Compléments “immunité” : ce que l’on croit bon pour la santé peut aggraver une infection au Covid
Par Léo Martinet
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Pendant la pandémie, beaucoup ont voulu renforcer leurs défenses naturelles avec des compléments alimentaires. Infusions, gélules et poudres à base de plantes “immunité” ont inondé les rayons et séduit des millions de Français. Pourtant, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), certains de ces produits pourraient faire plus de mal que de bien en cas de Covid-19. Une mise en garde essentielle pour mieux protéger sa santé… en toute connaissance de cause.
Un engouement massif pour les plantes “boost immunité”
Au cœur de la crise sanitaire, la recherche de solutions naturelles a connu un boom inédit. Selon les données d’OpenHealth, les ventes de compléments à base de plantes ont bondi de plus de 150 %. Curcuma, échinacée, réglisse ou griffe du chat ont été présentés comme les alliés d’un système immunitaire fort. Leur promesse : soutenir les défenses de l’organisme face aux virus.
Mais cette bonne intention pourrait se retourner contre nous. Car certaines de ces plantes ont des effets proches de médicaments comme l’ibuprofène, déconseillé en cas d’infection au Covid-19. Elles peuvent perturber la réponse immunitaire ou, pire, favoriser la production de récepteurs utilisés par le virus pour entrer dans les cellules. Une réalité inquiétante soulignée par l’Anses, qui appelle à la vigilance.
Les plantes à éviter en cas de symptômes du Covid
L’Anses a dressé une liste de plantes à ne pas consommer dès les premiers signes d’infection (fièvre, toux, fatigue, perte d’odorat, troubles digestifs…). Parmi elles, on retrouve : l’échinacée, la griffe du chat, la réglisse, le curcuma, la verge d’or, le saule, le bouleau ou encore l’harpagophytum.
Ces extraits végétaux, lorsqu’ils sont pris en grande quantité ou combinés à d’autres sources (tisane + gélule + complément), peuvent devenir problématiques. Ils agissent parfois comme des immunomodulateurs ou des anti-inflammatoires, et pourraient ainsi nuire à la capacité du corps à se défendre naturellement contre le virus.
Un excès de naturel peut devenir nocif
Le risque ne vient pas d’une simple tisane du soir. C’est le cumul qui pose problème. Lorsque plusieurs produits contiennent les mêmes extraits – que ce soit sous forme d’infusion, de poudre ou de gélule – on peut rapidement atteindre des concentrations équivalentes à celles de certains médicaments, sans même s’en rendre compte.
C’est pourquoi l’Anses recommande de suspendre immédiatement la prise de ces plantes dès les premiers symptômes d’infection, et de ne pas prendre de compléments “immunité” de manière systématique sans suivi médical.
Un réflexe essentiel : consulter son médecin
Pour les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques (arthrose, polyarthrite, etc.), il est impératif de ne jamais modifier son traitement sans avis médical. De plus, certains produits naturels peuvent interagir avec des médicaments, en amplifiant ou en atténuant leurs effets. Ce qui est naturel n’est pas forcément inoffensif.
Avant de prendre un complément, même à base de plante, il est toujours préférable d’en parler à un professionnel de santé, surtout en période de maladie ou de traitement.
Prudence avant tout
L’alerte de l’Anses est claire : “naturel” ne signifie pas “sans danger”. Les compléments alimentaires ne remplacent ni une alimentation équilibrée, ni un suivi médical adapté, ni la vaccination. En cas de doute, mieux vaut s’abstenir de cumuler les “boosters d’immunité” et se tourner vers des sources fiables : médecins, pharmaciens ou diététiciens.
Écouter son corps, éviter les excès et rester bien informé… c’est souvent la meilleure façon de renforcer ses défenses de manière durable et saine.
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