Le triangle de Karpman : quelles sont vos relations toxiques ?
Par Claire Delmas
Publié le

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Dans les relations humaines, certaines dynamiques s’installent sans que l’on en ait pleinement conscience. C’est le cas du triangle dramatique de Karpman, un modèle de communication dysfonctionnelle qui se manifeste dans les relations toxiques, qu’elles soient amoureuses, familiales ou professionnelles. Ce schéma met en scène trois rôles : la victime, le persécuteur et le sauveur. Ces rôles peuvent être joués alternativement par une même personne, ce qui alimente les tensions et empêche des échanges sains. Reconnaître ce triangle permet d’en sortir et de reconstruire des relations plus équilibrées et apaisées.
Le triangle de Karpman : une dynamique relationnelle toxique
Une mise en scène inconsciente
Le triangle dramatique, théorisé par Stephen Karpman, décrit une interaction où chacun joue un rôle bien défini, souvent sans s’en rendre compte. Ces comportements sont appris très tôt et se répètent dans différents contextes de la vie.
Des rôles figés et destructeurs
Chaque rôle semble répondre à un besoin émotionnel mais enferme en réalité les individus dans des postures malsaines qui nourrissent le conflit au lieu de le résoudre.
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Les trois rôles du triangle dramatique
Le rôle de victime
La victime se sent impuissante, incomprise, et dépendante des autres pour s’en sortir. Elle attire le sauveur, rejette parfois l’aide, et peut finir par se sentir persécutée. Ce rôle renforce un sentiment de passivité et d’inaction.
Le rôle de persécuteur
Le persécuteur critique, juge, menace ou dévalorise. Il exerce une forme de contrôle ou d’autorité excessive. Son comportement masque souvent une peur de perdre le pouvoir ou une blessure non exprimée.
Le rôle de sauveur
Le sauveur se sent responsable du bien-être des autres. Il aide sans qu’on le lui demande, parfois de manière intrusive, et finit souvent par se sentir exploité ou rejeté. Son besoin d’exister à travers l’autre l’empêche de respecter les limites.
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Comment reconnaître une relation toxique liée au triangle de Karpman ?
Des échanges émotionnellement épuisants
Si tu ressors régulièrement vidé, coupable ou en colère après une interaction, c’est peut-être que tu es pris dans ce schéma. Les relations basées sur ce triangle sont souvent répétitives et marquées par la culpabilité ou le reproche.
Une communication déséquilibrée
Dans ce type de relation, il est rare que les besoins de chacun soient exprimés et entendus. On parle pour accuser, pour sauver ou pour se plaindre, mais rarement pour dialoguer de façon constructive.
Des rôles qui tournent en boucle
Il n’est pas rare de passer d’un rôle à un autre dans une même conversation. Par exemple, une victime qui devient persécutrice en reprochant à son sauveur de mal faire, ou un sauveur qui se transforme en victime quand son aide est rejetée.
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Comment sortir du triangle de Karpman ?
Prendre conscience du rôle que l’on joue
La première étape pour sortir du triangle est de reconnaître sa propre posture dans une relation donnée. Cela demande honnêteté, recul et parfois un accompagnement extérieur.
Reprendre la responsabilité de ses émotions
Au lieu d’accuser l’autre ou de vouloir le sauver, il est plus sain d’exprimer ce que l’on ressent, ce que l’on attend et de poser ses limites. Cela permet de sortir du rôle figé et de rétablir une communication authentique.
Encourager l’autonomie
L’un des leviers essentiels est d’apprendre à laisser chacun prendre en charge sa part de responsabilité dans la relation. Cela passe par la confiance, l’écoute, mais aussi le refus de se sacrifier ou de dominer.
Des exemples de relations concernées
En couple
Un partenaire peut se positionner en sauveur, pensant bien faire, mais finir par étouffer l’autre. L’autre, en victime ou persécuteur, alimente alors la spirale des reproches et de la frustration.
En famille
Les dynamiques parents-enfants sont fréquemment marquées par ce triangle, notamment dans les cas de conflits générationnels ou d’attentes non dites.
Au travail
Un collègue qui prend toujours tout en charge, un manager qui critique sans cesse ou un salarié qui se sent toujours incompris peuvent illustrer chacun des rôles du triangle.
Le triangle de Karpman est un outil précieux pour mieux comprendre les conflits relationnels et les tensions émotionnelles. En identifiant les rôles que nous adoptons parfois malgré nous, il devient possible de briser les cercles vicieux et de transformer nos relations. Cela demande du courage, de l’authenticité et un vrai travail sur soi, mais le résultat en vaut la peine : des échanges plus sains, respectueux et équilibrés.
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