Je mange quand j’angoisse : que faire ?
Par Claire Delmas
Publié le
Se tourner vers la nourriture quand on se sent anxieux, stressé ou submergé par ses émotions est un réflexe courant. Mais ce geste, bien que compréhensible, ne nous aide pas toujours à nous sentir mieux sur le long terme. Dans cet article, nous allons ensemble : comprendre pourquoi on mange quand on angoisse, repérer les signaux d’alerte, et surtout découvrir des stratégies concrètes pour agir autrement.
Pourquoi mange‑t‑on quand l’angoisse monte ?
Quand l’angoisse surgit, notre corps se met en alerte : le rythme cardiaque s’accélère, les pensées se bousculent, les muscles se raidissent. Dans cette situation, certaines personnes se tournent vers la nourriture parce que manger peut temporairement calmer cette agitation interne. Cela peut créer du réconfort, détourner l’attention, ou simplement remplir un vide. Le stress déclenche la libération de cortisol, cette hormone qui peut stimuler l’appétit et favoriser les envies de sucré ou de gras. Le problème ? Ce mécanisme ne traite pas l’angoisse à sa source, et peut installer un cercle automatique : je suis anxieux → je mange → je culpabilise → je suis encore plus tendu.
Quels sont les signes qui montrent qu’on mange sous l’effet de l’angoisse ?
Voici quelques repères pour identifier ce type de comportement :
vous avez envie de manger même sans avoir faim réelle ;
vos pensées autour de la nourriture sont envahissantes (« je dois avoir », « juste un morceau et ça ira ») ;
après avoir mangé, vous ne vous sentez pas rassasié ou au contraire vous culpabilisez ;
vous mangez pour une régulation émotionnelle (“ça va calmer”, “ça va m’occuper”) plutôt que pour le plaisir ou la satiété ;
le geste est souvent impulsif, sans préparation, et vous ne profitez pas pleinement du repas.
Si vous reconnaissez ces comportements, il est important d’agir : non pas pour interdire la nourriture, mais pour reprendre une vraie relation saine avec elle.
Que faire pour sortir du schéma « angoisse → manger » ?
Voici des stratégies à adopter pour réagir autrement et petit à petit changer la dynamique :
Faire une pause conscience : avant de manger, prenez 2 à 3 minutes pour vous poser. Respirez profondément, fermez les yeux, demandez‑vous : « Ai‑je vraiment faim ? Est‑ce que je mange pour calmer quelque chose ou pour nourrir mon corps ? » Ce simple arrêt permet de reprendre le contrôle.
Identifier l’émotion : notez mentalement ou sur papier ce que vous ressentez à ce moment‑là (anxiété, ennui, fatigue, solitude). Cela permet de séparer l’acte de manger de l’émotion.
Avoir des alternatives alimentaires adaptées : si vous sentez l’envie surgir : optez pour un aliment nourrissant et léger plutôt qu’un snack ultra‑sucré ou très gras : par exemple, un fruit + poignée d’oléagineux, un yaourt nature, de l’eau aromatisée. Cela limite la consommation impulsive tout en répondant à une envie.
Mettre en place un rituel de détente : allez marcher quelques minutes, faites un exercice de respiration, écoutez une musique apaisante plutôt que de prendre automatiquement un snack. En variant l’outil de détente, vous rééduquez la réponse à l’angoisse.
Structurer ses repas et en‐cas : si vos repas sont équilibrés, riches en nutriments, et que vous prévoyez des collations saines, il y a moins de risque que l’angoisse déclenche une fringale. Une alimentation régulière aide à stabiliser le taux de sucre dans le sang et à réguler les émotions.
Créer un environnement favorable : évitez de stocker les aliments impulsifs à portée de main, mangez assis, sans écran, sans distraction. Manger dans la conscience aide à réduire les repas « par défaut ».
Accepter l’imperfection : il est normal de parfois manger sous l’effet de l’émotion. Ce n’est pas un échec. L’important est de ne pas en faire une habitude systématique.
Quand demander de l’aide ?
Si vous constatez que le fait de manger sous l’effet de l’angoisse devient régulier, que cela vous fait culpabiliser, que vous perdez le contrôle ou que cela impacte votre santé (prise de poids rapide, troubles digestifs, isolement social), il est temps de consulter : un psychologue, un nutritionniste ou un professionnel de santé peuvent vous accompagner pour comprendre les racines de l’angoisse et mettre en place des stratégies durables.
Manger quand on angoisse est une réaction humaine : notre corps cherche à se calmer, à se rassurer. Mais cette réponse n’est pas toujours bienveillante pour notre corps ou notre esprit. En prenant conscience de ce mécanisme, en adoptant des pauses, en choisissant des alternatives et en structurant son alimentation, vous pouvez retrouver une relation plus sereine avec la nourriture. Et surtout, souvenez‑vous : vous n’êtes pas seul, vous pouvez agir, et chaque petit pas compte pour mieux vivre vos émotions — sans toujours passer par l’assiette.
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