Vrai-Faux sur l’ovulation : 10 idées reçues enfin démêlées par les experts
Par Catherine Duchamps
Publié le

Sommaire
- 1. L’ovulation a toujours lieu au 14e jour du cycle — FAUX
- 2. On ne peut tomber enceinte qu’au moment de l’ovulation — FAUX
- 3. On peut ressentir des douleurs au moment de l’ovulation — VRAI
- 4. Le stress peut bloquer ou retarder l’ovulation — VRAI
- 5. Il est impossible d’ovuler juste après les règles — FAUX
- 6. L’ovulation se produit toujours à la même date chaque mois — FAUX
- 7. La température corporelle augmente après l’ovulation — VRAI
- 8. Il est possible d’ovuler deux fois dans le même cycle — VRAI (mais rare)
- 9. On peut détecter son ovulation grâce à la glaire cervicale — VRAI
- 10. L’ovulation disparaît avec la ménopause — VRAI
- Bonus : comment savoir si l’on ovule bien ?
L’ovulation reste un phénomène naturel aussi fascinant que complexe. Étape clé du cycle menstruel, elle conditionne la fertilité et la possibilité de concevoir, mais aussi l’équilibre hormonal, l’humeur, la peau et même l’appétit. Pourtant, beaucoup d’idées fausses circulent encore sur le sujet : dates, symptômes, durée, fertilité… Entre mythes populaires et vérités scientifiques, faisons le point.
Voici 10 affirmations passées au crible du vrai-faux pour enfin comprendre ce qui se joue réellement dans le corps féminin.
1. L’ovulation a toujours lieu au 14e jour du cycle — FAUX
C’est probablement l’idée reçue la plus répandue.
On entend souvent dire que les femmes ovulent “au 14e jour” de leur cycle, mais cette moyenne n’a de valeur que pour un cycle dit “standard” de 28 jours.
En réalité, l’ovulation a lieu environ 14 jours avant le début des règles suivantes, quel que soit la durée totale du cycle.
👉 Exemple :
Pour un cycle de 30 jours, l’ovulation se produit vers le 16e jour.
Pour un cycle de 25 jours, elle survient autour du 11e jour.
Chaque femme étant unique, le moment exact de l’ovulation peut varier d’un cycle à l’autre, en fonction du stress, du sommeil, de la santé hormonale ou encore de l’alimentation.
2. On ne peut tomber enceinte qu’au moment de l’ovulation — FAUX
Faux, car les spermatozoïdes peuvent survivre plusieurs jours dans le corps féminin.
Leur durée de vie moyenne est de 3 à 5 jours, voire 7 dans certains cas.
Cela signifie qu’un rapport sexuel survenu quelques jours avant l’ovulation peut aboutir à une fécondation, si un ovule est libéré dans les heures suivantes.
Inversement, après l’ovulation, la période fertile ne dure qu’environ 24 heures, le temps de vie de l’ovule.
👉 En résumé : la “fenêtre de fertilité” s’étend sur 5 à 6 jours par cycle, et non un seul.
3. On peut ressentir des douleurs au moment de l’ovulation — VRAI
Certaines femmes ressentent une légère douleur abdominale ou pelvienne au moment où l’ovaire libère un ovule.
Ce phénomène, appelé mittelschmerz (“douleur du milieu du cycle”), est dû à la tension exercée sur la paroi ovarienne.
Les symptômes possibles :
Une sensation de tiraillement d’un seul côté du bas-ventre.
Parfois un petit saignement ou une glaire cervicale plus abondante.
Ce signe reste toutefois inconstant : beaucoup de femmes n’en ressentent aucun.
4. Le stress peut bloquer ou retarder l’ovulation — VRAI
Le stress agit directement sur le cerveau, et notamment sur l’hypothalamus, qui contrôle la production d’hormones sexuelles (LH et FSH).
En cas de stress physique ou émotionnel intense, cette communication hormonale peut être perturbée, bloquant ou retardant l’ovulation.
C’est une réaction biologique logique : le corps interprète le stress comme une situation “dangereuse” pour une grossesse, et suspend donc temporairement la fonction reproductive.
5. Il est impossible d’ovuler juste après les règles — FAUX
Beaucoup pensent qu’il n’y a aucun risque de tomber enceinte après les menstruations. C’est faux, surtout chez les femmes ayant des cycles courts (21 à 24 jours).
Dans ce cas, si l’ovulation survient tôt, quelques jours après la fin des règles, un rapport non protégé pendant les dernières pertes menstruelles peut coïncider avec une ovulation précoce.
Conclusion : la période post-règles n’est pas toujours “sans risque”.
6. L’ovulation se produit toujours à la même date chaque mois — FAUX
Même chez les femmes ayant des cycles réguliers, l’ovulation n’est pas parfaitement prévisible.
De nombreux facteurs peuvent influencer sa date :
une maladie passagère,
un changement de rythme de sommeil,
un régime alimentaire strict,
un voyage,
ou une émotion forte.
Ainsi, une femme peut ovuler le 13e jour un mois, puis le 17e le mois suivant.
Les tests d’ovulation et l’observation de la glaire cervicale peuvent aider à repérer ces variations.
7. La température corporelle augmente après l’ovulation — VRAI
C’est l’un des repères les plus fiables pour suivre son cycle.
Sous l’effet de la progestérone, la température corporelle augmente de 0,3 à 0,5 °C après l’ovulation.
👉 Exemple :
Si votre température habituelle est de 36,5 °C, elle peut atteindre 36,8 ou 37 °C après l’ovulation.
Cette hausse indique que l’ovulation a déjà eu lieu. C’est donc un outil utile pour analyser les cycles a posteriori, mais moins efficace pour prévoir la période fertile à venir.
8. Il est possible d’ovuler deux fois dans le même cycle — VRAI (mais rare)
Le corps peut exceptionnellement libérer deux ovules à quelques heures ou jours d’intervalle.
Si chacun est fécondé, cela peut donner naissance à des faux jumeaux (dizygotes).
Attention : il s’agit bien de deux ovulations rapprochées dans un même cycle, et non d’une ovulation secondaire plusieurs jours après la première.
Les ovaires ne libèrent jamais d’ovule une seconde fois une fois la phase lutéale (post-ovulatoire) installée.
9. On peut détecter son ovulation grâce à la glaire cervicale — VRAI
La glaire cervicale, sécrétée par le col de l’utérus, change de texture selon le moment du cycle.
Elle devient transparente, élastique et glissante (comme du blanc d’œuf) au moment de l’ovulation, pour favoriser le passage des spermatozoïdes.
Observer ces changements permet de repérer sa période fertile, une méthode naturelle utilisée dans le cadre de la méthode Billings ou de la symptothermie.
10. L’ovulation disparaît avec la ménopause — VRAI
C’est une vérité biologique : la ménopause marque la fin de l’ovulation.
Avec l’âge, la réserve ovarienne diminue, les ovules deviennent moins nombreux et moins viables, jusqu’à l’arrêt complet de la fonction ovarienne.
Cependant, la périménopause (période de transition) peut être trompeuse : les cycles deviennent irréguliers, mais l’ovulation peut encore se produire de manière aléatoire.
Il est donc possible — bien que plus rare — de tomber enceinte à ce moment-là.
Bonus : comment savoir si l’on ovule bien ?
Certaines femmes souhaitent confirmer qu’elles ovulent, notamment lorsqu’elles rencontrent des difficultés à concevoir. Plusieurs outils permettent d’évaluer la qualité de l’ovulation :
Les tests urinaires d’ovulation, qui détectent le pic de LH (hormone lutéinisante).
La prise de température basale, à faire chaque matin avant de se lever.
L’échographie pelvienne prescrite par un gynécologue.
Les dosages hormonaux (œstradiol, progestérone, LH, FSH) réalisés en laboratoire.
Un cycle sans ovulation (appelé cycle anovulatoire) peut survenir occasionnellement, surtout en cas de fatigue, de stress ou de déséquilibre hormonal.
L’ovulation n’est pas une mécanique parfaite ni identique pour toutes les femmes.
Elle obéit à des variations naturelles, influencées par l’âge, l’hygiène de vie, le stress et le sommeil.
À retenir :
Elle ne se produit pas toujours le 14e jour du cycle.
La période fertile dure environ 6 jours.
Le stress et les troubles hormonaux peuvent la perturber.
Les signes physiques (glaire, température, douleurs) sont des repères précieux.
Connaître son cycle, c’est mieux comprendre son corps, anticiper les périodes fertiles, et agir plus sereinement, que ce soit pour concevoir un enfant ou simplement équilibrer sa santé hormonale.
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