Un corps à l’épreuve du rôle
C’est un rôle mythique que Gadebois s’apprêtait à incarner : Jean Valjean, figure centrale de l’œuvre de Victor Hugo, condamnée, brisée, puis rachetée. Pour donner vie à cette souffrance physique, ce bagne, cette privation, l’acteur reconnait avoir « perdu une trentaine de kilos » –– ce qui porte son poids de départ à environ 120 kg. « Après squelettique, je ferais encore 100, j’ai des gros os », lance‑t‑il dans un sourire à l’antenne.
Cette perte n’était pas un simple ajustement esthétique : elle incarnait une ascèse physique et mentale. « C’est rigolo de se déguiser, de se couper les cheveux… C’est une manière de rentrer dans quelque chose quand on se prépare physiquement », explique‑t‑il, soulignant l’engagement total que requiert le rôle.
Méthode, rigueur et détermination
Gadebois évoque un régime strict, des heures de réflexions avec le réalisateur, et une discipline quotidienne : chaque kilo, chaque muscle, chaque expression corporelle de Valjean devait transpire l’épuisement du bagne, la faim, la lutte. On ne se contente pas de “jouer” : on “subit” pour que la caméra y croit.
Son témoignage est clair : la transformation ne se limite pas à la balance… Elle requiert :
une alimentation repensée pour perdre du gras tout en préservant l’énergie nécessaire aux répétitions et tournages ;
un corps mis en mouvement, pour que la maigreur apparaisse naturelle, sans exténuation visible.
un état d’esprit capable de résister à la souffrance, pour “être” Valjean plutôt que “faire Valjean”.
Pourquoi cette évolution marque une étape ?
Elle prouve que même un acteur confirmé comme Gadebois n’hésite pas à s’investir physiquement pour un rôle exigeant.
Elle rappelle que la santé et la sécurité doivent demeurer prioritaires face aux transformations extrêmes (une “-30 kg” reste un défi).
Elle inspire ceux et celles qui souhaitent transformer leur vie : ce n’est pas uniquement “le corps” qui change, c’est “l’attitude”.
Ce que l’on peut retenir
Une perte de poids importante : –30 kg environ, à partir d’un poids initial estimé à ~120 kg.
Une préparation complète : au‑delà du régime, une transformation corporelle pensée pour la crédibilité du personnage.
Un message de liberté : « Après squelettique je ferais encore 100… » dit‑il, mais ce qu’il gagne surtout est “être libre du personnage”.
Une invitation à l’écoute de soi : se transformer, oui, mais dans le respect de son corps et de ses limites.
En somme, le parcours de Grégory Gadebois pour “Jean Valjean” n’est pas uniquement un exploit d’acteur : c’est une exploration de l’engagement physique, de la discipline, et de l’alliance entre corps et émotion. Une belle leçon de rigueur, d’humilité et d’art.