L’alcoolorexie : quand la peur de grossir rencontre l’addiction à l’alcool
Par Léo Martinet
Publié le

Sommaire
Dans notre société où l’image et le contrôle du poids occupent une place centrale, certains comportements alimentaires dérivent vers des troubles méconnus. L’un d’eux, en plein essor, est l’alcoolorexie. Ce terme encore peu connu désigne une pratique inquiétante : réduire volontairement son alimentation pour “compenser” les calories consommées via l’alcool.
Un phénomène dangereux, surtout chez les jeunes adultes, qui soulève de réelles questions de santé physique et mentale.
Qu’est-ce que l’alcoolorexie ?
Le mot alcoolorexie vient de la contraction d’alcool et anorexie.
Il désigne le fait de sauter des repas ou se restreindre volontairement pour “garder des calories” en prévision de la consommation d’alcool.
Exemple : une personne qui ne mange presque rien de la journée pour pouvoir boire plusieurs cocktails le soir, sans “prendre de poids”.
Qui est concerné ?
Principalement les jeunes adultes, et plus encore les étudiantes, soumises à une double pression : profiter des soirées festives tout en respectant les diktats de minceur.
Les personnes ayant déjà une relation compliquée avec l’alimentation (restriction, culpabilité, obsession du poids).
Ceux qui veulent concilier excès d’alcool et peur de grossir, mais qui s’exposent à de graves conséquences.
Pourquoi c’est dangereux ?
1. Risques physiques
Carences sévères : en se privant de nourriture, le corps manque de nutriments essentiels.
Hypoglycémie : sans apport alimentaire, l’alcool fait chuter le taux de sucre, ce qui peut entraîner malaises ou pertes de connaissance.
Dommages hépatiques : l’alcool abîme déjà le foie, et sans nutriments protecteurs, les effets sont aggravés.
Prise de poids paradoxale : le corps, affamé, stocke davantage les calories de l’alcool.
2. Risques psychologiques
Cercle vicieux culpabilité – restriction – excès.
Augmentation du risque de dépendance à l’alcool.
Développement ou aggravation de troubles alimentaires (anorexie, boulimie, hyperphagie).
3. Risques sociaux
Isolement, perte de repères, normalisation d’un comportement nocif dans certaines soirées étudiantes.
Les signes qui doivent alerter
Sauter volontairement des repas avant une soirée.
Parler souvent des calories contenues dans l’alcool.
Présenter des épisodes d’ivresse rapides et violents (alcool plus puissant à jeun).
Avoir un rapport obsessionnel au poids et à la nourriture.
Comment agir face à l’alcoolorexie ?
1. En prendre conscience
Reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une “astuce minceur” mais d’un comportement à risque.
2. S’informer
Comprendre que l’alcool reste très calorique (1 verre de vin = environ 100 kcal, 1 cocktail sucré = 200 à 400 kcal) et que le corps a besoin d’alimentation solide pour le métaboliser correctement.
3. Chercher du soutien
Un accompagnement par un nutritionniste ou un psychologue spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire peut être déterminant.
4. Trouver des alternatives festives
Boire moins mais mieux (cocktails sans alcool, vins légers).
Manger équilibré avant une sortie pour réduire l’impact de l’alcool.
Ne pas associer systématiquement plaisir, fête et excès.
Peut-on prévenir l’alcoolorexie ?
Oui, en éduquant tôt sur :
les effets de l’alcool sur la santé,
la place des calories liquides dans l’équilibre alimentaire,
l’importance de l’alimentation comme carburant.
Et surtout en travaillant sur l’image corporelle et la confiance en soi : vouloir être mince à tout prix peut mener à des comportements extrêmes.
Pour conclure
L’alcoolorexie est une pratique dangereuse qui associe trouble alimentaire et consommation excessive d’alcool. Elle touche particulièrement les jeunes, souvent sous pression sociale et esthétique. Derrière l’envie de rester mince se cache un risque grave pour la santé, physique comme psychologique.
👉 La clé ? Déculpabiliser l’alimentation, limiter la consommation d’alcool et chercher du soutien en cas de difficulté.
Ce n’est pas une question de volonté, mais une alerte à écouter : votre corps a besoin d’équilibre, pas de privation.
Donnez-nous votre avis !
Envoyer mon avisMerci pour votre retour.