La langue, miroir des premiers signes de la maladie de Charcot ?
Par Ameline
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La langue est souvent décrite comme un reflet de notre état de santé général. Couleur, mobilité, sensations inhabituelles… certains changements peuvent alerter. Mais peut-elle vraiment révéler les premiers signes de la maladie de Charcot, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA) ? Cette question suscite de nombreuses inquiétudes, tant cette maladie neurodégénérative est redoutée. Faisons le point, sans alarmisme mais avec précision.
La maladie de Charcot : un bref rappel
La maladie de Charcot est une affection neurologique rare et grave qui touche les motoneurones, ces cellules nerveuses qui commandent les muscles volontaires. Progressivement, les muscles s’affaiblissent, s’atrophient, jusqu’à entraîner des difficultés à marcher, parler, avaler ou respirer.
Les premiers symptômes sont souvent discrets et variables d’une personne à l’autre, ce qui rend le diagnostic parfois long et complexe.
Pourquoi la langue est-elle concernée ?
La langue est un muscle, et comme tous les muscles volontaires, elle est contrôlée par des motoneurones. Lorsque la maladie de Charcot touche la région bulbaire (on parle alors de forme bulbaire de la SLA), les premiers signes peuvent effectivement concerner la bouche, la langue et la parole.
Cela ne signifie pas pour autant que tout symptôme lingual est un signe de SLA, loin de là.
Quels signes au niveau de la langue peuvent alerter ?
Des fasciculations visibles
L’un des signes parfois observés est la présence de fasciculations, c’est-à-dire de petites contractions involontaires de la langue, visibles au repos. Elles peuvent donner l’impression que la langue « tremble » ou ondule légèrement.
Cependant, ces fasciculations ne sont pas spécifiques de la maladie de Charcot : elles peuvent aussi apparaître en cas de stress, de fatigue, de carence en magnésium ou après une stimulation nerveuse banale.
Une perte de force ou de mobilité
Certaines personnes atteintes décrivent une langue moins précise, avec des difficultés à effectuer des mouvements fins, comme articuler certains sons ou déplacer les aliments dans la bouche.
Cela peut se traduire par une parole légèrement pâteuse ou une sensation de maladresse inhabituelle.
Une atrophie progressive
Dans des stades plus avancés, la langue peut sembler s’affiner, perdre du volume ou présenter des creux. Mais ce signe n’apparaît généralement pas en tout début de maladie.
Des troubles de la parole et de la déglutition associés
Les signes lingaux suspects s’accompagnent presque toujours d’autres symptômes, notamment :
une difficulté à prononcer certains mots
une voix plus faible ou nasillarde
des fausses routes répétées
une difficulté à avaler les liquides
Isolés, les symptômes de la langue n’évoquent pas directement une maladie de Charcot.
Attention aux faux diagnostics
Il est essentiel de rappeler que de très nombreuses causes bénignes peuvent affecter la langue :
anxiété et hypervigilance corporelle
bruxisme
reflux gastro-œsophagien
carences nutritionnelles
infections buccales
effets secondaires médicamenteux
La SLA reste une maladie rare, et l’auto-observation excessive peut parfois amplifier des sensations normales.
Ce que votre langue dit de votre santé
Quand faut-il consulter ?
Vous devez consulter un professionnel de santé si vous observez :
des troubles persistants de la parole
une faiblesse musculaire progressive
des fasciculations associées à une perte de force
des difficultés à avaler qui s’aggravent
Le diagnostic de la maladie de Charcot repose sur un examen neurologique approfondi, des examens complémentaires (EMG, IRM, analyses) et jamais sur un seul symptôme isolé.
En conclusion
La langue peut, dans certains cas, être impliquée dans les premiers signes de la maladie de Charcot, mais elle ne constitue jamais un indicateur unique ou suffisant. Les symptômes réellement évocateurs sont progressifs, associés entre eux et s’inscrivent dans un tableau neurologique global.
Si vous remarquez un changement inhabituel et persistant, la meilleure attitude reste la consultation médicale. S’informer est utile, mais il est tout aussi important de ne pas tirer de conclusions hâtives face à des signes souvent bénins. Votre santé mérite une évaluation sereine et professionnelle.
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