Wegovy ou chirurgie bariatrique : lequel présente le plus de risques ?
Par Léo Martinet
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Sommaire
L’obésité est une maladie chronique qui peut justifier, dans certains cas, des interventions médicales ou chirurgicales. Deux options fortes émergent : les traitements médicamenteux comme Wegovy (sémaglutide) ou les chirurgies bariatriques (sleeve, bypass, anneau, etc.). Chacune offre des bénéfices mais comporte aussi ses propres dangers. En réalité, la balance risque / bénéfice dépend beaucoup du profil de la personne, de ses antécédents, et du suivi médical.
1. Wegovy (sémaglutide) : bénéfices et mécanismes
Wegovy est un médicament injectable qui appartient à la classe des agonistes du récepteur GLP‑1. Il agit sur l’appétit, la satiété et la vidange gastrique, ce qui aide à réduire les apports alimentaires. Il est prescrit chez les personnes obèses ou en surpoids avec des complications métaboliques, en complément d’un régime et d’une activité physique.
Les bénéfices observés :
Perte de poids modérée à élevée (souvent autour de 10 à 15 % du poids corporel si bien suivi)
Amélioration des paramètres métaboliques : glycémie, pression, lipides
Moins d’invasivité qu’une chirurgie
Adaptabilité : dose progressive, interruption possible dans certains cas
Mais, comme tout médicament, Wegovy expose à des risques.
Les effets secondaires et risques de Wegovy
Parmi les effets fréquents :
Nausées, vomissements, diarrhée, constipation, douleurs abdominales
Maux de tête, fatigue, sensations de ballonnement
Reflux, brûlures d’estomac
Une hypoglycémie peut survenir si combiné à d’autres traitements du diabète
Ralentissement de la vidange gastrique (ce qui peut poser difficulté à certains traitements)
Parmi les risques plus graves (rarement), on compte :
Pancréatite (inflammation du pancréas)
Calculs biliaires ou complications de la vésicule
Risque potentiel de tumeurs thyroïdiennes (dans certains modèles animaux)
Déshydratation ou problèmes rénaux secondaires aux nausées/vomissements
Effets indésirables locaux au point d’injection
L’essentiel est que ces risques sont surveillés, mais qu’ils sont non négligeables, surtout en cas de comorbidités ou de prédispositions.
2. Chirurgie bariatrique : bénéfices et risques chirurgicaux
Les interventions chirurgicales bariatriques modifient l’anatomie du tube digestif pour réduire la quantité de nourriture absorbée et/ou ingérée. Parmi les techniques courantes : la sleeve gastrectomie (réduction de l’estomac), le bypass (réduction + contournement intestinal), l’anneau gastrique ajustable, ou des procédures combinées.
Bénéfices de la chirurgie
Perte de poids souvent plus rapide et massive qu’avec les traitements médicamenteux
Améliorations marquées des comorbidités (diabète, hypertension, apnée du sommeil)
Durabilité (beaucoup de patients conservent une perte de poids significative à long terme)
Risques et complications de la chirurgie
Les risques se divisent en risques précoces (postopératoires) et risques tardifs :
Risques précoces
Complications anesthésiques
Saignements, hémorragies
Fuites ou perforations digestives
Embolie pulmonaire, thrombose veineuse
Infection, abcès, complications de la cicatrisation
Trouble respiratoire postopératoire
Risques tardifs
Carences nutritionnelles (fer, vitamine B12, calcium, vitamine D, protéines)
Syndrome de dumping (digestion rapide provoquant malaise, diarrhée)
Reflux gastro‑œsophagien ou aggravation du reflux
Dilatation ou sténose des voies digestives
Nécessité de réintervention (8 % pour l’anneau, environ 6 % pour le bypass, 1 % pour la sleeve)
Perte de masse musculaire si apport protéique inadéquat
Risque de mortalité opératoire faible (0 à 0,1 %) mais non nul
Avec l’évolution des techniques (laparoscopie, robotique), les taux de complications graves ont diminué, mais ils restent non négligeables, surtout quand l’intervention est pratiquée tardivement ou sans suivi optimal.
3. Pour qui l’un ou l’autre est adapté ?
Les critères de choix sont multiples :
Indice de masse corporelle (IMC) et comorbidités : quand l’IMC est très élevé ou que les maladies associées (diabète, hypertension) sont sévères, la chirurgie est souvent l’option la plus efficace.
Capacité à supporter une chirurgie : âge, comorbidités cardiaques, respiratoires, hépatiques, rénales, etc.
Préférence pour une approche moins invasive : certaines personnes refusent l’idée de chirurgie et préfèrent tenter un traitement médical d’abord.
Capacité à suivre un régime strict, supplémentation, suivi à long terme : la chirurgie exige un engagement nutritionnel permanent.
Réversibilité ou ajustabilité : certains traitements médicamenteux peuvent être arrêtés, la chirurgie est souvent irréversible (ou difficile à modifier).
En bref : il n’existe pas de solution “meilleure pour tous”, mais une qui converge le mieux avec le profil médical et personnel.
4. Comparaison générale : qui est le plus risqué ?
Dire qu’un traitement est “plus risqué” que l’autre n’a de sens qu’avec un contexte précis. Voici quelques éléments de comparaison :
Risque immédiat : la chirurgie présente des dangers opératoires (anesthésie, saignement, fuite) que Wegovy n’a pas.
Risque chronique / effets secondaires : Wegovy expose à des effets digestifs, pancréatiques, biliaires, etc. La chirurgie expose à des carences chroniques et souvent graves, nécessitant suivi permanent.
Durabilité du résultat : la chirurgie tend à offrir une perte de poids plus importante et plus durable même après arrêt des “tricks médicamenteux”.
Risque de reprise de poids : avec Wegovy, si le médicament est arrêté, la reprise est fréquente ; dans la chirurgie, si le patient ne respecte pas les consignes, le contenu du tube digestif peut s’étirer ou se comporter de façon adaptative.
Qualité de vie : selon le patient, la chirurgie peut imposer des contraintes alimentaires sévères, alors que le médicament nécessite un suivi régulier, des ajustements et tolérance aux effets secondaires.
Selon certaines études récentes, les patients opérés perdent environ cinq fois plus de poids que ceux sous traitements médicamenteux (GLP‑1) sur deux ans, ce qui souligne l’efficacité de la chirurgie — mais ce gain vient avec un coût de risque plus élevé.
5. Conseils pour prendre une décision éclairée
Évaluation multidisciplinaire : un chirurgien, un endocrinologue, un nutritionniste, un psychologue doivent peser le pour et le contre.
Examen des comorbidités : selon le cœur, les reins, les antécédents, le choix peut être différent.
Exigences du suivi : si le patient ne peut pas garantir un suivi médical rigoureux, la chirurgie devient plus risquée.
Préparation psychologique : le changement alimentaire, les ajustements psychologiques sont majeurs dans les deux cas.
Objectifs réalistes : perdre 20 à 30 % du poids initial est un excellent résultat en médecine, mais certains attendent des changements spectaculaires, ce qui peut conduire à déception ou prise de risques.
Plan à long terme : le traitement doit être durable, ou bien combiner d’autres approches (alimentation, activité physique, soutien psychologique).
Il n’y a pas de réponse simple à la question “quel est le plus risqué : Wegovy ou chirurgie bariatrique ?”. La chirurgie porte des risques immédiats plus graves, ayant trait à l’intervention et à ses suites, mais offre une efficacité et durabilité souvent supérieures. Wegovy est moins invasif, mais ses effets secondaires et sa dépendance potentielle ne sont pas anodins, et il doit être suivi indéfiniment pour maintenir ses bénéfices.
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