Thon : alerte pollution au mercure — huit villes le bannissent des cantines scolaires
Par Léa Garneau
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Face à une alerte sur la pollution au mercure dans le thon, huit communes ont pris la décision de retirer ce poisson des cantines scolaires afin de protéger la santé des enfants, une mesure conservatoire qui relance les questions sur la sécurité des approvisionnements alimentaires et la gestion des contaminations environnementales.
Description du produit rappelé
Depuis l'annonce de plusieurs municipalités, le produit concerné est le thon distribué dans les cantines scolaires. Il s'agit principalement de thon en conserve ou en boîte servi dans les menus scolaires (thon germon / albacore ou thon listao selon les approvisionnements). À ce stade, les communiqués municipaux font état d'une mesure de retrait/précaution visant l'ensemble du thon proposé en restauration collective dans huit villes, sans qu'une marque unique ou un lot précis n'ait été systématiquement identifié publiquement pour tous les établissements concernés.
Concrètement, la mesure concerne :
- le thon en conserve/boîte présent au menu des cantines scolaires ;
- des approvisionnements gérés par les services de restauration collective des communes ;
- la suspension de tout plat contenant du thon jusqu'à nouvel ordre, le temps des vérifications.
Pour plus de contexte et de détails sur les décisions municipales, voir l'article qui a relayé l'information : source Que Choisir.
Nature du risque sanitaire
Le risque évoqué est une contamination par le mercure, et plus précisément par le méthylmercure, la forme organique du mercure qui s'accumule dans les tissus des poissons prédateurs comme le thon. Le méthylmercure est neurotoxique et peut traverser la barrière placentaire ainsi que le placenta, exposant le fœtus et le jeune enfant à des risques de perturbation du développement neurologique.
Quels sont les effets possibles :
- à court terme : troubles digestifs ou signes neurologiques discrets en cas d'exposition élevée (nausées, maux de tête) ;
- à moyen et long terme : effets sur le système nerveux central, troubles du développement cognitif et moteur chez le fœtus et le jeune enfant ;
- populations particulièrement à risque : femmes enceintes ou envisageant une grossesse, nourrissons, jeunes enfants, et les personnes consommant régulièrement de grandes quantités de poisson prédateur.
La gravité du risque dépend de la concentration en méthylmercure dans le produit et de la fréquence/cumul d'exposition. Les autorités sanitaires évaluent les teneurs et les limites d'exposition pour déterminer si un retrait ou un rappel est nécessaire.
Recommandations aux consommateurs
Si vous ou votre enfant avez consommé du thon récemment en cantine scolaire :
- conservez tout emballage, étiquette, bon de livraison ou ticket de cantine permettant d'identifier le produit et son fournisseur ;
- contactez la mairie ou le service de restauration pour connaître la nature exacte de la mesure (rappel ponctuel, retrait préventif, lots concernés) et les modalités de prise en charge ou de remboursement ;
- si vous êtes enceinte, pensez que les autorités recommandent une prudence accrue : prenez contact avec votre professionnel de santé pour avis personnalisé ;
- surveillez l'apparition de symptômes inhabituels (nausées persistantes, troubles neurologiques comme paresthésies, maux de tête inhabituels) et consultez un médecin en cas d'inquiétude ;
- si vous souhaitez un remboursement ou un dédommagement, adressez-vous au gestionnaire de la restauration collective ou au fournisseur indiqué par la mairie, en joignant les preuves d'achat/consommation.
En l'absence d'informations précises sur un lot contaminé, la recommandation générale est la prudence : limiter la consommation de thon, surtout chez les femmes enceintes et les jeunes enfants, jusqu'à ce que les résultats d'analyses et les conclusions des autorités soient publiés.
Position des autorités sanitaires
Les autorités locales ont pris des mesures de précaution en suspendant l'utilisation de thon dans les cantines de plusieurs communes le temps d'éclaircir l'origine de la pollution et d'attendre les résultats des analyses. Une telle suspension vise à protéger les populations les plus vulnérables en attendant des données fiables sur les teneurs en mercure.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) et les services de l'État rappellent depuis longtemps les recommandations générales concernant le mercure dans les poissons : limiter la consommation de poissons prédateurs riches en méthylmercure (dont certaines espèces de thon) pour les femmes enceintes et les jeunes enfants et diversifier les sources de protéines marines. Pour des informations et recommandations détaillées, consultez la page officielle consacrée au mercure dans les poissons : recommandations ANSES sur le mercure.
Les autorités sanitaires nationales et locales mènent ou supervisent actuellement les analyses nécessaires pour identifier d'éventuels lots contaminés, définir des seuils d'alerte et déterminer les mesures de rappel, d'information ou de dédommagement. Suivez les communiqués officiels de votre mairie et des services sanitaires pour connaître les suites de l'enquête. Pour le reportage et le suivi journalistique, voir aussi le relais de presse : source Que Choisir.
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