Manger trop d'oeufs est-il mauvais pour la santé ?
Par Léa Garneau
Publié le
Les œufs ont longtemps occupé une place ambiguë dans notre alimentation : riches en protéines et en nutriments, mais aussi en cholestérol. Aujourd’hui, alors que leurs qualités sont mieux reconnues, la question se pose toujours : « Peut‑on en abuser sans conséquence ? » Explorons ensemble ce qu’il en est vraiment.
Les bons côtés des œufs
L’œuf est un aliment‑clef de la nutrition moderne. Il apporte des protéines de haute qualité, des vitamines (notamment A, D, B12), des minéraux comme le sélénium et du choline, un nutriment souvent peu fourni. Il est peu calorique et polyvalent : au petit‑déjeuner, au déjeuner, en collation, il s’intègre facilement. Le jaune, notamment, concentre beaucoup de bienfaits. Consommé dans un cadre alimentaire équilibré, l’œuf est un allié précieux.
Pourquoi longtemps en avoir limité la consommation ?
La raison principale : le cholestérol. Un œuf contient environ 180 à 200 mg de cholestérol, ce qui avait conduit à recommander de limiter leur nombre à 3‑4 par semaine. On croyait alors que ce cholestérol alimentaire allait directement faire monter le taux sanguin de “mauvais” cholestérol (LDL) et augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Cette vision s’est atténuée avec le temps.
Que disent les recherches récentes ?
Aujourd’hui, de nombreuses études montrent que, pour la majorité des personnes en bonne santé, manger un œuf chaque jour, voire un peu plus, n’augmente pas de façon significative le risque de maladie cardiaque. On a compris que la part de cholestérol issue de l’alimentation est moins déterminante que la quantité de graisses saturées ou de mauvais lipides dans le régime global. Autrement dit : ce n’est pas tant l’œuf qui pose souci, mais ce avec quoi et comment on le consomme.
Cela dit, la réponse n’est pas identique pour tous : certaines personnes — diabétiques, ayant des troubles lipidiques ou une maladie cardiovasculaire — doivent rester plus attentives.
Quand peut‑on parler d’« excès » ?
« Trop d’œufs » peut signifier des choses différentes selon la personne : pour un adulte en bonne santé, deux œufs par jour peuvent être raisonnables si le reste de l’alimentation est bien équilibré. Pour un sportif ayant besoin de grandes quantités de protéines, cela peut monter davantage.
En revanche, les signes qui doivent alerter : consommer des œufs à chaque repas, associés systématiquement à des aliments riches en graisses saturées (charcuterie, beurre, fromages très gras), ou ne pas varier les sources de protéines. Dans ces cas, le rythme peut aboutir à une surcharge de graisses ou de cholestérol dans le cadre d’un régime peu équilibré.
Risques potentiels en cas de consommation excessive ou inadaptée
Une consommation très élevée d’œufs sans tenir compte du contexte alimentaire global pourrait favoriser chez certaines personnes l’augmentation du LDL ou un déséquilibre lipidique.
Si les œufs sont toujours consommés frits, avec beaucoup de beurre, bacon ou charcuterie, le “collatéral” alimentaire peut être plus nocif que l’œuf lui‑même.
Pour les personnes atteintes de diabète ou de troubles métaboliques, certaines données suggèrent un lien entre consommation élevée d’œufs et risque accru, mais ce lien reste encore débattu.
Enfin, la façon de cuire les œufs importe : œuf cru, mal cuit, ou accompagné de sauces très grasses peut affaiblir leur profil santé.
Comment consommer les œufs intelligemment ?
Intégrer 3 à 7 œufs par semaine est une base raisonnable pour la plupart des adultes. Pour plus, évaluez l’ensemble de votre alimentation.
Privilégiez des méthodes de cuisson plus légères : à la coque, pochés, pochés, brouillés sans excès de matières grasses.
Équilibrez : associez les œufs à des légumes, à des céréales complètes, évitez systématiquement la double dose de graisses saturées.
Variez vos sources de protéines : poissons, légumineuses, volailles, afin que l’œuf ne soit pas la seule option.
Si vous avez un antécédent cardiovasculaire, un taux de cholestérol élevé ou un diabète, parlez‑en à votre médecin ou nutritionniste pour fixer le bon nombre.
Manger des œufs n’est pas mauvais en soi, bien au contraire : c’est une source nutritive riche et utile. Le tout est de les consommer avec conscience, dans un repas équilibré, et d’éviter qu’ils deviennent le pilier unique de votre alimentation. “Trop” dépend moins du nombre d’œufs que du contexte alimentaire global, de la cuisson et des accompagnements. Pour la grande majorité d’entre nous, profiter de l’œuf avec modération, et varier les sources alimentaires, c’est un excellent réflexe.
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