Mon surpoids peut-il avoir une cause génétique ?

Beaucoup de personnes vivant avec un surpoids se sentent coupables ou pensent qu’il s’agit d’un « manque de volonté ». Pourtant, le poids est influencé par une multitude de facteurs : l’environnement, le stress, le sommeil, les émotions… et aussi les gènes. Oui, la génétique peut jouer un rôle dans la prise de poids — parfois plus important que ce que l’on imagine. Comprendre cette part héréditaire permet de se libérer de la culpabilité et d’adopter une approche plus réaliste, plus douce, et surtout plus efficace pour retrouver un poids sain.

Les gènes influencent-ils vraiment le poids ?

La réponse est oui — mais pas seuls

Les études montrent qu’entre 30 % et 70 % des variations de poids seraient influencées par la génétique.
Cela signifie que certaines personnes héritent :

• d’un métabolisme naturellement plus lent,

• d’un appétit plus élevé,

• d’une tendance à stocker plus facilement,

• ou d’une difficulté à ressentir la satiété.

Ces facteurs ne déterminent pas tout, mais ils expliquent pourquoi certains efforts semblent moins « payants » selon les individus.

Les gènes ne décident pas du poids, ils influencent la tendance

On peut avoir une prédisposition… sans que cela devienne une fatalité.
L’environnement, l’hygiène de vie et l’alimentation restent des leviers puissants pour agir sur son poids.

Quelles sont les principales causes génétiques du surpoids ?

1. Un métabolisme naturellement plus lent

Certaines personnes brûlent moins d’énergie au repos.
Résultat : à alimentation égale, elles dépensent moins de calories, ce qui facilite la prise de poids.

2. Une régulation de l’appétit différente

Les hormones de la faim (ghréline) et de la satiété (leptine) ne fonctionnent pas de la même manière chez tout le monde.
Certaines personnes ressentent la faim plus intensément ou ont plus de mal à se sentir rassasiées.

3. Une tendance au stockage plus élevée

Certains gènes encouragent le stockage du gras comme « réserve énergétique ».
À l’époque préhistorique, c’était un avantage.
Aujourd’hui, dans un environnement riche en nourriture, cela devient un frein à la stabilité pondérale.

4. Une sensibilité accrue aux aliments sucrés

Certaines variantes génétiques augmentent l’attirance pour le sucre ou les aliments riches en gras.
Ce n’est pas un manque de volonté : c’est une réaction biologique.

5. Une influence sur le comportement alimentaire

Impulsivité, grignotage émotionnel, recherche de récompense…
Ces comportements sont parfois favorisés par la génétique et amplifiés par le stress ou la fatigue.

Quand suspecter une cause génétique dans son surpoids ?

Ce peut être le cas si :

• vous avez pris du poids très tôt dans la vie,

• plusieurs membres de votre famille ont un surpoids,

• vous prenez du poids facilement malgré une alimentation équilibrée,

• vous avez du mal à ressentir la satiété,

• vous retrouvez rapidement votre poids après un régime restrictif.

Ces éléments ne prouvent rien, mais ils peuvent orienter la compréhension de votre fonctionnement.

Génétique ou environnement : lequel pèse le plus ?

Une combinaison des deux

La génétique donne la « tendance », mais l’environnement l’active ou la calme.
Par exemple :

• un enfant avec prédisposition au surpoids aura plus de risque d’en prendre dans un environnement sédentaire,

• mais pourra stabiliser son poids avec une alimentation saine et une activité régulière.

L’épigénétique : la bonne nouvelle

Nos gènes ne sont pas figés !
Le mode de vie peut activer ou désactiver certains gènes liés au stockage ou à l’appétit.
Cela signifie que tes choix alimentaires, ton sommeil, ton stress et ton activité physique ont un vrai pouvoir d’action sur ta santé et ton poids.

Quel est le poids pour être considéré en surpoids ?

Comment agir quand on a une prédisposition génétique ?

1. Éviter les régimes stricts

Ils perturbent les hormones de la faim, ralentissent encore le métabolisme et accentuent les compulsions.
Avec une prédisposition génétique, ces effets sont amplifiés.

2. Miser sur un rééquilibrage alimentaire

C’est l’approche la plus efficace et la plus durable.
Elle permet :

• de stabiliser l’appétit,

• d’équilibrer les hormones,

• d’améliorer la sensibilité à l’insuline,

• et de respecter les besoins du corps.

3. Pratiquer une activité physique régulière

Bouger aide à :

• augmenter la dépense énergétique,

• améliorer la régulation de l’appétit,

• réduire la graisse viscérale,

• renforcer le métabolisme.

Pas besoin de sport intense : la constance prime sur la performance.

Surpoids : des solutions naturelles et durables

4. Travailler sur la relation émotionnelle à la nourriture

Beaucoup de personnes ayant une prédisposition génétique développent aussi un lien émotionnel à l’alimentation.
Apprendre à reconnaître les signaux de faim, les émotions et les besoins réels permet de sortir du cycle frustration–compulsion.

5. Dormir suffisamment

Le manque de sommeil dérègle les hormones qui contrôlent la faim et accroît la prise de poids — surtout chez les personnes plus sensibles génétiquement.

6. Réduire le stress

Le cortisol favorise le stockage abdominal.
Un stress chronique peut donc renforcer la prédisposition naturelle au surpoids.

La génétique n’est pas une condamnation

Oui, le surpoids peut avoir une cause génétique.
Mais non, cela ne signifie pas que rien n’est possible.
Comprendre cette dimension permet d’abandonner la culpabilité, de respecter son rythme et de choisir une approche plus adaptée qu’un régime strict.

Ton corps n’est pas ton ennemi : il a simplement une histoire, une sensibilité, un fonctionnement particulier.
Avec une alimentation équilibrée, un rythme de vie apaisé et une activité régulière, il est parfaitement possible de retrouver un poids stable, un meilleur bien-être et une relation plus douce à soi-même.