Je suis jalouse de ma fille : que faire ?
Par Claire Delmas
Publié le
La jalousie est un sentiment que l’on associe rarement à la parentalité, et encore moins à la maternité. Pourtant, certaines mères vivent une forme de rivalité ou d’envie envers leur propre fille, sans toujours comprendre d’où cela vient ni comment y faire face. Si vous vous reconnaissez dans cette situation, sachez d’abord une chose essentielle : ce sentiment ne fait pas de vous une “mauvaise mère”. Il révèle surtout un besoin émotionnel non entendu, ou une blessure personnelle qui mérite d’être explorée. Voici comment comprendre cette jalousie et avancer avec sérénité.
Pourquoi peut-on être jalouse de sa fille ?
1. Une projection de ce que vous n’avez pas eu
Votre fille vit peut-être une enfance plus douce, plus libre ou plus entourée que la vôtre. Elle reçoit des attentions, des opportunités ou une affection que vous auriez aimé recevoir plus jeune. Dans ce cas, la jalousie est souvent la manifestation d’un manque ancien, d’un besoin profond jamais comblé. Ce n’est pas elle que vous enviez réellement, mais l’enfant que vous étiez.
2. Un sentiment de perte de place
Voir sa fille grandir, s’épanouir, devenir autonome et recevoir l’admiration des autres peut réveiller un sentiment de mise à l’écart. Certaines mamans redoutent inconsciemment de “perdre leur rôle”, notamment si leur fille ressemble beaucoup à ce qu’elles étaient au même âge, ou si elles perçoivent en elle une forme de jeunesse ou de vitalité qu’elles pensent avoir perdu.
3. Une comparaison involontaire
Les réseaux sociaux, les normes de beauté, les exigences sociales peuvent accentuer ce phénomène. Vous comparez peut-être votre corps, votre vie sociale, votre carrière ou votre énergie à celles de votre fille. Cette comparaison n’est pas rare : elle touche de nombreuses mères, mais reste souvent taboue.
4. Une rivalité relationnelle
La jalousie peut aussi apparaître lorsqu’une fille prend beaucoup de place dans la dynamique familiale. Par exemple, si elle entretient une relation très fusionnelle avec son père ou avec d’autres membres de la famille, vous pouvez ressentir une forme de mise à distance, réelle ou supposée.
Comment reconnaître la jalousie dans vos relations ?
Comment gérer cette jalousie sans culpabilité ?
1. Accueillir son émotion
La première étape, et peut-être la plus difficile, est de reconnaître ce que vous ressentez sans vous juger. Dire “j’éprouve de la jalousie” n’a rien de honteux. C’est un message intérieur, une invitation à vous interroger sur vos besoins émotionnels. La culpabilité, elle, ne fait qu'aggraver la situation.
2. Identifier la source
Demandez-vous :
Qu’est-ce que ma fille vient réveiller chez moi ?
Quelle partie de moi est blessée ou insatisfaite ?
Ce que j’envie, est-ce vraiment elle, ou ce que j’aurais aimé vivre ?
Mettre des mots sur l’origine du malaise permet de prendre du recul et d’éviter que l’émotion ne déborde dans la relation.
3. Recentrer l’attention sur vous
Plutôt que de vous focaliser sur ce que vit votre fille, interrogez-vous sur vos propres désirs :
Ai-je besoin de plus de reconnaissance ?
D’un projet personnel ?
De prendre soin de moi ?
De renouer avec une activité qui me faisait du bien ?
La jalousie est parfois le signe que vous vous êtes oubliée quelque part.
4. Valoriser votre parcours
Votre fille n’a pas “plus” réussi que vous : elle vit simplement une autre histoire, bâtie en partie grâce à vous. Prenez le temps de reconnaître vos forces, vos réussites, vos combats passés. Vous n’êtes pas en compétition avec elle.
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5. Renforcer la complicité plutôt que la comparaison
Partager des moments ensemble, rire, discuter, cuisiner ou sortir peut transformer la jalousie en affection. La connexion sincère permet d’apaiser les tensions internes et de se rappeler l’essentiel : vous êtes en équipe, pas en rivalité.
6. Consulter si nécessaire
Si la jalousie devient envahissante, qu’elle crée des tensions ou vous fait souffrir, un accompagnement psychologique peut être d’une grande aide. Un thérapeute peut vous aider à explorer les causes profondes et à reconstruire une relation plus sereine avec vous-même — et avec votre fille.
Être jalouse de sa fille est un sentiment plus courant qu’on ne le croit, mais rarement exprimé. Ce que cela dit de vous ? Principalement que vous avez des besoins émotionnels importants qui méritent d’être entendus. En les accueillant avec douceur et en vous accordant plus de place dans votre propre vie, vous pouvez transformer ce malaise en une belle opportunité d’évolution personnelle.
Questions fréquentes
La jalousie envers sa fille peut venir d'une projection de ce que la mère n'a pas eu durant son enfance, d'un sentiment de perte de place en la voyant grandir, ou encore d'une comparaison involontaire liée aux normes sociales et à l'image corporelle. Cela peut aussi provenir d'une rivalité relationnelle au sein de la famille.
La jalousie se manifeste souvent par un sentiment d'envie, une difficulté à accepter la réussite ou le bonheur de sa fille, ainsi qu'une tendance à se comparer ou à ressentir une certaine distance émotionnelle. Reconnaître ces émotions sans culpabilité est essentiel pour mieux les comprendre.
Il est important d'abord d'accueillir ses émotions sans jugement, d'identifier la source de la jalousie, de se recentrer sur ses propres besoins et désirs, et de valoriser son propre parcours. Cela aide à transformer la jalousie en une meilleure compréhension de soi et à améliorer la relation mère-fille.
Partager des moments privilégiés ensemble comme discuter, cuisiner ou sortir peut aider à renforcer la complicité. Mettre l'accent sur la relation en équipe plutôt qu'en compétition favorise l'affection et apaise les tensions liées à la jalousie.
Si la jalousie devient envahissante, crée des conflits ou cause une souffrance importante, il est conseillé de consulter un thérapeute. Un accompagnement psychologique peut aider à explorer les causes profondes et à restaurer une relation plus sereine avec soi-même et sa fille.
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