Quels sont les risques du décollement placentaire ?
Par Catherine Duchamps
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Le placenta joue un rôle fondamental pendant la grossesse. Il assure l’échange d’oxygène, de nutriments et d’hormones entre la mère et le fœtus. Lorsqu’un décollement placentaire survient, c’est-à-dire lorsque le placenta se détache partiellement ou totalement de la paroi utérine avant l’accouchement, cela représente une urgence obstétricale. Bien que rare, ce phénomène peut avoir de graves conséquences si la prise en charge n’est pas rapide. Comprendre les risques du décollement placentaire permet de mieux en détecter les signes et d’agir sans délai.
Qu’est-ce qu’un décollement placentaire ?
Une séparation anormale du placenta
Le décollement placentaire est défini par la rupture prématurée du lien entre le placenta et la paroi de l’utérus. Il se produit généralement au cours du troisième trimestre de grossesse, mais peut survenir dès le deuxième.
Une situation potentiellement grave
Lorsque le placenta se décolle, même partiellement, il n’assure plus correctement son rôle. L’approvisionnement en oxygène et en nutriments du fœtus est compromis, et des hémorragies peuvent survenir chez la mère.
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Quels sont les facteurs de risque ?
L’hypertension artérielle
L’hypertension pendant la grossesse, en particulier en cas de prééclampsie, est l’un des principaux facteurs de risque. Elle fragilise les vaisseaux sanguins du placenta.
Les antécédents obstétricaux
Une femme ayant déjà connu un décollement placentaire lors d’une grossesse précédente est plus à risque de récidive. Des antécédents de traumatismes utérins ou de césariennes peuvent également être en cause.
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Le tabac, l’alcool et la consommation de drogues
Ces substances altèrent la vascularisation utérine et peuvent fragiliser l’implantation placentaire. Elles augmentent considérablement le risque de complications, dont le décollement.
Quels sont les symptômes à surveiller ?
Des douleurs abdominales soudaines
Une douleur brutale et intense dans le bas du ventre, souvent continue et non soulagée par le repos, peut être un signe d’alerte majeur.
Des saignements vaginaux
Un saignement rouge vif, parfois accompagné de caillots, peut indiquer un décollement placentaire. Cependant, il peut aussi être absent, notamment si le sang reste piégé entre le placenta et l’utérus.
Des contractions utérines anormales
Des contractions fréquentes, douloureuses et non régulières, parfois accompagnées d’un durcissement anormal du ventre, doivent faire l’objet d’un avis médical rapide.
Quelle est la durée du post-partum ?
Quels sont les risques pour le bébé ?
Une souffrance fœtale aiguë
Si le placenta ne fonctionne plus correctement, le fœtus peut rapidement manquer d’oxygène. Cela peut entraîner une baisse du rythme cardiaque, des mouvements fœtaux réduits, voire un arrêt cardiaque si rien n’est fait.
Un accouchement prématuré
Un décollement important peut entraîner un déclenchement en urgence, voire une césarienne immédiate. Le bébé peut naître prématurément, ce qui augmente les risques de complications néonatales.
Une mort in utero
Dans les cas les plus graves, notamment lors d’un décollement total, le bébé peut ne pas survivre si l’intervention est trop tardive. Ce risque, bien que rare, nécessite une prise en charge rapide dès les premiers signes.
Quels sont les risques pour la mère ?
Une hémorragie sévère
Le principal risque maternel est l’hémorragie, qui peut être massive et nécessiter une transfusion sanguine. Dans certains cas rares, une hystérectomie d’urgence peut être envisagée.
Un choc hémorragique
En cas de perte de sang importante, la mère peut entrer en état de choc, mettant sa vie en danger. Une surveillance hospitalière est indispensable.
Des troubles de la coagulation
Une coagulation intravasculaire disséminée peut survenir, compliquant la gestion de l’hémorragie et rendant l’intervention chirurgicale plus risquée.
Quelle est la prise en charge ?
Hospitalisation immédiate
Face à un décollement placentaire suspecté, la priorité est l’hospitalisation. Une échographie et une surveillance du rythme cardiaque fœtal sont réalisées sans délai.
Accouchement en urgence si nécessaire
Selon l’état du bébé, de la mère, et le terme de la grossesse, une césarienne peut être programmée en urgence pour sauver les deux vies.
Suivi post-partum renforcé
Après un tel événement, un suivi médical rapproché est mis en place. Un soutien psychologique peut également être proposé, notamment si la grossesse s’est interrompue de manière brutale.
Le décollement placentaire est une complication rare mais grave de la grossesse. Savoir en reconnaître les signes permet d’agir rapidement et de limiter les risques pour la mère et l’enfant. Une prise en charge précoce en milieu médical permet bien souvent d’éviter le pire. Pour les femmes à risque, un suivi obstétrical rigoureux est indispensable, afin de détecter toute anomalie le plus tôt possible et d’accompagner la grossesse dans les meilleures conditions.
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