J’oublie de plus en plus de choses : dois-je m’inquiéter ?
Par Catherine Duchamps
Publié le
        Il nous arrive à tous d’oublier un rendez-vous, de chercher nos clés ou de ne plus retrouver un mot pourtant familier. Mais quand ces oublis deviennent plus fréquents, une inquiétude naturelle peut surgir : et si c’était plus grave ? Si ma mémoire était en train de me lâcher ? Pas de panique : la mémoire n’est pas une machine parfaite. Elle fluctue selon de nombreux facteurs, et certains signes peuvent simplement refléter un rythme de vie intense. Mais parfois, ils méritent d’être pris au sérieux. Alors comment savoir si ces oublis sont normaux ou s’ils cachent un vrai trouble ? Faisons le point ensemble.
La mémoire : un outil complexe et sensible
Notre mémoire ne fonctionne pas comme un disque dur. Elle trie, classe, efface, consolide. Elle est influencée par l’attention, les émotions, la qualité du sommeil, l’âge, le stress… Ainsi, il est normal que notre capacité à retenir des informations varie selon les périodes de la vie. À certains moments, elle peut même être temporairement affaiblie sans que cela traduise une pathologie.
Par exemple, en période de surcharge mentale, le cerveau priorise certaines tâches et met d’autres éléments au second plan. Résultat : vous zappez un anniversaire, vous oubliez un mot de passe ou vous relisez trois fois le même message sans le retenir. Rien d’inquiétant à ce stade, mais un signal que votre cerveau réclame du repos.
Quand les oublis sont-ils considérés comme normaux ?
Les petits oublis du quotidien sont courants et souvent bénins. Voici quelques exemples typiques qui ne doivent pas vous alarmer :
Vous entrez dans une pièce et oubliez ce que vous veniez y faire, puis cela vous revient peu après.
Vous avez du mal à retrouver un mot, mais il vous revient plus tard.
Vous oubliez un nom ou un rendez-vous, mais cela n’affecte pas votre autonomie.
Vous avez besoin de relire un texte plusieurs fois pour bien le mémoriser.
Ces oublis sont généralement dus à un manque d’attention, à une fatigue passagère ou à une surcharge mentale. Tant qu’ils ne s’aggravent pas, ne sont pas systématiques, et que vous êtes capable de vous en rendre compte, il n’y a pas de raison de s’inquiéter.
Les signes qui doivent alerter
En revanche, certains signes peuvent signaler un trouble plus profond. Il est important de consulter si vous constatez :
Des oublis fréquents d’événements récents, y compris après avoir été rappelé.
Une désorientation dans des lieux connus ou des moments de confusion sur la date, le jour, l’année.
Des difficultés à suivre une conversation ou à accomplir des tâches quotidiennes simples.
Des objets fréquemment égarés dans des endroits inadaptés (clés dans le frigo, téléphone dans le four).
Une perte d’intérêt pour les activités habituelles, un repli social ou des changements de personnalité.
Ces signaux peuvent être les prémices de troubles cognitifs comme une démence débutante (par exemple la maladie d’Alzheimer), surtout s’ils s’installent progressivement. Mieux vaut alors consulter pour établir un bilan précis.
Des causes multiples et parfois réversibles
Ce qui est rassurant, c’est que de nombreux troubles de la mémoire sont liés à des causes réversibles ou traitables. Voici quelques exemples :
Le stress chronique : il perturbe l’attention et empêche la mémorisation. C’est une cause fréquente d’oublis.
Le manque de sommeil : une mauvaise qualité de sommeil altère la consolidation des souvenirs.
L’anxiété ou la dépression : elles réduisent la capacité à se concentrer et peuvent donner l’impression de “perdre la mémoire”.
Une carence en vitamines (B12 notamment) ou un dérèglement thyroïdien peuvent impacter la cognition.
Certains médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, anticholergiques) ont un effet secondaire sur la mémoire.
Dans tous ces cas, le traitement de la cause sous-jacente permet souvent une nette amélioration des capacités de mémorisation.
Que faire face à ces oublis ?
Voici quelques réflexes simples à adopter pour soutenir votre mémoire au quotidien :
Soignez votre hygiène de vie : dormez suffisamment, mangez équilibré, hydratez-vous bien, bougez tous les jours. Le cerveau a besoin de carburant et de récupération.
Stimulez votre mémoire : lecture, jeux de mémoire, apprentissage d’une langue ou d’un instrument, mots croisés… plus vous l’utilisez, plus elle reste performante.
Organisez-vous intelligemment : utilisez un agenda, des rappels, des listes. Ce n’est pas tricher, c’est optimiser votre mémoire en l’aidant à se concentrer sur l’essentiel.
Réduisez le stress : respirez, prenez du temps pour vous, pratiquez la relaxation, la méditation ou une activité qui vous détend.
Entretenez votre vie sociale : les échanges, les rires, les discussions sont excellents pour la mémoire. L’isolement, au contraire, l’affaiblit.
Et si je suis vraiment inquiet ?
Si vos oublis vous inquiètent ou qu’ils vous gênent au quotidien, n’attendez pas. Parlez-en à votre médecin. Il pourra vous orienter vers des tests simples, des questionnaires, voire un bilan mémoire plus approfondi si besoin. Mieux vaut consulter trop tôt que trop tard : dans de nombreux cas, le simple fait d’identifier la cause permet d’apaiser les inquiétudes et de mettre en place des solutions.
Oublier de temps en temps est normal. La mémoire est vivante, sensible, perfectible. Mais quand ces oublis deviennent trop fréquents, qu’ils affectent votre quotidien ou qu’ils vous inquiètent, il est essentiel de ne pas rester seul face à ce questionnement. Une hygiène de vie adaptée, un bon environnement, et un suivi médical si nécessaire sont vos meilleurs alliés. Prendre soin de votre mémoire, c’est aussi prendre soin de vous, en douceur, avec attention… et sans culpabilité.
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