Comment cuire le riz pour éliminer les traces de pesticides et arsenic ?
Par Béatrice Langevin
Publié le

Le riz est un aliment de base dans de nombreuses cuisines du monde. Il est pratique, économique, rassasiant… mais il est aussi au centre de plusieurs préoccupations sanitaires. Pourquoi ? Parce qu’il peut contenir des résidus de pesticides et surtout, des traces d’arsenic, un contaminant naturel absorbé par la plante. Ce n’est pas une raison pour le bannir, mais plutôt pour apprendre à le cuire intelligemment, de manière à limiter ces substances indésirables. Alors, comment cuire le riz pour qu’il soit à la fois délicieux et plus sûr ? Suivez le guide.
Pourquoi le riz contient-il de l’arsenic ?
L’arsenic est un élément naturellement présent dans l’environnement, notamment dans les sols et les nappes phréatiques. Le riz, qui pousse dans des champs inondés, a tendance à l’absorber plus facilement que d’autres céréales. L’arsenic peut être d’origine naturelle, mais il peut aussi provenir de l’utilisation d’engrais ou de pesticides dans certaines régions. S’il est consommé en trop grande quantité sur le long terme, il peut avoir des effets néfastes sur la santé : troubles digestifs, problèmes rénaux, voire augmentation du risque de certaines maladies chroniques. Heureusement, de simples gestes en cuisine peuvent réduire cette exposition.
1. Rincer le riz abondamment
Avant même de le cuire, commencez par bien rincer votre riz. Passez-le sous l’eau froide jusqu’à ce que l’eau devienne claire. Ce geste simple permet d’éliminer une partie de l’amidon, des poussières, mais aussi une portion non négligeable de résidus chimiques et de métaux. Certaines études estiment qu’un bon rinçage peut éliminer jusqu’à 10 % des traces d’arsenic. Privilégiez une passoire fine ou une cuve de rinçage, et n’hésitez pas à frotter doucement les grains entre vos doigts pour un nettoyage optimal.
2. Faire tremper le riz
Le trempage est une étape souvent négligée… mais redoutablement efficace. Laissez tremper le riz dans un grand volume d’eau pendant 6 à 12 heures avant cuisson. Ce procédé permet aux grains de libérer encore davantage d’arsenic et de pesticides, tout en améliorant leur texture à la cuisson. Après le trempage, jetez l’eau (ne la réutilisez surtout pas) et rincez à nouveau. Vous verrez que l’eau de trempage est souvent trouble : c’est une preuve que de nombreuses impuretés s’en sont détachées.
3. Utiliser la méthode de cuisson à grande eau
C’est la technique la plus recommandée pour éliminer un maximum de substances indésirables. Elle consiste à cuire le riz comme des pâtes : dans six à dix fois son volume d’eau. Une fois cuit, il suffit d’égoutter et rincer à chaud. Cette méthode peut réduire jusqu’à 60 % de l’arsenic inorganique contenu dans le riz. Elle est idéale pour les riz à grains longs comme le basmati ou le riz thaï. Le petit inconvénient : une perte de nutriments hydrosolubles comme certaines vitamines du groupe B. Mais pour un usage quotidien, mieux vaut privilégier la sécurité.
4. Opter pour le riz complet avec modération
Le riz complet est souvent recommandé pour ses fibres et ses minéraux. Mais attention : l’arsenic se concentre dans l’enveloppe du grain. Le riz brun ou semi-complet en contient donc plus que le riz blanc. Si vous aimez le riz complet, choisissez des variétés bio et alternez avec d’autres céréales comme le quinoa, le millet ou le sarrasin. Et surtout, appliquez scrupuleusement les méthodes de rinçage et de cuisson longue à grande eau pour en tirer le meilleur sans les risques.
5. Choisir des origines moins exposées
Tous les riz ne sont pas égaux en termes de contamination. Des études ont montré que le riz cultivé en Asie du Sud-Est, en Inde, au Bangladesh ou dans le sud des États-Unis pouvait présenter des taux plus élevés d’arsenic. À l’inverse, certains riz issus de l’Italie, de la Californie ou du Pakistan semblent moins exposés. Lisez les étiquettes, privilégiez les riz issus de cultures bio ou certifiées, et variez régulièrement les provenances pour limiter l’accumulation d’un même contaminant.
6. Alterner avec d’autres céréales
Même avec une cuisson adaptée, il est toujours bon de diversifier vos sources de glucides. Le riz peut très bien cohabiter avec d’autres alternatives tout aussi savoureuses et rassasiantes : le quinoa, le millet, l’orge perlé, le sarrasin, ou encore le fonio. Ces céréales ont souvent un indice glycémique plus bas, moins de résidus chimiques… et elles permettent de varier les textures et les apports nutritionnels. En alternant régulièrement, vous réduisez naturellement votre exposition à l’arsenic.
7. Bonus : cuisson à la vapeur après rinçage
Si vous ne souhaitez pas cuire votre riz à grande eau (pour une texture plus ferme ou un plat spécifique), vous pouvez opter pour une cuisson vapeur à condition d’avoir bien rincé et trempé votre riz au préalable. Ce mode de cuisson est plus doux et évite la concentration de substances dans l’eau de cuisson. Il ne réduit pas autant les contaminants que la cuisson à grande eau, mais reste une bonne option intermédiaire pour certains plats comme les sushis ou les riz pilaf.
Le riz est un aliment précieux, mais il mérite d’être cuisiné avec soin. Rincer, faire tremper, cuire à grande eau : ces gestes simples changent tout. Ils permettent de profiter de tous les bienfaits du riz, sans les inconvénients liés aux résidus indésirables. En intégrant ces habitudes à votre routine, vous protégez votre santé, celle de votre famille, et vous continuez à vous régaler en toute confiance. Pourquoi ne pas tester dès ce soir une cuisson à grande eau, bien rincée, pour redécouvrir le goût du riz… en version plus saine ?
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