Additifs alimentaires : la liste noire à éviter
Par Léa Garneau
Publié le
Dans nos placards, sur nos étiquettes, de nombreux additifs se cachent derrière des petits codes (E …), des noms techniques et des formulations parfois complexes. Certains sont tout à fait acceptables, toutefois d’autres suscitent de sérieux doutes quant à leur impact sur la santé. L’objectif de cet article est clair : vous aider à repérer les additifs à éviter, à comprendre pourquoi ils sont problématiques, et à adopter des habitudes d’achat et de consommation plus éclairées.
Qu’est‑ce qu’un additif alimentaire ?
Un additif alimentaire est une substance ajoutée intentionnellement à un aliment ou à un ingrédient alimentaire lors de sa fabrication, de sa transformation, de sa préparation, de son traitement, de son emballage, de son transport ou de son entreposage. Il sert à améliorer une ou plusieurs caractéristiques : la conservation, l’aspect, la couleur, la texture, la saveur. Certains sont tout à fait fiables ; d’autres posent des interrogations lorsqu’ils sont très utilisés, combinés ou consommés régulièrement.
Pourquoi établir une « liste noire » ?
Si tous les additifs sont autorisés, ce n’est pas pour autant qu’ils sont tous parfaitement inoffensifs, dans toutes les utilisations et pour tous les individus. Plusieurs observations motivent la vigilance :
• la multiplication des additifs dans des aliments ultra‑transformés, ce qui augmente l’exposition cumulée ;
• des études épidémiologiques qui montrent un lien entre forte consommation d’aliments ultra‑transformés et un risque accru de maladies chroniques ;
• des additifs pour lesquels des alertes ou restrictions sont émises (colorants, nitrites, certains exhausteurs de goût) ;
• une opacité ou complexité d’étiquetage, rendant difficile le repérage pour le consommateur.
Il ne s’agit pas d’alarmer sans nuance, mais de favoriser une consommation plus consciente.
Les familles d’additifs les plus controversées
Sans dresser une liste exhaustive, voici les grands types d’additifs à surveiller :
Colorants synthétiques (ex : certains « E10x », « E12x ») : utilisés pour renforcer ou altérer la couleur des aliments, ils sont parfois suspectés d’effets sur l’attention chez l’enfant ou d’allergies.
Conservateurs ou nitrites/nitrates (ex : E249, E250…) : fréquemment présents dans les charcuteries, ils sont soumis à des limites strictes, mais leur usage prolongé interpelle.
Exhausteurs de goût (ex : E621 – glutamate monosodique) : souvent utilisés dans les snacks, plats préparés, ils peuvent favoriser des fringales ou des appétits accrus.
Édulcorants artificiels ou « allégés » : pour remplacer le sucre, mais certains posent des questions sur la satiété, la glycémie ou le microbiote.
Épaississants, émulsifiants, stabilisants en excès (ex : de type E400 à E500+) : ils garantissent la texture, mais certaines études évoquent un effet sur la perméabilité intestinale ou le microbiote.
Même si chacun de ces additifs est autorisé à des doses données, c’est l’usage répété et combiné qui amène à la vigilance.
Quelques additifs à repérer sur l’étiquette :
Le **E171 ** (dioxyde de titane), utilisé comme colorant blanc sur certaines confiseries, fait l’objet d’une interdiction en Europe pour usage alimentaire depuis 2022.
Le **E102 ** (tartrazine), colorant jaune, est soupçonné de troubles de l’attention chez certains enfants.
Le E250 / E251 (nitrite / nitrate de sodium) dans les viandes transformées.
Le **E621 ** (glutamate monosodique) dans de nombreux plats asiatiques préparés ou snacks.
Cela ne signifie pas qu’ils soient automatiquements dangereux, mais que leur présence répétée dans l’alimentation quotidienne mérite attention.
Comment limiter les additifs « à risque » dans votre alimentation ?
Voici les bons réflexes :
Favoriser les aliments peu transformés : fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes. Moins d’additifs à scruter.
Lire les étiquettes : si la liste est longue, pleine de « E… », de noms chimiques difficiles à prononcer, soyez vigilant. Un aliment simple aura peu d’ingrédients.
Éviter les aliments ultra‑transformés : snacks, plats prêts, biscuits industriels… souvent riches en additifs multiples.
Varier les marques et formats : même produit, différentes formules peuvent contenir des additifs différents.
Choisir des produits « simples » ou certifiés plus naturels : bio, local, formule courte, sans colorants/édulcorants ajoutés.
Adopter une approche graduée : vous n’avez pas besoin de tout supprimer du jour au lendemain. Stabiliser son alimentation d’abord, puis cibler les aliments les plus « chargés ».
L’idée est d’augmenter la part de produits « à qualité nutritionnelle élevée », et de limiter ceux à forte teneur en additifs.
Pourquoi cette démarche est‑elle avantageuse pour votre santé ?
Moins d’additifs signifie moins de risques liés à l’exposition cumulée : allergie, intolérance, perturbation métabolique, sur‑stimulation de l’appétit. En choisissant mieux, on favorise aussi une alimentation plus riche en nutriments : fibres, vitamines, minéraux, plutôt que d’être « submergé » par des plats très transformés. Cela contribue à plus d’équilibre, plus de satiété qualitative, et plus de responsabilité vis‑à‑vis de sa santé.
Quelques erreurs à éviter
Ne pas tomber dans la peur systématique : « tout additif = danger ». Beaucoup sont parfaitement bien évalués et utilisés en toute sécurité.
Ne pas négliger la quantité : un additif peu controversé mais consommé à répétition peut aussi poser question.
Ne pas se focaliser uniquement sur le numéro E : la nature de l’ingrédient, sa dose, et le contexte global alimentaire importent.
Ne pas croire que « bio » ou « sans additifs affiché » signifie automatiquement « zéro risque » : privilégiez aussi la qualité des ingrédients.
Naviguer dans l’univers des additifs alimentaires peut sembler complexe, mais vous avez désormais les clés pour repérer les plus préoccupants et agir autrement. Au final, il ne s’agit pas de devenir obsédé par l’étiquette, mais de faire des choix éclairés, d’augmenter la part d’aliments simples et vivants, et de limiter progressivement ceux qui sollicitent votre organisme par des ingrédients multiples et peu transparents. En faisant cela, vous améliorez non seulement votre santé, mais aussi la qualité de votre alimentation. Un petit geste d’aujourd’hui peut faire une grande différence demain.
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