Tenez-vous bien l’alcool ? Ce que dit la science
Par Catherine Duchamps
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Face à l’alcool, nous ne sommes pas tous égaux. Certains ressentent rapidement les effets d’un verre, tandis que d’autres peuvent boire davantage sans paraître altérés. Cette variabilité interroge : est-ce simplement une question d’habitude ou existe-t-il des explications biologiques ? La réponse est multiple, mêlant génétique, métabolisme, habitudes de vie et même facteurs culturels.
Les bases du métabolisme de l’alcool
Comment le corps traite l’alcool
Une fois absorbé, l’alcool est métabolisé principalement par le foie. Deux enzymes clés entrent en jeu : l’alcool déshydrogénase (ADH), qui transforme l’alcool en acétaldéhyde, puis l’aldéhyde déshydrogénase (ALDH), qui convertit cette substance toxique en acétate, une molécule plus facilement éliminée.
Une élimination plus ou moins rapide
La vitesse à laquelle ces enzymes fonctionnent varie d’un individu à l’autre. Certaines personnes métabolisent l’alcool très lentement, ce qui prolonge ses effets et augmente les risques d’intoxication. D’autres, au contraire, le digèrent plus vite, mais cela ne signifie pas forcément qu’elles sont à l’abri des dangers.
Pourquoi l’alcool fait grossir ?
Les facteurs qui influencent la tolérance
La génétique joue un rôle central
Certaines variations génétiques influencent directement l’activité des enzymes responsables de la dégradation de l’alcool. Par exemple, certaines populations d’Asie de l’Est présentent une forme inactive de l’ALDH, entraînant une accumulation d’acétaldéhyde, ce qui provoque des rougeurs, des nausées et une intolérance marquée à l’alcool.
Le sexe et la corpulence
Les femmes, à poids égal, sont généralement plus sensibles à l’alcool que les hommes, car elles possèdent moins d’eau corporelle, ce qui rend la concentration d’alcool dans le sang plus élevée. De même, une personne plus corpulente a souvent une plus grande capacité à diluer l’alcool, sans pour autant être immunisée contre ses effets.
L’habitude ne signifie pas immunité
Boire régulièrement peut conduire à une forme de tolérance comportementale, c’est-à-dire que la personne perçoit moins les effets immédiats. Toutefois, cela n’empêche pas les dommages sur le foie, le cerveau ou le système cardiovasculaire. La tolérance apparente ne reflète pas une moindre toxicité.
Combien de verres d'alcool sont autorisés dans un régime ?
Les signes d’une faible ou forte tolérance
Symptômes de faible tolérance
Rougeurs, maux de tête rapides, nausées, vertiges et somnolence après une faible dose sont des signes d’intolérance ou de métabolisme lent. Ces symptômes doivent être pris au sérieux et incitent à limiter la consommation.
Ce que cache une forte tolérance
Une personne qui tient bien l’alcool sans être ivre n’est pas forcément en meilleure santé. Cela peut simplement signifier que son corps s’est adapté, au prix d’un effort plus intense du foie et d’une usure accélérée. Une tolérance élevée est parfois un signe précurseur de dépendance.
Peut-on boire de l’alcool sans prendre de poids ?
Peut-on améliorer sa tolérance à l’alcool ?
Non, mais on peut mieux gérer sa consommation
Il n’existe pas de méthode saine pour « améliorer » sa tolérance. En revanche, manger avant de boire, boire lentement, s’hydrater entre les verres et connaître ses limites permettent de mieux contrôler les effets de l’alcool.
Écouter son corps
Plutôt que de chercher à imiter les autres, il est préférable d’être à l’écoute de ses propres réactions. Chaque organisme est unique, et la santé passe avant la performance sociale ou festive.
Tenir l’alcool n’est pas une preuve de robustesse, mais un mélange complexe de facteurs biologiques, environnementaux et comportementaux. Que l’on soit sensible ou résistant, l’important reste de consommer de manière consciente et modérée, en connaissant ses limites et en respectant son corps. Car derrière la tolérance apparente, l’alcool continue d’agir, parfois silencieusement, sur notre santé.
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