C’est quoi l’insomnie paradoxale ?
Par Catherine Duchamps
Publié le - mis à jour le
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Vous avez le sentiment de ne presque pas dormir, pourtant votre entourage vous trouve en forme et les examens médicaux ne révèlent rien d’anormal ? Vous passez vos nuits à penser que vous êtes éveillé, tout en vous levant avec une énergie relative ? Il se pourrait que vous souffriez d’insomnie paradoxale, un trouble du sommeil encore mal compris et souvent source d’inquiétude.
Qu’est-ce que l’insomnie paradoxale ?
Une impression de ne pas dormir
L’insomnie paradoxale, aussi appelée mauvaise perception du sommeil, se caractérise par un décalage entre le sommeil réellement obtenu et la perception que vous en avez. Autrement dit, vous dormez davantage que vous ne le pensez, mais vous avez la sensation d’être éveillé une grande partie de la nuit.
Contrairement à l’insomnie classique, où le sommeil est objectivement court ou fragmenté, ici les examens montrent souvent un temps de sommeil normal ou quasi normal.
Un phénomène reconnu médicalement
Ce trouble est reconnu par les spécialistes du sommeil. Il ne s’agit ni d’une simulation, ni d’un simple stress passager. Le cerveau, dans ce cas, reste dans un état d’hypervigilance qui empêche la sensation subjective de repos, même lorsque le corps dort.
Quels sont les symptômes de l’insomnie paradoxale ?
Des nuits perçues comme blanches
Les personnes concernées décrivent souvent :
l’impression de rester éveillé toute la nuit,
la sensation d’entendre tout ce qui se passe autour,
le sentiment que le sommeil est très léger ou inexistant.
Pourtant, ces personnes peuvent fonctionner relativement bien la journée, ce qui crée un paradoxe difficile à comprendre.
Une anxiété liée au sommeil
L’insomnie paradoxale s’accompagne fréquemment :
d’une forte anxiété au moment du coucher,
d’une peur de ne pas dormir,
d’une focalisation excessive sur l’horloge et la durée de sommeil.
Plus vous cherchez à dormir, plus l’impression d’insomnie s’intensifie.
Quelles sont les causes possibles ?
Une hyperactivation du cerveau
Le cerveau reste en état d’alerte permanent, même durant les phases de sommeil léger. Cela empêche la sensation de coupure entre l’éveil et le sommeil. Ce phénomène est souvent lié au stress chronique, à l’anxiété ou à une forte exigence de contrôle.
Une attention excessive portée au sommeil
Certaines personnes analysent en permanence la qualité de leur nuit. Cette surveillance constante modifie la perception du sommeil et renforce l’impression de ne pas dormir suffisamment.
Des expériences passées d’insomnie
Après avoir vécu de véritables épisodes d’insomnie, il est fréquent de développer une peur conditionnée du coucher. Même lorsque le sommeil revient, la perception négative persiste.
Comment poser le diagnostic ?
Des examens souvent rassurants
Un enregistrement du sommeil peut montrer :
une durée de sommeil normale,
une architecture du sommeil préservée,
peu de réveils nocturnes réels.
Ce décalage entre ressenti et réalité est un élément clé du diagnostic.
L’importance de l’écoute clinique
Le diagnostic repose aussi sur votre récit, votre fatigue réelle en journée et votre fonctionnement global. L’insomnie paradoxale est avant tout un trouble de la perception du sommeil, pas du sommeil lui-même.
Comment se remettre facilement d’une insomnie ?
Comment mieux vivre avec une insomnie paradoxale ?
Dédramatiser le sommeil
Comprendre que vous dormez plus que vous ne le pensez est souvent déjà un premier soulagement. Le corps sait dormir, même si l’esprit a du mal à le ressentir.
Travailler sur l’anxiété
Des approches basées sur la relaxation, la respiration ou la thérapie comportementale peuvent aider à diminuer l’hypervigilance nocturne.
Lâcher le contrôle
Éviter de regarder l’heure, de compter les heures de sommeil ou de chercher à tout prix à dormir permet souvent d’améliorer la perception du repos.
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En conclusion
L’insomnie paradoxale est un trouble déroutant, car elle brouille la frontière entre sommeil et éveil. Si vous avez l’impression de ne jamais dormir alors que votre corps continue de fonctionner, il est possible que votre cerveau reste en alerte excessive. La bonne nouvelle, c’est que ce trouble n’est pas dangereux et qu’il peut s’améliorer en travaillant sur la perception, l’anxiété et la relation que vous entretenez avec le sommeil.
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