Quelles sont les causes d’un taux élevé de ferritine ?
Par Catherine Duchamps
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Sommaire
La ferritine est une protéine essentielle qui permet de stocker le fer dans l’organisme. Elle reflète les réserves de fer présentes dans le foie, la moelle osseuse ou encore les muscles. Un taux de ferritine trop bas évoque une carence en fer, mais à l’inverse, un taux élevé de ferritine peut révéler plusieurs situations, allant d’une inflammation passagère à des maladies plus sérieuses comme la surcharge en fer (hémochromatose). Comprendre les causes possibles permet de mieux interpréter les résultats d’une prise de sang et d’agir de manière appropriée.
Qu’est-ce que la ferritine ?
Son rôle dans l’organisme
La ferritine agit comme une réserve de fer : elle stocke ce minéral indispensable à la fabrication de l’hémoglobine, des globules rouges et à l’oxygénation des tissus.
Lorsque l’organisme a besoin de fer, la ferritine le libère progressivement dans le sang.
Les valeurs normales
Chez l’adulte, le taux normal de ferritine sanguine se situe en moyenne entre :
20 à 200 ng/mL chez la femme ;
30 à 400 ng/mL chez l’homme.
Un taux supérieur à ces valeurs est considéré comme élevé et nécessite une recherche de cause.
Les principales causes d’un taux élevé de ferritine
1. Une surcharge en fer : l’hémochromatose
L’hémochromatose est une maladie génétique qui provoque une absorption excessive du fer par l’intestin. Ce fer s’accumule progressivement dans les organes (foie, cœur, pancréas), entraînant des lésions s’il n’est pas traité.
Les signes possibles :
Fatigue chronique ;
Douleurs articulaires ;
Teint bronzé inhabituel ;
Troubles hépatiques.
Le diagnostic repose sur une analyse du fer sérique, du coefficient de saturation de la transferrine et sur un test génétique.
2. Une inflammation ou une infection chronique
La ferritine est aussi une protéine de l’inflammation. Son taux augmente lors d’un processus inflammatoire ou infectieux, même si le fer circulant est normal ou bas.
Les causes possibles incluent :
Une infection (virale, bactérienne, chronique) ;
Une maladie auto-immune (polyarthrite rhumatoïde, lupus) ;
Une inflammation digestive (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique).
Dans ces cas, la ferritine ne reflète pas les réserves de fer, mais la réponse immunitaire du corps.
3. Les maladies du foie
Le foie joue un rôle clé dans le stockage du fer. En cas de maladie hépatique, la ferritine peut augmenter de manière significative.
Parmi les causes les plus fréquentes :
Hépatite virale (A, B, C) ;
NASH (stéatohépatite non alcoolique) ;
Cirrhose ;
Consommation excessive d’alcool.
Ces pathologies s’accompagnent souvent d’une élévation des enzymes hépatiques (ALAT, ASAT).
4. Une consommation excessive d’alcool
L’alcool stimule la libération de ferritine par les cellules du foie. Une consommation régulière ou excessive peut donc entraîner un taux élevé, même sans maladie hépatique déclarée.
Le sevrage ou la réduction de la consommation d’alcool permet souvent une normalisation du taux.
5. Le syndrome métabolique et le surpoids
Le syndrome métabolique, qui associe surpoids abdominal, hypertension, excès de cholestérol et diabète, peut s’accompagner d’un taux de ferritine élevé.
Cette élévation est liée à une inflammation chronique de bas grade plutôt qu’à une vraie surcharge en fer.
Elle est fréquente chez les personnes sédentaires ou présentant une résistance à l’insuline.
6. Certaines maladies cancéreuses
Un taux très élevé de ferritine peut parfois être observé dans certains cancers ou syndromes inflammatoires sévères.
Exemples :
Leucémies et lymphomes ;
Cancers du foie ;
Cancers métastatiques.
Dans ces cas, la ferritine est souvent accompagnée d’autres anomalies biologiques (anémie, CRP élevée, anomalies des globules blancs).
7. Des causes plus rares
Transfusions répétées : apport excessif de fer par le sang transfusé ;
Traitement par fer intraveineux ;
Maladies rénales chroniques (la ferritine augmente à cause de l’inflammation associée).
Comment identifier la cause exacte ?
Les examens complémentaires
Une ferritine élevée doit toujours être interprétée avec d’autres analyses :
Fer sérique (quantité de fer dans le sang) ;
Transferrine et coefficient de saturation (capacité de transport du fer) ;
Bilan hépatique (ASAT, ALAT, gamma-GT) ;
Protéine C-réactive (CRP) pour évaluer l’inflammation.
Ces examens permettent de distinguer une vraie surcharge en fer d’une hyperferritinémie d’origine inflammatoire.
Quel taux de ferritine est inquiétant ?
Que faire en cas de ferritine élevée ?
En cas de surcharge en fer
Le traitement repose sur la saignée thérapeutique (ou phlébotomie), qui consiste à prélever régulièrement du sang pour diminuer les réserves de fer.
Un suivi médical à vie est nécessaire pour prévenir les complications (fibrose hépatique, diabète, atteinte cardiaque).
En cas de cause inflammatoire ou métabolique
Il faut traiter la cause sous-jacente : infection, maladie chronique, déséquilibre métabolique.
Une alimentation équilibrée, la réduction de l’alcool et la perte de poids peuvent aider à normaliser la ferritine.
Quels niveaux de ferritine indiquent un cancer ?
Suivi et prévention
Un contrôle sanguin régulier permet de suivre l’évolution du taux et d’adapter la prise en charge.
Un taux élevé de ferritine n’est pas toujours synonyme d’excès de fer. Il peut refléter une inflammation, un problème hépatique, un déséquilibre métabolique ou, plus rarement, une maladie génétique comme l’hémochromatose. L’interprétation doit toujours se faire en lien avec d’autres examens et le contexte clinique. Une consultation médicale est indispensable pour déterminer la cause précise et mettre en place un suivi adapté.
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