Vacances : je culpabilise de ne rien faire

Les vacances, c’est fait pour souffler. Pourtant, vous êtes nombreux à ressentir cette étrange sensation : celle de culpabiliser quand vous ne faites... rien. Pas de to-do list, pas de projets, pas de "moments utiles" ? Et si c’était justement ça, le vrai luxe ? Ensemble, explorons pourquoi cette culpabilité est si fréquente et comment s’en libérer pour profiter pleinement du repos mérité.

Pourquoi culpabilise-t-on de ne rien faire ?

1. Nous vivons dans une culture de la performance

Tout au long de l’année, nous courons après les objectifs, les échéances, la productivité. Notre quotidien est rythmé par des tâches à accomplir, des obligations à remplir. Résultat ? Le cerveau associe rapidement repos à inactivité, et inactivité à "perte de temps". Difficile de couper avec ces schémas automatiques.

2. Le besoin de “rentabiliser” le temps libre

Même en vacances, nous avons parfois tendance à nous créer un programme surchargé : visites, activités, expériences… Comme s’il fallait justifier chaque jour par quelque chose de "fait". Cela vient d’un réflexe très ancré : valoriser l’action plutôt que l’être.

Mais les vacances ne sont pas une compétition ! Ce sont des moments pour se retrouver, pas pour cocher des cases.

3. La pression sociale et les réseaux

Les photos de vacances idéales défilent sur Instagram : couchers de soleil, plages exotiques, randonnées à l’aube, stages de yoga… De quoi comparer notre propre pause à une série Netflix de rêve. Ce phénomène nourrit un sentiment d’insuffisance : "je devrais faire plus, vivre plus, montrer plus".

Et si on décidait de ne plus se juger à l’aune des stories des autres ?

Pourquoi le repos est essentiel

1. Le cerveau a besoin de pauses pour fonctionner

Ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Le repos permet à notre cerveau de se régénérer, de traiter les informations, de renforcer la mémoire. C’est souvent pendant ces moments d’inaction que naissent les idées nouvelles, les prises de conscience, les élans créatifs.

Vous avez déjà eu une bonne idée sous la douche ou en marchant sans but ? C’est exactement ça : laisser de l’espace mental pour que quelque chose d’utile émerge.

2. Le corps se régule quand on ralentit

En ralentissant, on apaise le système nerveux. Moins de stress, de tension musculaire, de fatigue chronique. Cela se traduit par un meilleur sommeil, une digestion plus fluide, une peau plus lumineuse, et un regain d’énergie naturelle.

Votre corps vous dit merci quand vous le laissez en paix.

3. Se reconnecter à soi

Les vacances sont aussi une invitation à vous écouter. Que ressentez-vous vraiment ? Quelles sont vos envies profondes, vos besoins ? En vous autorisant à ne rien faire, vous vous offrez l’opportunité de renouer avec votre rythme naturel, vos pensées, vos émotions.

Comment faire la paix avec l’inaction ?

1. Remplacez “ne rien faire” par “prendre soin de moi”

Changer les mots peut changer la perception. Dire "je me repose", "je prends un moment pour moi", "je me reconnecte", donne du sens à ce temps calme. Ce n’est pas un vide, c’est un choix.

2. Acceptez que le repos n’a pas à être productif

Ce n’est pas parce qu’un moment n’est pas “rentable” qu’il est inutile. Lire un livre, rêvasser, contempler la mer ou faire une sieste sont des activités à part entière. Elles nourrissent d’autres parties de vous, plus profondes, plus sensibles, souvent négligées le reste de l’année.

3. Apprenez à dire stop au pilote automatique

Quand vous sentez la culpabilité monter, arrêtez-vous. Respirez profondément. Demandez-vous : "Ai-je vraiment besoin de faire quelque chose maintenant ? Ou est-ce juste une habitude mentale ?"

Votre valeur ne dépend pas de ce que vous faites, mais de qui vous êtes.

4. Écrivez ce que vous ressentez

Tenir un journal de vacances, même quelques lignes par jour, peut aider à clarifier ce que vous ressentez. C’est une façon bienveillante de déposer votre agitation mentale, sans jugement. Vous verrez souvent que ce que vous appelez "ne rien faire" est en réalité un moment très riche.

5. Instaurez un petit rituel

Créer un rituel de "non-action" peut rassurer votre cerveau. Par exemple : chaque après-midi, je m’allonge 20 minutes sans téléphone, sans but. Cela devient un rendez-vous sacré avec vous-même. Un temps assumé, respecté, valorisé.

Faites de la place à l’essentiel

Les vacances ne sont pas là pour vous transformer en sur-homme ou super-femme. Elles sont là pour vous ramener à vous. À votre calme intérieur. À votre joie simple. À votre humanité.

Vous n’avez rien à prouver. Vous avez juste à respirer.

Et si cette année, vous décidiez que ne rien faire, c’est justement ce dont vous avez besoin pour être pleinement vous-même ?

Respirez. Lâchez prise. Et profitez. 🌿