« Je pesais 165 kg : le piège que je nourrissais sans m’en rendre compte » — le récit de Laurence Boccolini
Par Claire Delmas
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Pendant de nombreuses années, Laurence Boccolini a vu son poids monter en parallèle d’une carrière exposée, avec un rapport intime et complexe au regard des autres. Dans le podcast Les Lueurs, l’animatrice se livre sur le cercle vicieux qu’elle entretint — parfois malgré elle — entre reconnaissance publique et mal-être physique.
Un poids qui s’installe, silencieusement
Laurence raconte comment, au fil du temps, son corps a lentement changé. Elle évoque cette période où, sur des émissions comme Le Maillon Faible puis Money Drop, elle atteignait son point de “pic” : « Je faisais 165 kg et j’avais 10 millions de téléspectateurs », confie‑t‑elle. Ce poids, selon elle, n’était pas qu’un fardeau personnel : il est devenu une “image” qu’elle entretenait, en partie pour répondre aux attentes de son public.
Elle reconnaît que le public voyant en elle une figure atypique, cette image “différente” lui donnait une sorte de popularité. Elle avouait ressentir un besoin inconscient de perpétuer cette identité physique : « Vous m’aimiez comme ça ». Son mal-être corporel se mêlait à la sensation d’un personnage qu’elle incarnait devant les caméras.
Le double piège : image publique et rôles limités
Laurence Boccolini raconte qu’elle était souvent sollicitée pour des rôles stéréotypés — “la grosse” dans les pièces de théâtre, dans les castings — même lorsqu’elle refusait les offres de publicité qui la catégorisaient. Elle acceptait parfois ces rôles en se disant : si mon corps est le sujet, alors que ce soit moi qui le montre. Mais elle confie que, lorsqu’elle finit par perdre du poids, cette attention ne change pas. Pour elle, “ce n’est pas mon corps qui a du talent”.
Ce paradoxe l’a poussée à rester prise dans une image imposée — une façade appréciée, mais pesante.
Le déclic : la santé, la maternité, la fatigue
Avec le temps, l’équilibre a basculé. Elle explique avoir vécu des moments où sa santé ne suivait plus : les traitements (dont la cortisone), le poids excessif, tout cela devenait “insupportable”. Et puis, la vie de femme et de mère a aussi joué un rôle : suivre une fillette de cinq ans, vouloir courir avec elle, être capable de jouer, de vivre sereinement.
Ce mélange de raisons — médicales, maternelles, émotionnelles — l’a poussée à agir : le poids à perdre n’était plus une question d’esthétique, mais de survie quotidienne et de bien-être.
Ce qu’on peut retenir de ce témoignage
Le poids n’est jamais purement “physique” : il est lié à l’histoire personnelle, au regard des autres, aux attentes sociétales.
L’image publique peut piéger : chercher à se conformer à ce que l’on “attend de nous” peut freiner le changement.
Le déclic est souvent multidimensionnel : santé, famille, projet de vie peuvent devenir moteurs plus puissants que l’esthétique.
Perdre du poids ne résout pas tout : les changements extérieurs doivent s’accompagner d’un travail intérieur — acceptation, estime, identité.
Accompagnement et patience sont clés : on ne bascule pas du “poids maxi” à “liberté corporelle” sans support, temps, stratégies bienveillantes.
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