérimenter facilement.

• Astuce : varier les fruits, ajouter des épices (cannelle, vanille), ou même quelques zestes d’agrume pour plus de complexité.

Intégration à votre alimentation
Vous pouvez déguster la crufiture comme une confiture : sur du pain, une tartine, un yaourt nature, ou incorporée dans des desserts maison. Elle fonctionne bien aussi avec des céréales, des pancakes ou dans des verrines. L’idée : un produit fruité plus « nature », à savourer, tout en maîtrisant ses ingrédients.

La crufiture est une belle illustration de la cuisine “moins transformée”, de l’engagement artisan, de la valorisation des fruits crus et des procédés doux. Elle ne remplace pas la confiture traditionnelle pour tous les usages, mais elle offre une alternative gourmande et réfléchie pour ceux qui souhaitent se rapprocher d’un produit plus simple, plus “vivant”. Si vous aimez le fruit, la texture authentique et les artisans passionnés, c’est une découverte à envisager. Alors pourquoi ne pas en tartiner une prochaine fois ? Vous pourriez bien redécouvrir le goût vrai du fruit…