Quels signes orientent vers une obésité génétique ?
Par Catherine Duchamps
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Sommaire
L’obésité est souvent perçue comme la conséquence d’un déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques. Pourtant, dans certains cas, la génétique joue un rôle déterminant. Il existe des formes d’obésité dites « monogéniques » ou « syndromiques », rares mais bien réelles, qui ne répondent pas aux approches classiques de rééquilibrage alimentaire. Quels sont les signes qui doivent alerter ? Comment différencier une obésité génétique d’une obésité multifactorielle ? Voici les éléments clés à connaître.
L’obésité génétique : de quoi parle-t-on ?
Une origine biologique et non comportementale
L’obésité génétique est liée à des anomalies dans certains gènes qui régulent :
La sensation de faim (gène de la leptine, du récepteur MC4R…)
Le métabolisme de base
Le stockage des graisses
Elle se manifeste souvent dès l’enfance, évolue rapidement et résiste aux régimes conventionnels.
Une maladie rare mais sous-diagnostiquée
Les formes génétiques d’obésité sont peu fréquentes (moins de 5 % des cas), mais elles peuvent fortement impacter la qualité de vie et nécessitent une prise en charge spécifique.
Les signes qui orientent vers une cause génétique
1. Une obésité très précoce
Lorsque le surpoids apparaît avant 5 ans, voire dès les premiers mois de vie, avec une courbe de poids qui explose rapidement, cela peut être un signal.
2. Une faim intense et incontrôlable
Une hyperphagie sévère, sans sensation de satiété, est caractéristique de certaines mutations génétiques. L’enfant ou l’adulte ressent une faim constante, parfois associée à des troubles du comportement alimentaire.
3. Une obésité familiale marquée
Si plusieurs membres de la famille, sur plusieurs générations, présentent une obésité importante et résistante aux efforts nutritionnels, une origine héréditaire peut être envisagée.
Obésité : adapter son alimentation durablement
4. Une absence de réponse aux régimes équilibrés
Malgré une alimentation saine et une activité physique adaptée, le poids continue d’augmenter ou ne diminue pas. Cela peut indiquer un déséquilibre hormonal ou génétique sous-jacent.
5. Des anomalies associées
Certains syndromes génétiques incluent l’obésité parmi d’autres signes :
Retard de développement
Troubles cognitifs ou comportementaux
Anomalies physiques (yeux, muscles, croissance…)
C’est le cas par exemple du syndrome de Prader-Willi, une maladie rare mais bien identifiée.
Que faire en cas de doute ?
Consulter un médecin ou un pédiatre spécialisé
Demander un bilan endocrinologique complet
Envisager une consultation en génétique médicale, notamment en présence d’autres signes associés
Un diagnostic précoce permet d’adapter la prise en charge, souvent plus médicale qu’alimentaire, et de limiter les complications.
Si l’obésité génétique reste rare, elle existe bel et bien. Une obésité précoce, intense, familiale ou résistante aux traitements habituels mérite une évaluation approfondie. Mieux comprendre ces mécanismes permet de sortir de la culpabilité et d’ouvrir la voie à une prise en charge bienveillante, individualisée et efficace.
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