Vrai-Faux sur la cuisine japonaise
Par Béatrice Langevin
Publié le
Sommaire
- 1. "La cuisine japonaise, c’est juste du poisson cru" — Vrai/Faux ?
- 2. "La cuisine japonaise est toujours légère et diététique" — Vrai/Faux ?
- 3. "On roule ses baguettes dans la sauce soja" — Vrai/Faux ?
- 4. "Tous les Japonais mangent du riz à chaque repas" — Vrai/Faux ?
- 5. "La cuisine japonaise manque de diversité régionale" — Vrai/Faux ?
- 6. "Il faut une étiquette stricte pour bien manger au Japon" — Vrai/Faux ?
- 7. "La cuisine japonaise est fade, trop minimaliste" — Vrai/Faux ?
- 8. "Vous ne trouverez pas de plats végétariens au Japon" — Vrai/Faux ?
- 9. "Sushi et ramen à l’étranger sont les vrais plats japonais" — Vrai/Faux ?
- 10. "La cuisine japonaise est figée, immuable" — Vrai/Faux ?
- En conclusion
À propos de la cuisine japonaise : riche, diverse et souvent mal comprise Quand on pense à « cuisine japonaise », le premier réflexe est souvent : sushi, sashimi, ramen… et basta. Pourtant, ce panorama est beaucoup plus vaste. La cuisine traditionnelle japonaise (washoku) repose sur le respect de la saison, l’équilibre des saveurs, l’esthétique de la présentation, et une grande diversité régionale. Elle comprend des soupes, des bouillons, des légumes marinés, des plats mijotés, des grillades, des préparations fermentées… et bien sûr du poisson, mais pas seulement.
Avec cette base, explorons les idées reçues.
1. "La cuisine japonaise, c’est juste du poisson cru" — Vrai/Faux ?
Faux
Cette idée est l’une des plus persistantes, mais elle ne reflète qu’une petite partie de l’immense palette culinaire japonaise. Le terme sushi évoque souvent le raw, mais ce n’est qu’un élément parmi tant d’autres. De nombreux plats japonais sont entièrement cuits : tempura (fritures légères), nabemono (plongées mijotées), sukiyaki, yakitori (brochettes grillées)…
Donc oui, le poisson cru existe, et avec excellence, mais il ne définit pas l’ensemble de la cuisine du Japon.
2. "La cuisine japonaise est toujours légère et diététique" — Vrai/Faux ?
Vrai (mais avec nuances)
Les principes de la cuisine traditionnelle — cuisson douce (vapeur, bouillon, grillade légère), portions modestes, nombreux plats végétaux et fermentés — favorisent un profil souvent moins gras que celui de nombreuses cuisines occidentales modernes.
Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Certains plats modernes ou de restauration rapide (ramen industriels, tempura très frit, katsudon) peuvent être riches en graisses, en sodium ou en sucre.
Donc on peut dire que la cuisine japonaise « traditionnelle » tend vers le léger, mais pas systématiquement.
3. "On roule ses baguettes dans la sauce soja" — Vrai/Faux ?
Faux
C’est une erreur répandue. En réalité, lorsqu’on mange un nigiri (riz + topping), on doit tremper la partie poissonée, pas le riz, dans la sauce soja. Cela évite que le riz absorbe trop de sauce et que le goût soit déséquilibré. Supplier culturellement, tremper l’ensemble est considéré comme un manque de finesse.
Donc un geste simple peut changer beaucoup dans l’expérience gustative.
4. "Tous les Japonais mangent du riz à chaque repas" — Vrai/Faux ?
Vrai (mais ça évolue)
Historiquement, le riz est le pilier de l’alimentation japonaise — chaque repas comportait le fameux bol de riz (gohan).
Aujourd’hui, les habitudes évoluent : les Japonais consomment aussi des plats occidentaux, des nouilles (soba, udon, ramen), du pain, etc. Le riz reste central dans l’idée du repas traditionnel mais n’est plus omniprésent partout.
5. "La cuisine japonaise manque de diversité régionale" — Vrai/Faux ?
Faux
Bien au contraire. Le Japon est un archipel avec des climats, des terroirs, des produits locaux très variés. Chaque région a ses spécialités : ramen d’Hokkaidō, okonomiyaki d’Osaka, miso de Nagoya, cuisine d’Okinawa… La cuisine japonaise est loin d’être uniformisée.
Donc on ne peut pas parler d’une “cuisine japonaise” monolithique : elle est multiple et riche en variations locales.
6. "Il faut une étiquette stricte pour bien manger au Japon" — Vrai/Faux ?
Vrai, mais pas inaccessible
Oui, il existe des codes à table : dire itadakimasu avant de manger, gochisō sama deshita après, ne pas planter les baguettes dans le riz, ne pas siffler pendant le repas, etc.
Mais ce n’est pas inquiétant pour un visiteur : on attend surtout la courtoisie, le respect, l’effort. Un geste mal placé fera sourire, pas condamner. L’essentiel est d’être curieux et respectueux.
7. "La cuisine japonaise est fade, trop minimaliste" — Vrai/Faux ?
Faux
Certains sous-estiment sa richesse aromatique. Mais le umami (saveur profonde, “savoureuse”) est un concept central au Japon. Il ne s’agit pas d’un simple goût, mais d’une sensation créée par l’interaction des ingrédients — dashi, algues, champignons, miso, soja, etc.
Les mets japonais jouent souvent sur la subtilité, l’équilibre et la finesse plutôt que sur l’excès. Loin d’être fade, cette cuisine exige que l’on écoute les goûts.
8. "Vous ne trouverez pas de plats végétariens au Japon" — Vrai/Faux ?
Faux (mais parfois difficile)
La cuisine traditionnelle bouddhiste (shōjin ryōri) est végétarienne et existe encore dans certaines régions.
Cependant, dans la vie moderne, beaucoup de plats contiennent du bouillon de poisson (dashi) ou de la sauce soja à base de produits animaux. Il faut parfois demander des ajustements (pas de dashi, pas de katsuobushi). Mais ce n’est pas rare de trouver des options végétariennes dans les menus.
Donc ce n’est pas impossible, mais cela demande parfois un peu de vigilance.
9. "Sushi et ramen à l’étranger sont les vrais plats japonais" — Vrai/Faux ?
Faux
Ce que l’on consomme à l’étranger, souvent fortement adapté (plus gras, plus sucré, plus accessibilisé), n’est pas toujours représentatif de la cuisine japonaise authentique. Le Japon lui-même compte des dizaines de variantes régionales et de styles — ce que l’on mange à Tokyo peut être assez différent de ce qui se fait à Kyoto ou Sapporo.
Donc, oui, la version “étrangère” existe, mais elle ne doit pas être confondue avec l’authentique.
10. "La cuisine japonaise est figée, immuable" — Vrai/Faux ?
Faux
La cuisine japonaise a évolué constamment. L’ouverture du Japon à l’époque Meiji a introduit la viande, le lait, les influences occidentales. Des plats comme le curry japonais, le tonkatsu, les burgers à la japonaise sont des adaptations.
Aujourd’hui encore, les chefs japonais innovent : fusion, cuisine expérimentale, influence internationale. Elle vit, change et se nourrit des échanges.
En conclusion
La cuisine japonaise est à la fois traditionnelle et vivante, simple et complexe, locale et universelle. Derrière les images populaires de sushi ou ramen se cache un univers bien plus vaste, où chaque ingrédient est choisi pour son moment, chaque méthode est pensée pour le goût, et chaque plat raconte une histoire géographique, culturelle et temporelle.
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