Microbiote et humeur : l’intestin pourrait-il devenir notre nouvel antidépresseur naturel ?

Et si notre équilibre mental se jouait dans notre ventre ? Longtemps relégué au simple rôle digestif, l’intestin dévoile aujourd’hui un potentiel thérapeutique fascinant, notamment contre la dépression. Le Dr Jimmy Mohamed, médecin généraliste et chroniqueur santé engagé, s'intéresse de près à ce lien entre microbiote intestinal et santé mentale. À l’heure où la dépression touche près d’un Français sur dix, cette piste scientifique suscite un nouvel espoir : et si nos bactéries intestinales devenaient des alliées puissantes pour notre cerveau ?

L’intestin, ce “deuxième cerveau” qui influence nos émotions

Notre tube digestif abrite près de 100 000 milliards de micro-organismes, formant ce qu’on appelle le microbiote intestinal. Ces bactéries ne se contentent pas de nous aider à digérer : elles communiquent en permanence avec notre cerveau via le système nerveux entérique, la circulation sanguine et même notre système immunitaire.

Le Dr Jimmy Mohamed rappelle que ce microbiote produit des neurotransmetteurs (comme la sérotonine), mais aussi des molécules inflammatoires en cas de déséquilibre. Lorsque ces molécules passent dans le sang, elles peuvent atteindre le cerveau et perturber les mécanismes de régulation de l’humeur, favorisant ainsi anxiété, fatigue mentale, voire dépression.

Une piste thérapeutique prometteuse : la transplantation de microbiote

Dans plusieurs études récentes, des chercheurs ont tenté une approche aussi simple qu’audacieuse : transférer le microbiote d’une personne en bonne santé vers un patient souffrant de dépression, via des capsules à avaler ou des lavements rectaux.

Résultat ? Une réduction spectaculaire, voire une disparition, des symptômes dépressifs dans un grand nombre de cas.

Pour Jimmy Mohamed, cette stratégie ouvre la voie à un traitement de la dépression par la racine, en rééquilibrant le terrain intestinal plutôt qu’en agissant uniquement sur les symptômes mentaux.

Bien que cette pratique soit encore expérimentale et encadrée dans un cadre strictement médical, elle illustre le potentiel immense de la médecine du microbiote.

En attendant : comment nourrir son microbiote pour aller mieux ?

Même sans recourir à une transplantation, il est possible d’améliorer naturellement son microbiote intestinal au quotidien. Et cela commence… dans l’assiette.

Jimmy Mohamed insiste : une alimentation riche en produits ultra-transformés perturbe la flore intestinale. Une étude montre qu’augmenter de 10 % sa consommation de ces aliments industriels augmente de 10 % le risque de dépression.

À l’inverse, le régime méditerranéen, plébiscité pour ses vertus anti-inflammatoires, soutient une flore diversifiée et bénéfique.

Les bons réflexes à adopter :

• 🥬 Légumes variés (crus et cuits) riches en fibres prébiotiques

• 🥜 Oléagineux : amandes, noix, noisettes…

• 🍋 Fruits frais : sources d’antioxydants

• 🌾 Légumineuses : pois chiches, lentilles, haricots

• 🍵 Thé vert et infusions : pour soutenir la digestion

• 🍶 Aliments fermentés : yaourt, kéfir, miso, choucroute

Le mot du Dr Jimmy Mohamed : “Nous sommes ce que nous mangeons”

Pour lui, il ne s’agit pas de remplacer un traitement médicamenteux, mais d’ajouter une nouvelle corde à l’arc thérapeutique. L’alimentation devient un soin à part entière, capable de réduire l’inflammation, de rééquilibrer le microbiote, et donc d’apaiser le cerveau.

Et surtout, ce lien entre intestin et humeur redonne du pouvoir aux patients : changer son alimentation, c’est déjà commencer à se soigner.

Le mot de la diététicienne

Chez CROQ, nous croyons profondément à l’interconnexion entre corps et esprit. Ce que nous mettons dans notre assiette a un impact direct non seulement sur notre silhouette, mais aussi sur notre moral, notre énergie, notre clarté mentale.

La découverte du lien entre microbiote et dépression confirme ce que nous observons chaque jour : bien manger, c’est se respecter. Et parfois, le simple fait de mieux digérer peut déjà tout changer 💛