Cholestérol élevé : et si ce n’était pas uniquement à cause de votre alimentation ?
Par Léo Martinet
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On entend souvent que le cholestérol élevé est le résultat d’une mauvaise alimentation : trop de graisses, trop de sucre, trop de plats industriels. Si l’alimentation joue effectivement un rôle important, ce n’est pourtant pas la seule cause. Le cholestérol est une substance complexe, régulée par de nombreux mécanismes internes, et plusieurs facteurs – parfois insoupçonnés – peuvent contribuer à son dérèglement. Et si le problème venait d’ailleurs ?
Comprendre le rôle du cholestérol
Avant de parler d’excès, rappelons que le cholestérol n’est pas l’ennemi que l’on croit. C’est une molécule essentielle au bon fonctionnement du corps :
Il entre dans la composition des membranes de nos cellules ;
Il sert à fabriquer certaines hormones (œstrogènes, testostérone, cortisol) ;
Il participe à la production de la vitamine D ;
Et il aide à la synthèse des sels biliaires, nécessaires à la digestion des graisses.
Le cholestérol est transporté dans le sang par deux types de lipoprotéines :
Le LDL (Low Density Lipoprotein), surnommé “mauvais cholestérol”, car en excès, il s’accumule dans les artères ;
Le HDL (High Density Lipoprotein), appelé “bon cholestérol”, qui aide à éliminer l’excédent de cholestérol vers le foie.
Un bon équilibre entre ces deux fractions est donc essentiel pour la santé cardiovasculaire.
Le rôle réel de l’alimentation
L’alimentation a bien sûr un impact sur le cholestérol, mais dans une moindre mesure qu’on ne le croit. Le foie produit naturellement 70 à 80 % du cholestérol total présent dans l’organisme, et l’alimentation n’en apporte qu’environ 20 à 30 %.
Autrement dit, même en mangeant très peu de graisses animales, certaines personnes peuvent garder un taux élevé.
Les principales erreurs alimentaires qui favorisent un déséquilibre sont :
Une consommation excessive de graisses saturées (charcuteries, fromages gras, pâtisseries industrielles) ;
Les graisses trans, présentes dans certains produits transformés ;
Un excès de sucre qui favorise la transformation du glucose en graisses dans le foie ;
Et une carence en fibres (fruits, légumes, légumineuses) qui limite l’élimination naturelle du cholestérol.
Mais au-delà de la nourriture, d’autres facteurs jouent un rôle décisif.
Les autres causes méconnues d’un cholestérol élevé
1. La génétique
L’hypercholestérolémie familiale est l’une des causes les plus sous-estimées. Il s’agit d’une anomalie génétique qui empêche l’organisme d’éliminer correctement le LDL.
Résultat : le cholestérol s’accumule dans le sang, parfois dès l’enfance, même avec une alimentation équilibrée.
On estime qu’environ 1 personne sur 250 est concernée par cette forme héréditaire.
Les signes qui doivent alerter :
Un taux de cholestérol élevé malgré une bonne hygiène de vie ;
Des antécédents familiaux d’infarctus précoces ;
Parfois des dépôts jaunâtres sur la peau (xanthélasmas).
2. Le stress chronique
Le stress active la sécrétion de cortisol et d’adrénaline, deux hormones qui stimulent la libération d’acides gras dans le sang. Le foie transforme ensuite ces acides gras en cholestérol.
Sur le long terme, un stress persistant favorise donc l’augmentation du LDL et la diminution du HDL.
Ajoutez à cela une fatigue chronique, un manque de sommeil et un grignotage émotionnel, et le terrain devient propice aux déséquilibres lipidiques.
3. Le manque d’activité physique
Le sport aide à augmenter le bon cholestérol (HDL) et à réduire le mauvais (LDL).
À l’inverse, la sédentarité ralentit le métabolisme et favorise le stockage des graisses dans le sang.
Marcher au moins 30 minutes par jour, nager, faire du vélo ou pratiquer le yoga contribue déjà à améliorer son profil lipidique.
4. Certaines maladies ou traitements médicaux
Des troubles métaboliques ou hormonaux peuvent aussi dérégler le cholestérol :
L’hypothyroïdie, qui ralentit le métabolisme ;
Le diabète de type 2, souvent associé à un excès de triglycérides ;
Des maladies du foie (comme la stéatose hépatique) ;
Ou encore la prise de certains médicaments : corticoïdes, pilules contraceptives, bêta-bloquants…
5. L’âge et les hormones
Avec l’âge, la production de cholestérol par le foie augmente naturellement. Chez les femmes, la ménopause accentue ce phénomène : la baisse des œstrogènes perturbe l’équilibre entre le bon et le mauvais cholestérol.
Chez les hommes, la chute progressive de la testostérone peut aussi jouer un rôle.
6. L’alcool et le tabac
L’alcool en excès augmente la production de triglycérides, tandis que la nicotine abîme les parois des artères et favorise l’oxydation du LDL.
Cette combinaison aggrave les risques cardiovasculaires, même si le taux de cholestérol total n’est pas extrêmement élevé.
Comment agir efficacement sur son cholestérol ?
1. Adopter une alimentation équilibrée
Privilégiez les graisses insaturées (huile d’olive, avocat, poissons gras).
Consommez davantage de fibres (fruits, légumes, céréales complètes, légumineuses).
Évitez les produits ultra-transformés, riches en sucres et graisses hydrogénées.
Réduisez la viande rouge et la charcuterie, sans les supprimer totalement.
2. Bouger régulièrement
L’activité physique est un traitement naturel du cholestérol.
Pratiquer 3 à 4 séances par semaine de marche rapide, natation, vélo ou danse aide à réguler les graisses dans le sang et à renforcer le cœur.
3. Gérer le stress
Méditation, sophrologie, respiration, yoga… toutes ces pratiques aident à apaiser le système nerveux et à limiter la sécrétion excessive de cortisol.
4. Dormir suffisamment
Un sommeil de mauvaise qualité favorise les déséquilibres hormonaux et métaboliques. Dormir 7 à 8 heures par nuit aide le foie à réguler naturellement la production de cholestérol.
5. Faire un suivi médical régulier
Un bilan lipidique complet est recommandé tous les 3 à 5 ans à partir de 40 ans (ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux).
Si les taux restent trop élevés malgré une bonne hygiène de vie, votre médecin pourra envisager un traitement spécifique.
Un cholestérol élevé n’est pas toujours le reflet d’une mauvaise alimentation.
C’est souvent le résultat d’une interaction complexe entre génétique, hormones, stress, âge et mode de vie.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’agir sur la plupart de ces facteurs — en mangeant mieux, en bougeant plus et en prenant soin de son équilibre global.
Le vrai secret, ce n’est donc pas de bannir les graisses, mais de retrouver l’équilibre : dans l’assiette, dans le corps et dans la tête.
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