Peut-on manger la tête des crevettes sans risque ?
Par Léa Garneau
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Peut-on manger la tête des crevettes sans risque ? Découvrez les bienfaits, les précautions à prendre et les meilleures façons de la cuisiner sans danger.
La crevette est un mets délicat que l'on retrouve aussi bien dans les plateaux de fruits de mer que dans les recettes du quotidien. Si la chair est appréciée pour sa finesse, la question de la tête des crevettes divise. Certains la dégustent volontiers, d'autres la laissent de côté. Alors, peut-on manger la tête des crevettes sans danger ? Quels sont les risques ou les bienfaits liés à cette pratique ?
Voici un tour d’horizon complet pour vous aider à faire le bon choix, en connaissance de cause.
La tête de crevette : comestible, mais pas sans précautions
D’un point de vue strictement alimentaire, la tête de la crevette est comestible. Elle est constituée de :
Petites quantités de chair (prolongement du muscle de l’abdomen)
Liquide interne très concentré en goût
Organes digestifs et résidus éventuels
Minéraux provenant de l’exosquelette
Sa consommation est très répandue dans certaines cultures, notamment en Asie ou en Espagne, où l’on suce la tête ou la fait frire entière pour profiter de ses saveurs marines intenses.
Cependant, il existe quelques points de vigilance à connaître avant d’en faire une habitude régulière.
Quels sont les risques potentiels ?
1. Accumulation de métaux lourds
La tête de la crevette contient les organes filtrants, notamment l’hépatopancréas, qui joue un rôle comparable au foie. C’est dans cette zone que peuvent s’accumuler des résidus de métaux lourds (plomb, mercure, cadmium), en particulier si les crevettes proviennent de zones polluées ou de l’élevage intensif.
Une étude menée en 2020 sur des crevettes d’importation asiatique a révélé des concentrations plus élevées de cadmium dans la tête que dans la chair.
Pour limiter les risques : privilégiez des crevettes issues de la pêche durable (label MSC) ou d’aquaculture bio européenne.
2. Risque microbiologique accru
La tête contient aussi des éléments digestifs sensibles, qui peuvent se détériorer plus rapidement après la pêche. Si la chaîne du froid n’est pas respectée, elle peut devenir un foyer bactérien, surtout en cas de consommation crue ou peu cuite.
Il est fortement déconseillé de consommer la tête de crevettes non cuites, notamment celles utilisées pour le tartare ou les ceviches.
3. Présence de sable ou de déchets digestifs
Certaines crevettes, en particulier sauvages, peuvent contenir des résidus de sable ou de micro-particules non filtrées dans la tête. Cela peut rendre l’expérience gustative désagréable, voire provoquer de petites irritations.
Les bienfaits nutritionnels (si vous choisissez bien)
À l’inverse, manger la tête de crevette avec modération et en sélectionnant des produits de qualité peut présenter certains avantages :
Concentration élevée de zinc, sélénium, iode et cuivre, des oligoéléments essentiels
Goût umami très intense, utile en cuisine pour parfumer des bouillons ou sauces
Source de protéines animales complémentaires, même si leur teneur reste modérée
La tête est surtout intéressante sur le plan aromatique, plus que nutritionnel. C’est pourquoi elle est souvent utilisée en infusion (fumet), en bisque ou en réduction culinaire.
Dans quels cas peut-on manger la tête sans risque ?
Manger la tête de crevette peut rester sans danger si certaines conditions sont respectées :
Crevettes bien cuites
La cuisson à haute température (poêle, four, friture) détruit la majorité des bactéries ou agents pathogènes. Cela rend la tête sûre à consommer occasionnellement.
Produit traçable et de qualité
Choisissez des crevettes :
Issues de la pêche artisanale locale (crevettes grises, bouquets)
Certifiées bio ou élevées en Europe (France, Espagne, Italie)
Fraîches, jamais recongelées, avec une odeur marine agréable
Consommation occasionnelle
Même dans les meilleures conditions, il est préférable de ne pas consommer la tête systématiquement, en raison du risque d’accumulation de contaminants. Une fréquence raisonnable : 1 à 2 fois par mois, dans le cadre d’une alimentation variée.
Comment cuisiner la tête de crevette de manière sûre et savoureuse ?
1. En bisque ou fumet
Récupérez les têtes pour réaliser un fond de crustacés : faites-les revenir à feu vif avec un peu d’huile, ajoutez des aromates (échalote, céleri, thym), puis déglacez avec du vin blanc. Laissez mijoter avec de l’eau 30 à 40 minutes, filtrez, puis utilisez comme base de soupe ou sauce.
2. En chips de crevettes frites
Dans certaines cuisines asiatiques, les crevettes entières sont frites dans une pâte légère, y compris la tête, pour un rendu croustillant et très parfumé.
3. En topping grillé
La tête, une fois grillée ou saisie à sec, peut être émiettée sur une salade ou un plat de riz, à condition d’avoir été bien cuite.
La tête de la crevette est techniquement comestible, et peut même offrir un véritable atout gustatif dans certaines recettes. Mais il est important de faire preuve de discernement, notamment sur l’origine, la qualité et la fréquence de consommation.
Manger la tête occasionnellement, bien cuite et à partir de crevettes de qualité, ne présente pas de danger majeur. En revanche, évitez sa consommation systématique, notamment si vous êtes exposé à des risques cardiovasculaires, ou si vous suivez un régime strict en métaux lourds ou en purines.
La meilleure approche reste de l’utiliser en cuisine comme un ingrédient aromatique, plutôt que comme un aliment à part entière.
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