Le cannabis médical : c’est quoi ?
Par Catherine Duchamps
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Longtemps associé à un usage récréatif ou illégal, le cannabis est aujourd’hui au cœur d’un débat médical et scientifique. Utilisé depuis des siècles dans différentes cultures pour ses propriétés apaisantes, le cannabis suscite un intérêt croissant en tant que traitement complémentaire dans plusieurs pathologies chroniques. Mais que signifie réellement « cannabis médical » ? Comment est-il utilisé, encadré, et pour quels bénéfices ?
Qu’est-ce que le cannabis médical ?
Une utilisation encadrée de certains composants
Le cannabis médical désigne l’usage thérapeutique de certains cannabinoïdes, substances actives naturellement présentes dans le cannabis. Les deux principaux composés sont :
Le THC (tétrahydrocannabinol), aux effets psychotropes, mais aussi analgésiques et antiémétiques,
Le CBD (cannabidiol), dépourvu d’effet euphorisant, mais réputé pour ses propriétés relaxantes, anti-inflammatoires et neuroprotectrices.
Ces molécules peuvent être extraites et formulées sous différentes formes : huile, gélule, spray, vaporisation ou, plus rarement, fleurs séchées à usage médical.
Une prescription médicale spécifique
L’utilisation du cannabis médical se fait uniquement sur prescription, après évaluation médicale et dans des indications précises. Il ne s’agit en aucun cas d’une automédication ou d’un usage libre.
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Dans quels cas peut-il être prescrit ?
Les indications reconnues
Les autorités de santé encadrent strictement les conditions de prescription. En France, une expérimentation a été lancée pour tester son efficacité et sa tolérance dans les cas suivants :
Douleurs neuropathiques résistantes aux traitements,
Certaines formes d’épilepsie sévère,
Soins de support en oncologie (nausées liées à la chimiothérapie, douleurs),
Spasticité douloureuse dans la sclérose en plaques,
Soins palliatifs.
Un traitement complémentaire
Le cannabis médical est rarement prescrit en première intention. Il intervient souvent en complément d’un traitement classique lorsque celui-ci ne suffit pas ou entraîne des effets secondaires invalidants.
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Quels sont ses effets et ses bénéfices ?
Un soulagement de certains symptômes
Le cannabis médical peut améliorer la qualité de vie en réduisant :
Les douleurs chroniques et inflammatoires,
Les nausées et vomissements induits par les traitements lourds,
L’anxiété, les troubles du sommeil, la spasticité musculaire.
Une efficacité variable selon les patients
Comme pour tout traitement, la réponse au cannabis médical est individuelle. Certains patients observent un net soulagement, tandis que d’autres peuvent ne pas en tirer de bénéfice significatif.
Quels sont les risques et les précautions ?
Des effets secondaires à surveiller
Même sous contrôle médical, le cannabis peut provoquer :
Somnolence, vertiges,
Troubles de la mémoire ou de la concentration,
Anxiété ou troubles de l’humeur, surtout avec le THC,
Dépendance psychologique en cas d’usage prolongé ou mal encadré.
Une réglementation stricte
Le cannabis médical reste un médicament soumis à autorisation. Son utilisation doit être encadrée, avec un suivi régulier du patient et une évaluation des risques. L’automédication avec du cannabis acheté sans contrôle (notamment sur internet ou dans des boutiques non spécialisées) est à éviter.
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Quelle est la situation en France ?
Une expérimentation en cours
Depuis 2021, la France mène une expérimentation du cannabis médical auprès de 3 000 patients. L’objectif est de mesurer son intérêt thérapeutique, d’évaluer ses effets secondaires et d’encadrer son usage futur.
Vers une généralisation contrôlée ?
Selon les résultats de cette phase test, le cannabis médical pourrait être autorisé plus largement, avec une distribution via des pharmacies hospitalières et un encadrement par des médecins formés.
Le cannabis médical n’est pas une solution miracle, mais il représente une voie thérapeutique prometteuse pour certains patients en impasse de traitement. Utilisé de manière encadrée, il peut soulager des symptômes chroniques et améliorer la qualité de vie. Son développement soulève néanmoins des questions éthiques, réglementaires et médicales, qui nécessitent un débat ouvert et fondé sur la science. Comme pour tout traitement, l’information et le dialogue avec les professionnels de santé restent essentiels.
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