Faut-il vraiment choisir du bio ? Ce que 60 Millions de consommateurs recommande (au-delà du logo)
Par Léa Garneau
Publié le

Sommaire
Quand on fait ses courses, un dilemme revient sans cesse : bio ou pas bio ? Ce choix, souvent dicté par le prix ou la conscience écologique, devient plus complexe dès qu’on regarde de près ce que contient vraiment notre panier. Surtout quand il s’agit des légumes, et en particulier des salades en sachet. Alors, comment trancher intelligemment sans se faire avoir ni exploser son budget ? Une étude récente de 60 Millions de consommateurs apporte des réponses concrètes, loin des idées reçues. Elle compare les légumes bio et conventionnels et révèle que tout ne se joue pas uniquement sur la présence du label vert. D’autres critères entrent en jeu : la variété du légume, sa forme (entier ou prédécoupé), le mode de conditionnement, et ce qu’on en fait à la maison. On vous explique tout.
Le bio protège, mais ne garantit pas l’absence de résidus
Oui, le label bio permet globalement de limiter l’exposition aux pesticides. C’est un fait. Mais cela ne veut pas dire qu’il élimine totalement les résidus. L’étude de 60 Millions de consommateurs a analysé 26 salades en sachet, tous labels confondus, en incluant laitues et mâches.
Résultat : 21 produits contenaient des résidus, avec en moyenne près de 4 substances différentes par sachet, et parfois jusqu’à 28 molécules retrouvées. Huit d’entre elles sont classées suspectes, notamment comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction.
Les quantités observées restent dans les limites légales. Mais cela ne dit rien de l’effet “cocktail” : ce mélange de micro-doses cumulées que nous consommons chaque jour sans vraiment le savoir. Et c’est là que le bio, même imparfait, reste souvent une meilleure option sur le long terme.
La mâche s’en sort mieux que la laitue
L’autre enseignement clé, c’est que la variété compte autant que le label. Dans cette analyse, les mâches présentent généralement moins de résidus que les laitues. Ce n’est pas une règle absolue, mais une tendance qui se confirme.
Pourquoi ? Principalement parce que les mâches sont cultivées différemment, souvent sous serre, avec des méthodes de traitement plus douces. Résultat : qu’elles soient bio ou conventionnelles, elles contiennent moins de substances indésirables. Si vous devez faire un choix rapide au rayon salades, penchez-vous sur la mâche plutôt que sur la laitue prédécoupée.
Méfiez-vous des salades en sachet “prêtes à consommer”
Elles sont pratiques, elles font gagner du temps, mais elles sont loin d’être idéales. Les salades en sachet prédécoupées cumulent plusieurs inconvénients :
Un prix au kilo souvent plus élevé que le produit brut.
Une fraîcheur moindre, surtout si elles sont conservées trop longtemps.
Une exposition accrue aux résidus chimiques et à la prolifération microbienne.
Ce que recommande 60 Millions de consommateurs : privilégier les salades entières, en vrac, et les laver à la maison, même si elles sont annoncées “prêtes à l’emploi”. Un rinçage à l’eau claire, suivi d’un essorage soigneux, suffit à éliminer une partie des résidus de surface et des germes éventuels.
Et les barquettes de légumes prédécoupés ?
Autre zone grise du rayon frais : les barquettes de légumes déjà coupés. Là aussi, la commodité a un coût : prix gonflé, qualité nutritionnelle dégradée, goût altéré. En plus, ces produits s’accompagnent parfois de traitements conservateurs peu visibles pour maintenir leur aspect appétissant plus longtemps.
Le conseil est simple : évitez d’en faire une habitude. Si vous manquez de temps ponctuellement, pourquoi pas. Mais au quotidien, mieux vaut découper soi-même ses légumes. C’est plus économique, plus sain, et souvent bien meilleur.
Comment réduire réellement les résidus dans l’assiette ?
Pas besoin d’un budget XXL pour mieux manger. Voici quelques gestes simples à adopter :
Choisir des légumes bruts plutôt que transformés.
Privilégier les produits de saison, cultivés localement, souvent moins traités.
Comparer les prix au kilo entre sachets, vrac et barquettes : vous serez souvent surpris.
Laver systématiquement salades, fruits et légumes, même bio.
Varier les légumes chaque semaine : cela limite l’exposition répétée à certaines molécules.
Ces petits réflexes, cumulés, réduisent l’impact des résidus plus efficacement qu’un simple changement de logo sur un emballage.
Bio ou conventionnel : un choix à nuancer
Alors, faut-il choisir du bio à tout prix ? Pas nécessairement. Mais faut-il croire que le bio ne sert à rien ? Certainement pas. Ce que montre l’enquête, c’est que le choix du produit (forme, variété, préparation) peut peser autant que le label. Et que le geste du consommateur fait toute la différence une fois chez soi.
En réalité, ce n’est pas le panier qui compte, mais la somme de vos habitudes : laver, comparer, varier, cuisiner. À long terme, ces gestes ont bien plus d’effet sur votre santé — et sur celle de vos enfants — que la plus verte des étiquettes.
Donnez-nous votre avis !
Envoyer mon avisMerci pour votre retour.